Les Etats-Unis ont donné leur feu vert à une vente d'hélicoptères militaires lourds de type Chinook CH-47F aux Emirats arabes unis pour un montant estimé à plus de 1,4 milliard de dollars, a annoncé lundi le Département d'Etat américain. Cette transaction, qui inclut également des services de maintenance pour avions F-16, marque un nouveau jalon dans la coopération militaire entre Washington et Abou Dhabi. L'annonce officielle a été faite par l'Agence américaine de coopération pour la défense et la sécurité (DSCA), qui a notifié le Congrès. Celui-ci dispose désormais d'un délai de 30 jours pour éventuellement s'opposer à la vente. À ce stade, aucun veto n'est attendu. Une opération stratégique à plusieurs dimensions La transaction comprend la vente de six hélicoptères de transport lourd CH-47F Chinook, fabriqués par Boeing, ainsi que des équipements associés. Elle est assortie d'un autre contrat estimé à 130 millions de dollars, portant sur la maintenance d'avions de chasse F-16. Selon la DSCA, cette vente s'inscrit dans une logique de renforcement de la politique étrangère et de la sécurité nationale des Etats-Unis, en consolidant les capacités d'un partenaire stratégique de premier plan au Moyen-Orient. « Les Emirats arabes unis sont un partenaire essentiel pour la stabilité régionale et le développement économique », précise l'agence dans son communiqué. Un hélicoptère emblématique et polyvalent Le Chinook CH-47F est l'un des hélicoptères militaires les plus connus et les plus utilisés dans le monde. Conçu dans les années 1960, il a depuis été modernisé à plusieurs reprises. Il est reconnaissable à ses deux rotors en tandem qui lui permettent de transporter des charges lourdes dans des conditions difficiles. Le modèle vendu aux Emirats est la version la plus récente, utilisée notamment pour des missions d'évacuation, de secours, de transport de troupes et de matériel, ou d'assistance humanitaire. La DSCA souligne que ces appareils seront également mobilisés pour des opérations de recherche et sauvetage et des interventions antiterroristes. La Joint Aviation Command des Emirats arabes unis dispose déjà d'une flotte de 28 CH-47, selon le site spécialisé Flightglobal, ce qui porte à 34 le nombre total d'hélicoptères de ce type dans l'armée émiratie après cette vente. Une annonce dans un contexte géopolitique tendu Cette validation intervient alors que Donald Trump est attendu pour une tournée diplomatique au Moyen-Orient, avec des étapes prévues en Arabie saoudite, au Qatar et aux Emirats arabes unis. Une tournée à la fois économique et géopolitique, axée sur les contrats de défense, l'énergie et les tensions persistantes autour de Gaza et de l'Iran. L'ancien président américain espère capitaliser sur les relations économiques et sécuritaires entre les Etats-Unis et leurs partenaires du Golfe, dans une région marquée par des défis sécuritaires croissants et une concurrence stratégique avec d'autres puissances, notamment la Chine et la Russie. Une coopération militaire qui dépasse la logique commerciale Avec cette opération, Washington confirme son rôle de principal fournisseur d'équipements militaires aux Emirats arabes unis, dans un cadre qui dépasse la simple logique commerciale. Il s'agit également de maintenir une influence militaire directe dans une région en mutation, tout en répondant aux besoins croissants des forces armées émiraties dans un contexte de menaces hybrides. Un partenariat militaire qui semble appelé à se consolider dans les années à venir. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!