Dans le cadre de l'élimination finale, à partir du 1er janvier 2015, dans le secteur des dattes, du bromure de méthyle qui épuise la couche d'ozone, et dans le but de faire connaître les efforts nationaux consentis pour la préservation de celle-ci, l'ANPE a organisé deux workshops, conjointement, à Hammamet, avant-hier, et à Tozeur, aujourd'hui même, et ce en collaboration avec l'Onudi (l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel) en sa qualité d'agence d'exécution du Fonds multilatéral aux fins d'application du protocole de Montréal. Des prouesses tunisiennes Ont pris part à ces workshops, des experts de l'Onudi, un représentant du gouvernement italien, les unités industrielles œuvrant dans le domaine de conditionnement des dattes, les établissements nationaux, publics et privés, intervenant dans la sphère d'exécution des programmes nationaux pour l'élimination des matières épuisant la couche d'ozone, en particulier les centres de recherche, les membres de la commission nationale pour la protection de cette dernière ainsi que les associations environnementales et la société civile. Le programme de ces deux workshops comprenait plusieurs interventions, tournant, principalement, autour des réalisations et réussites auxquelles est parvenue la Tunisie, et qui sont relatives à la suppression des matières nocives pour la couche d'ozone, et plus particulièrement le projet de démonstration du groupe phosphine comme technologie moderne dans le secteur de fumigation des dattes, en tant qu'alternative efficace aussi bien techniquement qu'économiquement et répondant aux conditions de sécurité de cette technologie. Il est à rappeler que le secteur des dattes constitue un support important pour l'économie nationale, vu qu'il représente 6% de la valeur totale de la production agricole et 18% de celle des exportations agricoles, puisque les dattes tunisiennes sont exportées vers soixante-dix pays, qu'il occupe le deuxième rang au niveau des exportations des productions agricoles, avec 362 millions de dollars en 2013, la troisième position des marchés mondiaux, et le premier rang mondial, sur le plan des revenus, et qu'enfin il procure 2 millions d'emplois annuellement. Ce secteur connaît une évolution de la production d'année en année, puisque celle de la saison 2013/2014 a atteint 198.850 tonnes dont 141.000 tonnes de « deglet nour », connue pour sa qualité supérieure. Pour ce qui est du cadre juridique, il importe de savoir que la Tunisie a ratifié le protocole de Montréal, relatif aux matières épuisant la couche d'ozone et la convention de Vienne pour la protection de celle-ci, le 25 septembre 1989, ainsi que tous les amendements s'y rapportant. Dans le cadre de l'accompagnement du protocole de Montréal, l'Anpe était représentée à travers son bureau d'ozone dans les différentes réunions qui se sont tenues. Par ailleurs, la Tunisie a présidé le comité exécutif du Fonds multilatéral et la commission exécutive. Contrôle serré des produits nocifs Quant aux réalisations, il faut savoir, tout d'abord, que depuis son adhésion à la Convention de Vienne et au Protocole de Montréal, la Tunisie a exécuté quarante-six projets avec un coût global estimé à 11 million de dollars, incluant les secteurs de la réfrigération, du spray, de la mousse et de la formation. L'exécution de ces projets a permis l'élimination de 1.026 tonnes de chloro-fluoro-carbone (CFC 11 et CFC-12), des halons, utilisés dans le domaine de l'extinction des incendies, des solvants, à l'instar du tétrachlorure de carbone et du méthyle chloroforme, et 11 tonnes de bromure de méthyle. En second lieu, la Tunisie a mis en place un système spécial pour la livraison des licences d'importation des matières épuisant la couche d'ozone, en vue de mieux contrôler leur importation à travers les frontières nationales, et un système de quota d'importation, comme elle a mis en œuvre, en collaboration avec les services douaniers, une nomenclature des produits pour ceux qui sont contrôlés par le Protocole de Montréal, et constitué une commission nationale pour la protection de la couche d'ozone. Ce projet de démonstration de l'élimination du bromure de méthyle : CH3Br, en usage dans le secteur de la fumigation des dattes, qui a fait l'objet de ces workshops, et qui a démarré au début de l'année 2014, est réalisé en coordination avec le Groupement interprofessionnel des fruits (Gifruits) du ministère de l'Agriculture, une équipe de chercheurs de l'Inat (Institut national agronomique de Tunisie) et des experts de l'Onudi. Pour mener à bien ce projet, on s'est procuré un générateur de phosphine et on a procédé à des expériences pour déterminer les conditions idéales pour cette nouvelle technologie, auprès d'une unité industrielle spécialisée dans le domaine de la fumigation des dattes, sachant que l'Anpe est en train de préparer un cadre juridique autour de l'interdiction de l'importation du bromure de méthyle, à partir du 1er janvier 2015, en application du calendrier arrêté à cette fin par le Protocole de Montréal. Soulignons, enfin, que la Tunisie a obtenu l'accord du Comité exécutif du Fonds multilatéral du Protocole de Montréal, lors de sa soixante-treizième réunion, tenue à Paris, en 2014, pour le financement de plusieurs générateurs de phosphine, et ce sous forme de don d'une valeur globale estimée à 400 mille dollars dans le but d'aider la Tunisie à se débarrasser, définitivement, du bromure de méthyle, à partir du début de l'année encours, et que l'Italie a contribué au financement de ce projet avec 150 mille dollars.