61 corps identifiés ainsi que des grottes Les opérations de ratissage menées entre 2014 et 2015 par les forces armées dans les montagnes où sont retranchés des groupes terroristes ont permis la découverte de 61 camps ainsi que des grottes et des caches dont le nombre est encore indéterminé. Plusieurs caches utilisées par les terroristes lors de confrontations avec l'armée et les forces de sécurité ont été découvertes, a indiqué le porte-parole du ministère de la Défense nationale, Belhassen Oueslati, lors d'une conférence de presse organisée hier à l'Ecole supérieure de guerre Bortal Hayder. Il a fait état également de la découverte d'autres caches secrètes utilisées par les terroristes pour y enterrer leurs morts, ces groupes ayant pour stratégie de masquer le nombre de victimes dans leurs rangs afin de pouvoir mobiliser de nouvelles recrues et de paraître en position de force. Guerre fantôme De telles pratiques s'inscrivent dans le cadre de ce qu'on appelle la « guerre fantôme », une tentative de semer le doute dans les rangs des forces armées et chez le peuple qui ne pourra pas de ce fait être sûr du succès des opérations de neutralisation des terroristes en l'absence de preuves tangibles, a-t-il expliqué. Le lieutenant-colonel Belhassen Oueslati a ajouté que des fosses communes ont été découvertes au mont Chaâmbi, précisant qu'elles ne sont, probablement, pas les seules dans les zones montagneuses si l'on en croit les témoignages de terroristes arrêtés. Peu de terroristes connaissent les lieux où sont enterrés les corps qui sont, généralement, contrôlés par l'émir du groupe en personne, a-t-il dit, ajoutant que d'habitude, ces fosses sont creusées non loin des camps des terroristes et sont construites avec les mêmes matériaux. Selon Oueslati, les éléments terroristes sont retranchés dans les oueds et les pistes montagneuses et se déplacent souvent en groupes. Leurs tâches se répartissent entre protection, surveillance, défense et attaque. « Nous sommes parfaitement prêts à affronter toute agression extérieure contre le territoire, notamment de la part de Daech ou autres », a souligné Oueslati. Evoquant l'opération de Jebel Salloum qui a débuté il y a environ deux semaines, le porte-parole du ministère de la Défense a indiqué qu'elle est toujours en cours, ajoutant qu'elle s'inscrit dans la continuité d'autres opérations réussies menées par la Garde nationale. 17 mines désamorcées Il a rappelé que l'opération de Jebel Salloum a permis de découvrir et de désamorcer 17 mines, à l'exception d'une seule qui avait explosé. Elle a permis également d'encercler 18 terroristes dont dix ont été tués dans un bilan provisoire. Concernant la mise en place d'un mur sur la frontière avec la Libye qui avait déclenché des protestations dans plusieurs villes au sud du pays, Belhassen Oueslati a répondu qu'il « s'agit de simples obstacles et que l'armée fera face à toute tentative d'enfreindre la loi et de se livrer à la contrebande, avec ou sans d'obstacles ». Il a, par ailleurs, nié que le corps d'un militaire ait disparu et dont certaines parties avaient prétendu qu'il a été remis par erreur à une famille autre que la sienne. Il est facile et simple, par les moyens scientifiques, de vérifier l'identité de la victime, a-t-il argumenté. Le porte-parole du ministère de la Défense a enfin attiré l'attention sur l'existence d'éléments qui soutiennent ces groupes terroristes et les aident à se déplacer en leur fournissant des informations sur le positionnement des forces sécuritaires et militaires, ce qui ne permettra pas d'éradiquer le terrorisme rapidement.