Les sociétés de gardiennage méritent davantage de soutien de la part de l'Etat La conjoncture actuelle nécessite l'élaboration d'une stratégie visant la protection de toutes les entreprises, outre le renforcement de la prise de conscience quant à l'importance de la gestion des crises, a affirmé le colonel-major Mokhtar Ben Nasser, président de l'Institut tunisien des études de la sûreté globale. Intervenant, hier, à la conférence nationale sur « la sécurité des établissements », organisée au siège de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica), il a appelé à mettre à la disposition des agents de gardiennage opérant dans les entreprises tunisiennes toutes les conditions financières et humaines leur permettant de se préserver contre les dangers et de préparer la gestion des crises. Le vice-président de la Fédération nationale des services, Béchir Ben Amor, a pour sa part souligné que la situation sécuritaire, sociale et économique dans laquelle vit la Tunisie impose plus d'encadrement de ces entreprises chargées de la protection et du gardiennage, notamment à la lumière de la recrudescence des agressions terroristes et des opérations de cambriolage et de spoliation. Il a, dans ce cadre, appelé l'Etat à intervenir afin d'aider ces entreprises à reprendre leur activité, suggérant d'accorder à ces sociétés des crédits d'investissement, outre la réforme du cadre légal régissant le secteur. Pour garantir leur pérennité, les sociétés de gardiennage sont appelées à augmenter leur capital, a-t-il fait savoir, ajoutant que la loi 2002 relative au recrutement dans ce secteur sera amendée. A souligner qu'environ 20 agents de gardiennage ont observé, hier, devant le siège de l'Utica un sit-in pour protester contre les conditions de travail. Dans une déclaration à TAP, le secrétaire général du syndicat d'une entreprise de gardiennage, Abdellatif Gozzi, a indiqué que les conditions de travail des agents sont « dures » , rappelant qu'ils travaillent 12 heures par jour sans assurance ni couverture sociale. Il a par ailleurs indiqué que les agents de gardiennage revendiquent l'application de la décision du gouvernement relative à l'augmentation des salaires dans le secteur privé (6%). Pour Mohamed Nemri, président de la chambre syndicale nationale des entreprises de gardiennage et de transport de fonds, le secteur a subi des dégâts après la Révolution qui ont causé la fermeture de plusieurs entreprises. Le nombre d'entreprises est passé de 178 avant 2011 à 86 actuellement, soit 5 mille emplois, contre 50 mille avant 2011, a-t-il précisé. Ce secteur peut attirer près de 250 mille agents de gardiennage, a-t-il encore souligné.