Les agitations sociales qui débouchent généralement sur des grèves et des arrêts de travail pèsent lourd sur l'entreprise de prospection pour laquelle chaque minute compte. La Tunisie n'est pas un grand producteur d'hydrocarbures et ne peut pas être parmi les décideurs mondiaux dans ce marché qui procure d'importantes recettes en devises pour les grands exportateurs. A ressources naturelles limitées, notre pays a connu depuis des années une fluctuation au niveau de la production sur la base des prospections réussies effectuées par des firmes internationales de renom. En fait, des avantages incitatifs ont été octroyés à ces firmes pour qu'elles puissent effectuer leur travail dans des conditions favorables en tirant profit des ressources d'hydrocarbures qui se trouvent dans certains champs situés dans plusieurs régions du pays. Cependant, le climat des affaires doit rester stable et incitatif pour que ces entreprises poursuivent leurs activités avec le même rythme tout en offrant l'occasion à d'autres firmes à venir dans notre pays pour investir et faire de nouvelles prospections pétrolières. L'entrée en activité de ces entreprises a des impacts directs et indirects sur la vie socio-économique de la région où se trouve le champ de prospection mais aussi sur les recettes de l'Etat suite aux redevances prévues dans ce domaine. L'un des atouts de ces investissements lourds est le recrutement de la main-d'œuvre tunisienne spécialisée et des cadres dans différentes spécialités y compris l'ingéniering, les études et les autres travaux sur le terrain. Sécurité et stabilité au pays Toutefois, les investissements ne peuvent réussir si l'environnement de travail n'est pas favorable. Les agitations sociales qui débouchent généralement sur des grèves et des arrêts de travail pèsent lourd sur l'entreprises de prospection pour qui chaque minute compte. L'heure est au travail à double régime pour pouvoir ratrapper le temps perdu et augmenter la production. Déjà, les activités de prospection prennent beaucoup de temps et nécessitent un matériel lourd sans que les résultats soient toujours positifs. Un investissement supporté par l'entreprise de prospection s'avère parfois non productif, ce qui l'oblige à effectuer de nouveaux forages dans des zones ciblées. La multiplication des grèves pourrait amener ces firmes à changer de cap pour aller investir dans d'autres pays plus sûrs en terme de sécurité et de stabilité. D'après les données disponibles, l'octroi des permis de prospection pour les hydrocarbures dans notre pays a connu une diminution sensible au début de l'année en cours qui a enregistré l'octroi d'un permis de prospection sur un nombre total de permis de l'ordre 50 en plus de 52 licences d'exploitation pour les entreprises tunisiennes et étrangères. Le nombre d'octroi de permis de prospection devrait connaître son rythme habituel pour renforcer les investissements étrangers dans ce secteur prometteur. Les promoteurs sont très sensibles aux perturbations sociales et politiques et peuvent annuler ou reporter leur décision d'investissement si les choses ne s'arrangent pas au bout d'un certain temps. L'insécurité et les agitations sociales qui durent des mois ne sont pas pour favoriser les affaires des firmes qui opèrent dans un environnement concurrentiel au niveau international. Chaque pays essaye, en fait, d'enrichir ses avantages comparatifs et préférentiels en vue d'attirer le maximum de firmes internationales. Ces dernières étudient minutieusement l'état macro-économique et politique de chaque pays avant de prendre la décision finale d'investissement qui prendra beaucoup de temps. C'est que les firmes qui souhaitent s'installer dans un pays donné n'ont pas l'intention de plier bagage au bout de quelques mois sous prétexte que les conditions de travail sont déplorables. Terrain balisé et incitatif D'ailleurs, le nombre très limité des permis octroyés en 2013 démontre clairement la situation difficile par laquelle passe le secteur des hydrocarbures et particulièrement dans les activités de prospsection et de forage. Cet état de fait est imputé essentiellement aux agitations sociales et aux protestations qui ont amené plusieurs firmes pétrolières mondiales à éviter — pour le moment du moins — l'investissement en Tunisie. Parfois, les protestataires ne font pas partie des travailleurs des entreprises pétrolières, mais sont de simples citoyens au chômage qui exigent d'être recrutés sinon ils empêchent les autres de se rendre à leur lieu de travail. Pour exprimer leur colère, ils n'hésitent pas à bloquer les routes, voire à fermer les issues menant aux unités de production. Les dossiers de corruption sous l'ancien régime ont donné du fil à retordre aux autorités de tutelles qui veulent consacrer désormais la transparence dans les entreprises opérant dans ce secteur et de confier les travaux de prospection à des investisseurs sûrs qui sont appelés à travailler sur un terrain balisé, incitatif en toute confiance conformément à la réglementation en vigueur. En plus, la stabilité assez prolongée des cours du pétrole sur le marché mondial pourrait être à l'origine de l'attentisme constaté chez certaines firmes internationales qui ne veulent pas consentir des investissements lourds dont la valeur pourrait atteindre des milliards de dollars en vue de prospecter de nouveaux puits d'hydrocarbures dans des sites généralement courus comme celui de la Tunisie. En fait, malgré le manque de ces ressources,notre pays est classé par ces firmes comme un territoire qui recèle encore des richesses à prospecter à l'avenir. En tout cas, l'Etat tient à préserver ses atouts dans ce domaine qui procure des recettes importantes de nature à contribuer aux équilibres financiers tout en créant de nouveaux postes d'emploi. Or, la Tunisie n'a pas pu exploiter tous ses atouts au cours des deux dernières années compte tenu des conditions difficiles par lesquelles passe le pays en transition démocratique. D'après les chiffres du premier trimestre de cette année, le nombre des entreprises opérant dans le secteur a régressé, passant de 73 en 2011 à 60 à la fin du mois de mars de cette année. Les puits de prospection au nombre de trois ne reflètent certainement pas les ambitions des autorités qui espèrent développer ce secteur par l'attraction de nouveaux investisseurs de tous les pays du monde. Les 4 puits en développement sont considérés comme insuffisantes pour un pays qui a besoin de nouvelles ressources financières et des investisseurs capables de faire travailler ces milliers de jeunes diplômés qui sortent chaque année des universités et des instituts supérieurs. Les activités de prospection durant le premier trimestre de cette année ont consisté, entre autres, au forage de deux puits — dont les travaux ont commencé au cours de 2012 —en plus du forage de 3 nouveaux puits et 3 opérations de vérification sismique. Les deux forages ont démarré cette année. Le secteur n'a donc pas connu encore sa vitesse de croisière durant les derniers mois de cette année suite à des facteurs conjoncturels exogènes et endogènes. L'Etat est en mesure de traiter les problèmes internes en engageant éventuellement des négociations avec les organismes professionnels concernés tout en rappelant à l'ordre les contrevenants qui empêchent la roue de l'économie de tourner.