L'amélioration du climat des affaires constitue un impératif pour attirer les investisseurs étrangers qui ont besoin d'une paix sociale durable, d'une infrastructure structurante et des compétences dans les spécialités demandées. Malgré les différentes défaillances constatées, la Tunisie est en mesure de mettre à profit les avantages comparatifs dont elle dispose comme, à titre d'exemple, sa situation géographique à proximité de l'Europe et de l'Afrique, les conventions de coopération bilatérale signées avec plusieurs pays, l'infrastructure de base et les équipements collectifs qui se trouvent dans nombre de régions. Le cadre législatif en matière d'affaires est également incitatif en attendant la promulgation du nouveau code d'investissement. Des efforts restent, certes, à faire pour améliorer le climat des affaires, mais le terrain est déjà balisé pour attirer de nouveaux investisseurs étrangers qui souhaitent délocaliser leurs unités de l'Europe vers la Tunisie où le coût de production demeure encore réduit par rapport à celui de certains pays. D'ailleurs, la Tunisie compte organiser au cours du mois d'octobre prochain, si tout va bien, un congrès économique de grande envergure qui va réunir spécialistes, hommes d'affaires et décideurs de plusieurs pays. Une occasion pour les chefs d'entreprise tunisiens afin qu'ils discutent avec leurs partenaires étrangers en vue de conclure éventuellement des contrats de partenariat. Les investisseurs étrangers seront également informés des mesures incitatives mise en place en vue d'encourager la création de projets et créer de nouveaux postes d'emploi pour les jeunes et notamment ceux qui sont titulaires de diplômes supérieurs. L'objectif est d'attirer des investissements d'une valeur de 10 milliards de dollars. Soutien financier des bailleurs de fonds La Tunisie est déjà soutenue par les bailleurs de fonds étrangers pour l'aider à réaliser sa transition économique dans des conditions aisées. Ainsi, le Fonds monétaire international a mobilisé une enveloppe de 500 millions de dollars en faveur de notre pays en 2015, mais des réformes doivent être accélérées comme celles qui concernent les banques publiques et la fiscalité qui doit être équitable et transparente pour encourager les contribuables à s'acquitter de leur devoir fiscal et renforcer ainsi les ressources de l'Etat. Le ministère des Finances dispose d'un programme pour effectuer des réformes économiques approfondies — selon un calendrier précis —, ce qui devrait permettre une rentrée d'un milliard de dollars. La lutte contre la contrebande et le commerce parallèle constitue aussi l'une des actions que le gouvernement s'est engagé à réaliser. Les personnes travaillant dans le marché informel peuvent être intégrées dans le marché organisé pour être reconnues en tant qu'opérateurs économiques à part entière. La Banque mondiale a également décidé de soutenir notre pays en mobilisant le financement nécessaire au même titre que le FMI. Mais les crédits contractés doivent être utilisés pour les projets d'investissement en veillant à les rembourser dans les délais pour honorer nos engagements vis-à-vis de ces bailleurs de fonds. L'investissement privé, local et étranger, constitue la meilleure solution pour créer de la valeur, exporter et renforcer les avoirs en devises. Plusieurs hommes d'affaires étrangers sont intéressés par l'investissement en Tunisie mais exigent une sécurité renforcée sur tout le territoire et la disponibilité d'une main-d'œuvre qualifiée dans toutes les spécialités demandées. La productivité et la valeur du travail constituent aussi une issue favorable pour améliorer la croissance de l'entreprise et assurer sa pérennité. Il s'est avéré, cependant, que le volume du travail a régressé au cours des dernières années alors que les doléances ont enregistré une augmentation sensible, ce qui a obligé certaines entreprises étrangères à quitter notre territoire pour aller s'installer dans d'autres pays. Ce comportement doit être rectifié dans les meilleurs délais pour augmenter la production et permettre non seulement d'attirer les investisseurs étrangers mais de les inciter à pérenniser leurs entreprises dans notre pays. Le climat social est appelé à être assaini grâce à des négociations entre les syndicats et les parties prenantes dans une perspective d'instauration d'une paix sociale durable qui ne lèse pas les travailleurs et ne porte pas atteinte au développement des entreprises qui demeurent la source principale de l'approvisionnement des caisses de l'Etat (grâce aux impôts) et permettent aux travailleurs d'avoir un revenu qui a besoin d'être revu à la hausse de temps à autre.