2,5 salariés seulement cotisent pour un retraité dans le secteur public, alors que la moyenne est de 6 salariés par retraité Le ministre des Affaires sociales, Ahmed Ammar Youmbai, a déclaré hier qu'un rehaussement à 62 ans de l'âge de départ à la retraite permettrait de trouver 350 millions de dinars par an nécessaires à la compensation du déficit des caisses de sécurité sociale. Le ministre reconduit du gouvernement Jomâa est intervenu hier, lors d'une conférence autour des «équilibres financiers des caisses sociales : réalités et enjeux», organisée par l'Observatoire national des cadres de la sécurité sociale (Oncss). Il a expliqué dans son long exposé que «la réforme du système de sécurité sociale est nécessaire mais demande beaucoup de courage ainsi que l'implication de l'ensemble des parties prenantes». Bien loin le temps où les caisses de retraite étaient excédentaires. Dans les années 1980 en effet, un retraité pouvait compter sur les cotisations de 7 actifs. Actuellement, 2,5 salariés seulement cotisent pour un retraité dans le secteur public, tandis que dans le secteur privé la situation est nettement meilleure puisqu'ils sont 4,1 actifs pour un retraité. Elle reste cependant en-deçà de la moyenne idéale qui est de 6 salariés par retraité. En présence de plusieurs députés du Parlement, les représentants des caisses sociales se sont accordés à rappeler l'importance de faire correspondre les recettes aux dépenses en matière de sécurité sociale. Soit en augmentant la durée des cotisations des adhérents et donc de l'âge de départ à la retraite, soit en révisant à la hausse le taux de cotisation des affiliés. Certains estiment qu'une micro-augmentation des cotisations ne serait-ce que de quelques centaines de millimes pourrait boucher le gap des caisses sociales. Comme le dit le ministre des Affaires sociales, la réforme du système de sécurité sociale nécessite des mesures qui peuvent être impopulaires. Même si l'espérance de vie est passée à 75 ans, l'idée de rehausser à 62 ans l'âge de la retraite pourrait faire face à de vives critiques.