La Fédération nigériane de football estime que Dolphins n'a pas pu «fouler» à l'heure la pelouse de Radès pour «cas de force majeure» avec preuves à l'appui ! Mais de quelles circonstances exceptionnelles et irrésistibles parle-t-elle ? Rappelons tout d'abord les faits. Prévu samedi dernier à Radès, le 16e de finale aller de la coupe de la CAF entre le Club Africain et les Dolphins FC n'a pas eu lieu en raison de l'arrivée tardive des Nigérians au stade. Ces derniers ont manqué leur correspondance vendredi et ont donc débarqué le lendemain. A leur arrivée, la délégation a, bien entendu, été soumise aux formalités douanières (obtention des visas, déclarations et contrôles). Arrivés à Radès avec près d'une heure de retard sur l'horaire du match, ils ont été déclarés vaincus par forfait (par l'arbitre seul habilité à décider). Formalité d'ordre procédural ? Cependant, du point de vue théorique, le vainqueur par forfait doit attendre la ratification de cette décision arbitrale par la commission des compétitions de la CAF qui doit se réunir pour le cas d'espèce et officialiser la qualification clubiste. Le «hic» dans tout ça c'est que la CAF a sommé le représentant nigérian à ne pas quitter le sol tunisien comme mentionné sur le site de la fédération nigériane de football (NFF). La livraison électronique mentionne expressément que «Dolphins est dans l'attente d'une prise de décision qui lui sera communiquée par la CAF dans les plus brefs délais». Le mail en question est signé par Khaled Nassar, chargé de l'organisation des compétitions à la CAF. Est-ce juste une formalité d'ordre procédural ? Ou bien, en coulisses, les nigérians font-ils du lobbying auprès de la Caf pour bénéficier d'une hypothétique mansuétude en vue de rejouer le match ? Cas de force majeure ?! Si les canaux officiels restent actuellement muets, nous pouvons y voir plus clair en nous penchant sur les déclarations par médias interposés. Ainsi, selon The Nigerian Guardian, la NFF (fédération nigériane) a vivement protesté auprès de la CAF, estimant que Dolphins n'a pu arriver à l'heure (soit 15h00 HT) pour «cas de force majeure» avec preuves à l'appui ! Sauf que pour être qualifié de force majeure, l'événement doit rassembler trois critères à la fois. Ces circonstances exceptionnelles doivent être extérieures, imprévisibles et irrésistibles. Or, il ne s'agit pas ici d'un événement climatique hors norme (tempête, ouragan, irruption d'un volcan, pénurie mondiale de carburant, etc.) rendant impossible le déplacement des nigérians. Discerner ce qui se cache derrière... Si on creuse un peu plus, un rapide flash-back nous apprend que les joueurs ont refusé d'embarquer pour Tunis suite à leur escale (transit) en raison d'un problème de primes non versées. Ils sont par la suite revenus à de meilleurs sentiments suite au déblocage de 500 dollars par «tête de pipe» au lieu des 1.000 dollars par joueur exigés. Sur ce, cette «paralysie momentanée» n'a pas pris une intensité exceptionnelle comme le stipulent les textes de lois en vigueur. Les responsables de Dolphins ne sont donc nullement exonérés de leurs responsabilités et de leur obligation envers leurs joueurs. C'est un litige interne qui a déteint sur la bonne marche du club nigérian. Il faut donc assumer et ne pas botter en touche ! L'empêchement était certes momentané, mais il y a des délais à respecter. L'obligation de se présenter dans les temps impartis ne peut être suspendue. Le cas en question n'est pas fortuit et Dolphins ne pouvait donc échapper à la responsabilité qui pèse sur elle, sorte de «défectuosité» de service qui lui incombe et qui ne peut nullement l'affranchir de ses obligations.