L'annulation des dettes des agriculteurs va permettre d'améliorer leur situation financière, mais d'autres problèmes aussi épineux sont encore en suspens comme ceux concernant les intrants et la main-d'œuvre indisponible. Plusieurs agriculteurs sont confrontés au problème de l'endettement qui constitue un vrai handicap les empêchant de poursuivre leurs activités dans des conditions acceptables. Des facteurs naturels et conjoncturels sont à l'origine des pertes subies dans plus d'une entreprise agricole. Ainsi, les conditions climatiques défavorables — comme ce fut le cas cette année avec les inondations, notamment dans certaines régions du Nord-Ouest, tels Le Kef, Jendouba, Siliana et Béja — sont responsables de l'endommagement de nombreux hectares pourtant plantés et traités. Ces terres font vivre des familles qui s'adonnent à l'agriculture en tant qu'ouvriers dans certaines zones rurales et procurent un revenu plus ou moins stable aux agriculteurs. De plus, ces derniers supportent des contraintes multiples comme les maladies virales qui touchent notamment les plantes et les arbres fruitiers et qui sont capables de réduire sensiblement les quantités produites. Les agriculteurs évoquent les difficultés à commercialiser leurs produits dans les marchés de gros, le marché parallèle et les prix pratiqués qui ne couvrent pas les frais de production de plus en plus élevés. Vers l'épuration des dettes Des solutions sont nécessaires pour permettre aux agriculteurs de poursuivre leur travail et de contribuer à la sécurité alimentaire du pays. D'ailleurs, la commission financière et de développement au sein de l'Assemblée des représentants du peuple a approuvé, le 19 mars dernier, l'annulation des dettes des agriculteurs ou l'abandon d'une partie d'entre elles pour que ces derniers puissent améliorer un tant soit peu leur situation financière. Cette disposition se concrétise à travers l'amendement de la loi n°64 de 2013 relative à la loi de finances de 2014. L'annulation des dettes concerne les montants compris entre 1 et 5 mille dinars au profit de 70 mille agriculteurs. Le gouvernement vise, à travers cet amendement, à alléger les pressions exercées sur les agriculteurs, qui sont tenus de bien gérer les fonds disponibles afin qu'ils remboursent les crédits dans les délais impartis et de poursuivre leur activité. La souscription à une assurance agricole contre les risques naturels est également recommandée à tous les producteurs soucieux d'être à l'abri des risques. L'offre en produits alimentaires doit être diversifiée et de qualité pour assurer sa commercialisation dans tous les points de vente. D'où la nécessité de bien choisir les plants ou les graines et d'effectuer le traitement au moment opportun pour obtenir des résultats positifs et améliorer les recettes. Les agriculteurs se plaignent, par ailleurs, du manque ou de l'indisponibilité de certains intrants pourtant payés au prix fort. La main-d'œuvre saisonnière pour le début de la saison et la récolte n'est pas toujours au rendez-vous, ce qui retarde le travail de la terre. Autant de problèmes à résoudre, en plus de l'endettement, pour faire de notre agriculture un vrai pilier du développement et réduire les importations de certains produits.