En optant pour une stratégie offensive, l'ASD a facilité la tâche de son adversaire Tout le monde savait que le match ASD-CSHL était un match à six points, avec un enjeu crucial et un résultat important pour les deux protagonistes. Tout le monde, sauf apparemment la direction nationale d'arbitrage (DNA), qui n'a pas pris les précautions nécessaires pour désigner pour cette rencontre un arbitre au-dessus de tout soupçon. M. Amir Loucif a arbitré CSHL-ASD à l'aller et n'a pas été exempt de reproches étant originaire de Monastir. Il aurait mieux valu lui éviter le match de dimanche dernier, surtout si l'on sait que très bientôt (8e journée), l'USMonastir, concurrent direct pour le maintien, affrontera l'ASD. ça peut paraître absurde pour certains, mais au vu de sa piètre prestation d'avant-hier, on ne peut pas s'empêcher de se poser quelques questions. Fermons cette parenthèse pour entrer dans le vif du sujet et dire qu'il ne faut pas en faire un prétexte pour tout mettre sur le dos de l'arbitre. L'ASD n' a pas su négocier le virage le plus important du championnat et a trébuché au mauvais moment. Les Djerbiens ont commis une lourde erreur, celle de n'avoir pas joué en fonction des qualités de l'adversaire, de sa manière d'évoluer et de sa capacité de réaction après les remous du match reporté devant l'ESS et de la défaite à Zarzis. Jouer pratiquement à découvert avec quatre attaquants (Ben Romdhane, Bandiaky, Attia et Boukhris) qui, de surcroît, ne sont pas assez forts dans le travail de repli défensif, était une stratégie de jeu suicidaire. Il ne faut pas être très connaisseur pour savoir que le CSHL est un grand adepte du jeu en contre, et lui donner l'occasion de procéder par son jeu préféré était une erreur tactique fatale et que l'on paie cash. Le plus beau, c'est que le staff technique djerbien, qui a ramené deux victoires de l'extérieur devant le SG et EGSG avec une charnière centrale à trois en défense, un jeu attentiste et la riposte par des contre-attaques rapides, a laissé au placard cette stratégie payante qui lui a rapporté 6 points fort précieux, face justement à un CSHL qui n'en demandait pas tant. Résultat : une première mi-temps qui laisse à désirer avec deux lignes assez éloignées l'une de l'autre (la défense et l'attaque) et un milieu de terrain dégarni où Nabil Ben Saïd, seul véritable demi défensif, faisait naufrage. Jlassi, avec son tempérament offensif, était absent dans les duels. Le CSHL avec le trio Messaoudi, Slama et Libré à l'entrejeu et deux fers de lance de la trempe de Buscher et surtout Ismaël Diakité avec sa vitesse, sa vivacité et sa technique balle au pied pour servir Salama Kasdaoui, le CSHL a mis sa redoutable machine en marche et installé à sa guise son dispositif. Il a marqué un but à la demi-heure de jeu et loupé deux occasions de faire le break dès les 45 premières minutes. Réaction tardive Noureddine Bourguiba a entrepris son premier changement à la mi-temps en sortant un attaquant (Ben Romdhane), le remplaçant par un demi défensif (Dergaâ), reconnaissant implicitement sa part de responsabilité dans l'entame de match ratée de l'ASD. Avec un entrejeu plus équilibré et un bloc plus compact, les Djerbiens sont revenus au système qui leur sied le plus et sont parvenus à égaliser sans trop de précipitation. Mais au moment où ils tenaient le match en main, un ballon anodin dans les pieds du défenseur Bienvenu est récupéré par Diakité, libre de tout marquage, qui obtient un penalty transformé en but de la victoire, sonnant le glas d'une ASD hors du coup.