Par Khaled TEBOURBI La bourde de «Libération» nous reste en travers de la gorge. Qu'importe qu'il y ait eu changement de titre, le mal était fait. Ce qui était visé par le «c'est fini la Tunisie, c'est fini le tourisme» était, déjà, atteint. Il fallait «alerter» des agences de voyages, de petites minutes y suffisaient. Il fallait rassurer des «commanditaires», message reçu. Non : ce qui fait le plus mal dans tout cela, c'est qu'un confrère français, censé être supérieur en compétence, en éthique professionnelle et en tradition, trouve un tel plaisir à «enfoncer le clou». A saper le moral d'un pays ami. Ça fait mal, aussi, parce que cela va au-delà de «rouler pour un concurrent», ou «courir derrière le gain», au-delà même du simple«comportement sot» ;pour dire l'insoutenable : parce que s'exprimer de la sorte eut été l'exact «cri de joie» des «daèshs» du musée du Bardo. Eux, se seraient «réjouis» de leur propre cruauté, surtout, de mettre à mal un pilier de notre économie. Mais venant de nos amis de «Libération», ces esprits modèles, à l'avant-garde du progrès, de la modernité et de la laïcité, honnêtement, on reste sous le choc. Proprement é-bau-bis !! On nous rappelle, bien sûr, aux répliques, suivantes, de la presse française. A «BFM» et à la tendre et dévouée intervention de Serge Moati à RTL et à I Télé, au journal «Le Monde», par-dessus tout, qui a étalé, à la Une, un cinglant «le pays qui fait peur aux jihadistes!». Bon rattrapage, mais qui n'efface pas tout. Des zones d'ombre persistent dans le rapport de la presse française à la Tunisie post-révolution. Exemple (n'ayons pas la mémoire courte) de ce que nos collègues de l'Hexagone ont, plus ou moins, «colporté» en soutien à l'islam politique. On se souvient : ce n'était pas loin, loin de la propagande. Et c'était sur suggestion des chancelleries, pour aider les partis islamistes à gagner les élections. Ce qui fut le cas. Exemple, encore, du «revirement» survenu. Il était clair que les médias qui nous sont, aussitôt, venus en renfort, ont agi «sous pression». Autrement, la «ligne pro-islamiste» aurait très probablement survécu. En tout état de cause, le «bel élan» manifesté en faveur de la Tunisie ne semble pas (plus !) impressionner grand monde. Les médias de l'Hexagone en rajoutent, à coup sûr. Alors que les chancelleries d'Europe et d'Amérique promettent sans s'engager sur quoi que ce soit. La règle, d'ores et déjà, est que nous ne devons compter que sur nous-mêmes. Le reste, si tant est qu'il se présente, n'est que fort improbable exception.