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Gouvernement Habib Essid Le mauvais départ
COMMENTAIRE
Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 04 - 2015


Par Soufiane BEN FARHAT
En premier lieu, qu'on ne nous ressasse plus cette rengaine des cent jours. C'est un concept éculé, une règle conventionnelle qui correspondait à des temps révolus. Des temps longs, où il y avait peu d'urgences et où la vie du commun des mortels se réduisait à des dimensions incongrues.
En Tunisie, ici et maintenant, l'existence même de l'Etat est en danger. A défaut d'un sauvetage immédiat, trois perspectives plus sombres les unes que les autres se profilent.
La première, c'est celle du péril terroriste structurel. Sans la détermination du gouvernement à combattre radicalement le terrorisme, on risque de s'installer dans une espèce d'anarchie armée périodique ou d'un terrorisme résiduel mais pérenne, un peu comme au Waziristan. En deuxième lieu, et sans des procès en bonne et due forme des terroristes déjà sous les verrous, on pourrait être considéré par la communauté internationale comme un Etat sponsor du terrorisme. Avec plus de trois mille Tunisiens enrôlés dans les organisations terroristes en Syrie et près de cinq mille terroristes arrêtés en Tunisie sans qu'il y ait le moindre procès, on se prête à cette catégorisation. Ses conséquences seraient catastrophiques. En troisième lieu, il y a le risque de la faillite économique intégrale, voire de la banqueroute. Dans la deuxième perspective, nous risquons d'être considérés comme un Etat voyou (rogue state), dans la troisième, le spectre de l'Etat en déliquescence (failed state) se profile.
Le gouvernement de Habib Essid a du pain sur la planche. On en est réellement au sauvetage. Il a une signification hautement sécuritaire, certes, mais également économique et sociale. Interrogé, avant-hier, par les parlementaires, Habib Essid a dit que les priorités de son gouvernement seront axées sur la dynamisation des programmes de développement et la réalisation des projets bloqués et en suspens. Ce faisant, il réitérait ce qu'il avait ressassé devant ce même parlement déjà.
Jusqu'ici, il est vrai, les aspects sécuritaires priment. La reprise en main des forces de sécurité intérieure est en cours. L'attentat du Bardo du 18 mars dernier a mis au grand jour des défaillances, des incuries et des compromissions policières flagrantes. Le terrorisme a encore une fois frappé douloureusement, se soldant par un lourd bilan. Ce qui lui a facilité la tâche, c'est la déliquescence de la doctrine sécuritaire et la défaillance des structures noyautées par l'ennemi ou minées par les guerres de clans.
Il y a également l'extrême précarité de la situation économique et sociale, la pauvreté galopante, le chômage massif persistant, l'endettement exorbitant, la contrebande endémique, la délinquance en expansion et bien d'autres fléaux. Autant de secteurs, en faillite soutenue, qui constituent le terreau privilégié de tous les extrémismes et de toutes les dérives.
Ajoutons-y la faillite des dispositifs classiques. Tel est le cas de l'inconsistance des partis politiques, du noyautage des associations par les fanatiques religieux et les réseaux mafieux, ou des réinvestissements corporatistes de l'action syndicale. On comprend dès lors que la boucle est bouclée. La mécanique délétère est en place.
Le sauvetage est autant économique et social qu'institutionnel. La panacée ne viendra guère de quelque recette magique d'économistes, si chevronnés soient-ils. C'est d'une approche globale qu'il s'agit en revanche.
Considéré sous cet angle, le gouvernement de Habib Essid semble bien mal parti. Ici aussi, tout se joue dans le starting block. Les ministres se sont contentés de présenter leurs priorités respectives, à tour de bras. Au risque de sombrer dans des dérives techniciennes. Entre-temps, le fléau du corporatisme rampant a commencé à se faire ressentir. Les particularismes égoïstes réinvestissent la place. Le national est relégué au second plan, si ce n'est le dernier des soucis.
Saisis en soi, tous les projets se valent d'une certaine manière, à l'aune de la faisabilité. Ce dont la Tunisie a besoin, c'est de grands projets horizontaux et structurants, des têtes de pont, espèces de locomotives pour rentrer de plain-pied dans le giron de la croissance soutenue, des investissements tous azimuts et de la relance des exportations. Le gouvernement de Habib Essid se contente de généreuses déclarations d'intentions à ce propos. Sans plus.
Le gouvernement est prévenu. Les coups de semonce des mouvements sociaux ont déjà donné le la. Faire du surplace dans le mauvais départ risque de lui en coûter gros. Et à brève échéance.


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