• L'acquisition de nouvelles rames prévue pour renforcer l'offre Après leur mise en fonction quelques mois plus tôt, les nouveaux trains électrifiés de la ligne de la banlieue sud reliant Tunis et Borj Cédria ont été inaugurés officiellement par M. Hamadi Jebali, chef du gouvernement, qui était accompagné de M. Abdelkarim Harouni, ministre du Transport, des cadres et des agents du ministère et de la Société nationale des chemins de fer tunisiens (Sncft). Toutes les données relatives au nombre des rames, au coût, à l'infrastructure et aux différentes composantes de ce projet ont été fournies à l'assistance. M. Jebali s'est intéressé aux impacts de cette réalisation d'envergure sur l'emploi des jeunes et la facilitation du déplacement des habitants dans les meilleures conditions de sécurité et de confort. Les invités se sont rendus ensuite à bord des nouveaux trains électrifiés à la gare de Hammam-Lif pour prendre connaissances des conditions des voyages. Les rames dotées de caméras de surveillance sont climatisées, ce qui procure un certain confort aux voyageurs. Le départ du train ne peut se faire que si toutes les portes sont bien fermées. Le conducteur peut s'adresser aux voyageurs pour leur donner des consignes. Selon le ministre du transport, «d'habitude, le ministre inaugure le projet avant les citoyens, mais après la révolution, c'est les citoyens qui inaugurent le projet avant le ministre. C'est le peuple qui conduit le ministre et non le contraire. Ce nouvel acquis va permettre aux habitants d'opter pour le transport ferroviaire moins polluant et sécurisé au lieu de compter sur la voiture particulière». Durée de voyage écourtée Les discussions ont été engagées avec le fournisseur à propos de la livraison prochainement de nouvelles rames afin de renforcer l'offre et répondre à une grande demande. Selon le ministre, l'Etat compte également promouvoir le déplacement des citoyens dans toutes les régions en développant le transport ferroviaire qui ne doit pas se limiter aux régions du littoral et à certaines autres. Le transport sera également amélioré à la faveur du projet du réseau ferroviaire rapide (RFR) qui sera réalisé. A noter que le montant total du projet est de 300 millions de dinars financé en grande partie par l'Agence japonaise de coopération internationale (Jica). L'objectif du projet consiste à améliorer les conditions de transport de plus de 26 millions de passagers empruntant chaque année les trains de la banlieue sud. D'après les prévisions, ce nombre devrait être porté à 40 millions de passagers au cours des prochaines années. Les voyageurs ont déjà constaté que les nouveaux trains ont permis de raccourcir le temps de voyage. Les responsables de la société tablent aussi sur un décongestionnement de l'entrée sud de la capitale, la maîtrise du coût de transport, de l'énergie, tout en évitant les émissions de gaz dans le cadre de la protection de l'atmosphère. Ce projet devrait être étendu à l'avenir pour toucher d'autres régions où la mobilité des habitants sera facilitée. Les deux composantes essentielles de cette réalisation sont l'infrastructure et la superstructure, d'une part, et le matériel, d'autre part. L'infrastructure et la superstructure sont basées essentiellement sur la pose des caténaires, la construction d'une sous-station électrique dans la localité de Seltène, la surélévation des quais – pour les adapter aux nouveaux trains –, le réaménagement partiel des voies dans les gares. Les travaux ont concerné aussi la surélévation du pont de Carthage et l'adaptation des installations de signalisation et de télécommunications en plus du réaménagement du dépôt de Borj Cédria. Pour ce qui est du matériel roulant, 16 rames électriques climatisées ont été acquises. A noter que le projet a accusé un retard important dû, entre autres, aux perturbations qu'a connues le pays. Un système de vidéosurveillance La ligne Tunis-Borj Cédria est d'une longueur de 26 kilomètres. Ce tronçon ferroviaire est utilisé quotidiennement par 200 trains de banlieue, de grandes lignes et de marchandises. Le site propre est protégé et équipé d'un système moderne de signalisation et de communication. Les piétons disposent de passerelles ou de passages souterrains pour traverser la gare. Des tunnels ont été également aménagés pour éviter le croisement rail-route et réduire, par conséquent, les risques d'accidents. Des passerelles et des clôtures ont été également érigées tout le long du parcours. La ligne de la banlieue sud comporte 18 gares et arrêts réaménagés, dotés d'abris, de locaux commerciaux, de distributeurs automatiques de billets... Le fournisseur des trains est le constructeur coréen «Hyundai Rotem». Leur vitesse peut atteindre 120 km heure sans nuisance sonore. Chaque train est doté d'un système de communication entre le conducteur et les voyageurs et d'un système de vidéosurveillance qui est disponible aussi sur les quais qui ont été badigeonnés mais tagués par la suite de graffitis. D'après Abderrahmane Gamha, président-directeur général de la Sncft, «le projet a été reporté à plusieurs reprises, ce qui a eu pour conséquence une évolution du coût de l'investissement. Les avantages de ce projet sont multiples dont la réduction de l'émission de la fumée pour la protection de l'environnement. En plus, le voyageur ne paie que 50% du coût au voyage, l'autre moitié étant supportée par l'Etat. Pour ce qui est du prix du transport des marchandises, c'est la société qui en est responsable». L'orateur a reconnu que les trains de la société sont dans leur ensemble vétustes et ne sont pas toujours en mesure de fournir le rendement souhaité. Pour ce qui est des anciens trains de la banlieue, des études vont montrer s'il est possible de les rénover et de les réutiliser. L'ambassadeur du Japon en Tunisie s'est réjoui de cette importante réalisation qui vient satisfaire l'un des besoins pressants des Tunisiens, à savoir celui de se déplacer dans un minimum de temps avec toutes les conditions de confort et de sécurité sans porter atteinte à l'environnement