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Une musique authentique et engagée
Groupe «Tartit» à Ibn Rachiq
Publié dans La Presse de Tunisie le 21 - 03 - 2015

Solidaires avec la Tunisie, les Maliens «Tartit» ont chanté la liberté et la démocratie
En dépit de la douloureuse actualité du mercredi 18 mars, les Journées musicales de Carthage ont, à part le concert de rue, maintenu leur programme. Et pour cause, la musique et le chant ont, depuis la nuit des temps, accompagné les rituels de célébration comme de deuil. Le groupe malien Tartit nous le rappelle et nous le prouve avec ses rythmes porteurs de toute une tradition. Ces Touaregs de Tombouctou ont connu la rébellion des années 90, les camps de réfugiés en Mauritanie et les conflits qui secouent leur pays depuis deux ans. Militants pour la paix à travers leur musique, ils se sont produits sur la scène de la maison de la culture Ibn Rachiq, mercredi dernier, en commençant leur spectacle par des mots de soutien aux Tunisiens, et des vœux de paix pour le monde.
Considéré par plusieurs sources comme un groupe de femmes, Tartit compte cinq femmes et trois hommes. Il représente la tradition musicale touarègue dans ses différentes déclinaisons: chants de femmes pour accompagner la préparation des repas ou les cérémonies, chants de griots ou encore chants de fêtes et de rassemblements. Les Tartit sont restés fidèles à cette tradition. Tout dans leur musique a une histoire, tout vient d'aussi loin que ce que racontent les griots sur les arrière-grands-pères et les ancêtres. La musique, les instruments et la danse qui les accompagnent sont nés du quotidien, du vécu et du nomadisme du peuple touareg.
Sur scène, la musique a été lancée par une intro sur l'imzad, instrument de femme et premier instrument targui. Entre les titres, des explications sur les codes de la musique touarègue sont données par la chanteuse et percussionniste Fadimata walett Oumar, fondatrice de Tartit avec le griot et membre du groupe, Amadou. Tartit a vu le jour dans un camp de réfugiés en Mauritanie et a à son actif trois albums: Amazagh, Ichichila et Abacabok. Il compte deux griots que l'on distingue par la couronne qu'ils portent sur leur tête, et leur instrument, le tahardent, qu'ils sont les seuls à jouer dessus. «Ils sont les gardiens de notre histoire et de notre tradition orale», a rappelé Fadimata. «Démocratie» a suivi l'intro, le tout ponctué de youyous, d'applaudissements rythmés et de danses assises ou debout, en solo ou en duo, où se relayent femmes et hommes du groupe.
Les mains et le corps bougent comme des dunes à la rencontre du vent, sous l'effet d'une musique qui a rapidement parlé au public, malheureusement peu nombreux. L'ambiance a quand même été chargée d'émotions. Chansons d'amour et titres décrivant le mode de vie touareg se sont relayés.
Dans la continuité de la tradition musicale, les chansons tamacheq sont restées liées à l'évolution de l'histoire du peuple du désert. Les coutumes mais aussi les causes sociales sont racontées en musique. D'où l'introduction, dans les années 80, de la guitare parmi les instruments touaregs, par les « ishumar » (dérivé du terme français chômeur) afin de parler de leurs problèmes. Après avoir expliqué cela, la leader du groupe a annoncé un titre en hommage au groupe Tinariwen, l'un des pionniers du blues touareg. En clôture, le groupe a encore exprimé sa solidarité avec la Tunisie et rappelé que les réfugiés maliens en Mauritanie attendent de rentrer chez eux, et que leurs enfants ne vont plus à l'école. Tartit investit ses ventes d'albums et de produits d'artisanat pour cette cause et pour la défense des droits des femmes réfugiées. Le groupe n'a pourtant pas pu installer un stand pendant le concert, la vente de CD étant interdite aux groupes participant aux Journées musicales de Carthage par les organisateurs, chose que nous trouvons non justifiée.
Ces derniers ont en tout cas réussi le pari de la programmation avec des groupes comme Tartit, une expérience musicale qui se vit plus qu'elle ne se raconte, un art authentique, ancré dans la culture de son peuple.


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