Il est des améliorations qui ne coûteraient quasiment rien pour une société en voie de gagner son pari sur la qualité Un parc rénové dans une bonne proportion, un matériel performant, des contrôleurs corrects, des retards maîtrisés à leur strict minimum, la Sncft (Société nationale des chemins de fer tunisiens) peut s'enorgueillir du bond qu'elle réussi et qui l'a mise sur les rails. Les bons. Nous parlons ici essentiellement des trains de la banlieue sud, car pour les longues distances et malgré de nouvelles rames, il y a encore à faire au niveau de la réservation, du respect des numéros des sièges, des passages à niveau, de la qualité de la restauration à bord, des retards et surtout de la durée des trajets, puisque Tunis-Gabès (400 kilomètres, environ) se fait en plus de sept heures, en moyenne. Soit un peu plus de 50 kilomètres par heure... C'est trop ! Du bon sens et rien de coûteux Pour en revenir à la ligne Tunis-Borj Cédria, disons que l'ensemble des gares est quasi éclairé; mais jamais les panneaux qui en portent les noms. De telle sorte que le soir, seuls les habitués qui ont des repères reconnaissent la station où ils doivent descendre. Quelques spots, là où il faut, ne coûteraient absolument rien à la Sncft. Par ailleurs, équipés de systèmes audio, que perdrait-on à programmer un disque qui annoncerait les localités: «Prochain arrêt, Mégrine, Hammam-Lif...» ? Restons à quai pour dire qu'il est largement temps qu'on concède aux gares un petit coup de chaux et de peinture. Trop de graffitis et de slogans non seulement dépassés, mais enlaidissant les murs. Il serait également nécessaire de nantir les quais et l'intérieur même des gares (guichets et espaces d'attente) de corbeilles résistantes et en nombre suffisant, pour pousser les passagers à jeter mégots, tickets et autres emballages alimentaires sur le sol ou, pire encore, parce que difficile à nettoyer, entre les rails. Enfin et toujours à quai, ajouter quelques abris, vu les chaleurs torrides qui arrivent et la longueur des rames, serait le bienvenu. De la logique à bord Justement et à propos de chaleur et d'été, la ligne de la banlieue sud va être très sollicitée par les baigneurs, ce qui risque de détériorer les rames, si l'on ne se montre ferme, notamment en ce qui concerne les portes à fermeture automatique. Une mini-campagne d'information et de sensibilisation, par simple affichage dans les gares, serait opportune dès à présent. Il y serait mentionné que les conducteurs ont l'ordre de maintenir les trains à l'arrêt, tant que les portes ne sont pas fermées, que les passagers récalcitrants risquent d'être poursuivis. Grâce au système vidéo et audio, les mécaniciens peuvent facilement appliquer cette mesure. Il serait intelligent aussi de jouer sur le bien-être des usagers apporté par la climatisation des wagons pour expliquer cette urgence. Nous terminerons par une aberration qu'il s'agit de corriger. Nous avons assisté à un contrôleur-chef qui voulait verbaliser un passager qui n'avait pas de billet, mais qui disait compter en payer un à bord, comme le fait la quasi-totalité des usagers de la ligne Tunis-Borj Cédria. Alors de deux choses l'une, ou bien l'on ne procède aux contrôles qu'à la descente des trains, ou bien on interdit — et l'on en informe le public à l'avance — la vente des billets par les receveurs-contrôleurs. Il ne faut jamais oublier que les gens s'habituent vite, dans un sens, comme dans l'autre.