Le suspense est de mise tant pour la course au titre que pour le maintien Le championnat tire à sa fin. Plus que six journées à disputer et le suspense reste total, notamment en haut du tableau où, désormais, le titre est l'affaire de trois équipes. En bas, mathématiquement, rien n'est encore joué pour neuf équipes avec, bien sûr, des fortunes différentes pour celles-ci, au vu du classement et du nombre de points récoltés par les unes et les autres jusqu'ici. Cinq d'entre elles sont dans un mouchoir, dont une semble déjà condamnée, l'ASD, qui clôt la marche très, loin derrière les quatre autres concurrents. La suite de la compétition tiendra ainsi en haleine le public jusqu'au bout avant de connaître l'équipe qui succédera à l'EST sur le trône et celles qui quitteront pour jouer la saison prochaine en Ligue 2. Le suspense est, par voie de conséquence, le maître-mot d'ici jusqu'à l'épilogue d'un championnat tout juste moyen pour ne pas dire quelconque, à part deux ou trois rencontres qui avaient vraiment suscité de l'intérêt chez le public qui ne se déplace d'ailleurs plus en grand nombre pour assister aux rencontres en dépit de l'allégement des restrictions d'accès avec des quotas doubles de ceux de la phase aller. Ce désintérêt, certes relatif, n'a d'autre explication que le spectacle médiocre offert chaque week-end sur nos aires de jeu, par les joueurs ainsi que la plupart des «dirigeants». Mais fort heureusement que la phase retour a, un tant soit peu, mis un peu de sel dans la compétition pour la sortir de la monotonie de sa première moitié. Moins de monotonie Ceci, faut-il le préciser, n'est nullement le fait d'une amélioration du niveau du jeu, mais en raison du suspense qui s'est imposé dans le tableau. Ainsi, le Club Africain, qui caracolait en tête du classement, suivi de l'ESS et, loin derrière, l'EST ou le CSS par alternance, s'est retrouvé contraint de partager son leadership avec deux autres concurrents qui ne manquent ni d'ambition ni de moyens, dont, bien sûr, le champion sortant, auteur d'un début de championnat catastrophique, mais qui est loin de présenter en ce moment ce profil qu'il avait il y a trois saisons. Pour le CA qui a dépensé des dizaines de milliards pour renouveler à presque 80% l'équipe-fanion, se faire battre par des équipes aux petits moyens ou ne pas gagner ses duels avec ses concurrents directs pour le titre, cela mérite réflexion sur les recrutements effectués et aussi sur la vraie valeur du staff technique et ses capacités d'adaptation avec un milieu footballistique bien particulier dans notre pays, où rien ne marche selon les normes mondialement connues. Le CA a perdu, depuis l'entame de la phase retour, onze points sur vingt-sept possibles ! Il est certes revenu au galop lors des deux dernières rencontres gagnées sur un score éloquent, mais rien n'est moins sûr d'ici la fin de la compétition. Idem pour l'ESS où bien des choses sont à changer au sein de ce club qui, à notre avis, est victime du manque de discernement de certains dirigeants. L'ESS aurait pu se passer de cet excès de passion et se serait sans doute retrouvée dans une bien meilleure posture pour la suite du championnat. Cela devra lui servir de leçon pour l'avenir pour faire valoir ses droits autrement que par des décisions intempestives aux résultats peu probants. Pour les «Sang et Or», la situation est tout autre. L'équipe a payé les frais des choix erronés des trois dernières saisons. Elle était en courbe descendante depuis 2012 : une finale perdue en Ligue africaine des champions, puis l'élimination en demi-finale, avant la chute finale dès la phase des poules en 2014. Ce glissement vers le bas n'a pas été décelé à temps par les dirigeants, qui avaient continué sur la voie du recrutement sans aucun rapport avec les besoins réels de l'équipe et sur la voie de la déstabilisation au niveau de l'encadrement technique. L'EST a changé, l'espace d'une décennie, dix-sept fois d'entraîneur! Cela se passe de tout commentaire. Sa remontée au classement ne devra pas être l'arbre qui cache la forêt, car l'équipe est loin d'être celle qui a toujours impressionné en foulant les pelouses des stades où elle évoluait. Elle est loin, très loin de ce statut qu'elle devra chercher à retrouver avant de lorgner les sacres nationaux ou continentaux. Cela dit, et pour en finir avec les quatre rituels prétendants, la grande énigme demeure le CSS, pourtant il a tout pour écraser la compétition. L'énigme CSS! Cette équipe n'a jamais su préserver ses acquis. Elle pèche par manque de régularité dans le rendement. Elle réussit des sorties époustouflantes qui vous laissent croire qu'elle coiffera au poteau tout le monde à la fin du parcours, comme elle est capable de chuter là où l'on s'attendait le moins. Dommage pour un tel groupe de charme qui pratique un football de grande qualité, mais pèche par trop de romantisme parfois et de manque de conviction le plus souvent. Deux registres à revoir pour que cette équipe ne joue pas les seconds rôles, alors que sa place est dans les premières loges. Le CSS, à l'issue de la 24e journée, accuse huit points de retard sur les trois premiers et semble avoir décroché trop tôt dans un championnat qui aurait sans doute gagné un surcroît d'intérêt, s'il était encore dans la course pour davantage de concurrence et pour donner au suspense toute sa plénitude dans une compétition qui ne vaut plus que par cet ingrédient devenu, par ces temps, l'élément essentiel au lieu de n'être qu'un facteur secondaire qui ajoute au charme d'un championnat sans plus. Mais en ces temps de nivellement par le bas, on doit se contenter de ce que l'on a !