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Gaza : interdiction d'une manifestation pacifique à Paris... ou la désinformation planifiée
Publié dans Leaders le 19 - 07 - 2014

Paris - Correspondance spéciale de Mohmed Larbi Bouguerra pour Leaders - A l'heure où notre pays est l'objet d'une nouvelle et sanglante attaque terroriste, il faut rappeler ce mot du regretté Président Nelson Mandela: « Nous ne serons jamais libres tant que la Palestine est occupée. »
Le 12 juillet 1937, David Ben Gourion écrivait à son fils : « Les Arabes doivent partir, mais nous avons besoin d'un moment favorable pour que çà arrive, par exemple une guerre. »

Plus de trois quarts de siècle plus tard, le sionisme en est toujours là.

Ainsi, Marc Hillèl, un journaliste sioniste écrivait en 1968 : « Le sang, jusqu'ici, a seul contribué à développer la popularité d'Israël à travers le monde, et, partant, au sein des communautés juives, qui sont composées de donateurs en puissance… [et dont les donations sont colossales]. On imagine mal la propagande consacrée ces vingt dernières années à l'Etat d'Israël si on la privait de ces chapitres militaires que furent la guerre d'Indépendance, la campagne du Sinaï et la guerre des Six-Jours. Qu'en resterait-il ?... Peu de chose, en fait. Bien peu de chose» d'autant, ajoute Hillèl, qu' « en période de crise, on peut dire qu'Israël compte deux millions de combattants et dix millions de contribuables. En période de calme prolongé, il n'y a plus que deux millions de contribuables mécontents. » (« Israël en danger de paix », Fayard, Paris, 1968, p. 71, 72 et 73)
Voici mon fils :

Peter Beaumont raconte dans The Guardian (18 juillet 2014) sa visite à la famille Antez de Shaaf à Gaza. Il décrit la maison touchée par un obus tiré d'un tank israélien alors que 60 personnes appartenant à trois familles s'y étaient réfugiées. Trois flaques de sang signalent la mort de trois personnes, juste à l'heure de l'Iftar. Salem Antez s'approcha alors du reporter anglais avec un sac en plastique de couleur violette et au terrible contenu. Il l'ouvrit en disant : « Voilà mon fils ». Il se tut, les larmes ruisselant sur ses joues. « Mohamed avait deux ans » expliqua un membre de la famille**.

260 morts à Gaza - dont le petit Mohamed Antez, 2 ans - 1600 blessés, quatre enfants innocents jouant sur la plage fauchés par deux missiles à Gaza, un nettoyage ethnique en règle, deux enfants palestiniens assassinés par semaine depuis 14 ans, 600 maisons et institutions détruites?
A Paris, on ne veut pas le savoir. « Circulez, circulez, il n'y a rien à voir ! » prétendent les autorités qui ne veulent pas de cette manifestation pacifique.
La manifestation pacifique en faveur de Gaza et des Palestiniens sous occupation et sous déluge de bombes sionistes, prévue pour le samedi 19 juillet 2014 à Paris, est interdite, au grand dam de la Ligue des Droits de l'Homme et d'une foule de partis et d'associations.

Elle visait à dénoncer cette guerre asymétrique, cette boucherie inhumaine dont les victimes sont essentiellement des civils, des femmes et des enfants occupés parfois à jouer sur la plage.

Ce faisant, on prend le parti de la désinformation du public français. On prend aussi le parti du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (CRIF) ainsi que celui des casseurs de la Ligue de Défense Juive (LDJ) et du Bétar, autorisés en France et pourtant interdits en Israël et aux Etats Unis pour leur violence. Ces deux organisations sionistes fascisantes et ultra-violentes ont effectivement perturbé la manifestation du 13 juillet à Paris (voir LEADERS : « Gaza, on n'oublie pas scande la marée humaine à Paris »). Et immédiatement, tout le lobby sioniste de l'Hexagone de monter aux créneaux des journaux, des télévisions et des radios pour parler, comme d'habitude, d'antisémitisme. Pourtant, l'antisémitisme est « objet d'un large consensus en France » mais transformé par le CRIF en « instrument de sanctuarisation de l'action du gouvernement israélien » écrit Pascal Boniface dans un percutant essai qu'une dizaine d'éditeurs ont refusé de publier (« La France malade du conflit israélo-palestinien », Salvator, éditeur, Paris, 2014). Leur emboîtant le pas, les autorités se prononcent contre l'importation de conflit israélo-palestinien en France. » « Mais le conflit israélo-palestinien est dans les têtes depuis des années. Il empoisonne sans cesse toute la vie de toutes les nations. » écrit Claude Cabanes (
l'Humanité du 17 juillet 2014, p.3.)

N'empêche. On a assisté à un scénario éculé mais bien huilé ... maintes fois joué et répété, toujours couronné de succès pour le lobby sioniste en France. Ce dernier tient à la désinformation des Français comme à la prunelle de ses yeux. Il tient à tout cacher aux Français sur cette injustice majeure : l'occupation de la Palestine au XXIème siècle, par une armée soutenue par l'UE et les Etats Unis. Un scénario qui se conclut pour les sionistes, once again, par un « happy end » : cette interdiction de la manifestation du 19 juillet à Barbès.

Mais au fait, que s'est-il passé, lors de cette manifestation, aux abords de la Bastille le 13 juillet ?

Michèle Sibony, de l'Union Juive Française pour la Paix (UJFP), qui y a participé et l'a trouvée « FOR-MI-DABLE", écrit dans une lettre adressée à Rue 89 à propos de sa couverture biaisée de cet évènement : « J'ai vu, moi, pauvre juive infidèle… dans cette manif : sur le Boulevard Beaumarchais, à peu près à la hauteur de la rue du Chemin Vert, 4 ou 5 types de la LDJ montés sur un banc, complètement entourés et protégés par deux rangs serrés de CRS, qui jetaient projectiles et insultes sur la foule, et les services d'ordre, et les responsables calmant les manifestants, ne vous énervez pas, ne répondez pas aux provocations, c'est ce qu'ils attendent… et bien sûr lors de la dispersion il y a eu des courses et des bagarres à l'entrée de la rue de la Roquette… comme prévu si j'ose dire. Et surtout, j'ai entendu la foule des manifestants crier depuis Barbès jusqu'à la Bastille : « Médias français, montrez la vérité », « le peuple français veut la vérité » et j'étais fière aujourd'hui de ce peuple-là, de mon peuple. »

De son côté, s'élevant contre l'interdiction de la manifestation de samedi 19 juillet 2014 à Paris, Christian Salmon, membre fondateur du Parlement International des Ecrivains, fait remarquer dans une lettre ouverte à M. Manuel Valls qu'il y a « une incroyable campagne de désinformation » relativement à cette manifestation. Il lui fait remarquer que « depuis des années des galas de solidarité pour réunir des fonds sont organisés pour l'armée d'occupation israélienne ainsi que des radios communautaires qui lancent quotidiennement des dons pour l'armée, et ce dans l'impunité la plus totale. » Christian Salmon conclut sa lettre au Premier Ministre en demandant : « La France, M. Le Premier Ministre, serait-elle devenue un Territoire occupé par Israël ? Le PS un parti politique à la solde d'Israël ? Les gouvernements français réduits à assurer l'impunité de la LDJ et du Bétar, la maîtrise de la communication de Tsahal en France, l'interdiction des rassemblements pacifiques contre la guerre ? »
Désinformation à jets continus
Pour la presse occidentale, la désinformation est une seconde nature dès qu'il s'agit de ce conflit. Ainsi, la chaîne de télévision NBC News vient de rappeler son correspondant à Gaza, Ayman Mohieyeldin, un journaliste expérimenté et parlant l'arabe, pour le remplacer par un novice. Ayman a eu le tort, aux yeux des observateurs, de présenter de façon précise, professionnelle mais avec une sincère émotion, l'assassinat des quatre fils de pêcheurs visés par deux missiles sionistes successifs alors qu'ils jouaient sur la plage.

Mieux : Franchise inhabituelle : Une déclaration fondamentale de Benyamin Netanyahou, vendredi 11 juillet 2014, est tombée dans les gouffres de l'oubli des médias occidentaux : le Premier Ministre sioniste a déclaré qu'il était catégoriquement opposé à la création d'un Etat palestinien souverain.

Car Netanyahou a pour fonds de commerce et vit dans « un monde où les forces du mal sont sans cesse sur le point d'annihiler les Juifs, auxquels il revient de riposter héroïquement. » (David Shulman, The New York Review of Books)

Ainsi tout est dit ! Reste les jeux stériles de la comédie politicarde, ses mensonges, ses mares de sang et ses victimes estropiées.

Imaginez maintenant un instant qu'un responsable palestinien ou arabe ait proféré quelque chose de similaire visant l'entité sioniste. Il n'y a pas photo ! Comme on dit vulgairement.

Pour Netanyahou, écrire sur ce qui se passe aujourd'hui en Israël est interdit.

Des centaines de roquettes en provenance de Gaza (quelques-unes du Liban et du Golan) et pas la moindre image sur les réseaux sociaux. Pas le moindre reportage sur les télévisions. On entend les sirènes hurler à Tel Aviv, à Ashkelon et ailleurs, on voit les fumées monter au ciel mais rien sur les dégâts, rien sur les débris de ces armes, sur les sentiments et les états d'âme des Israéliens, la désorganisation de la vie quotidienne… A peine a-t-on appris au deuxième jour de l'attaque qu'une station-service avait été touchée. A peine a-t-on appris que le raciste Avigdor Liberman, ministre des Affaires Etrangères, a dû rejoindre les abris avec son homologue norvégien qu'il rencontrait dans son ministère à Tel Aviv. A peine lit-on que le tourisme israélien souffre.
Et pourtant, on lance vendredi 18 juillet 2014, une opération terrestre pour « détruire les souterrains et les tunnels » où seraient stockés ces projectiles sans effet.

Avraham Burg – ancien président du Parlement israélien - donne une possible clé dans le Monde (19 juillet 2014, p.5) : « ... Aujourd'hui, l'armée n'a pas de solution parce que la direction politique n'a pas de vision. La guerre est une perte d'énergie qui ne mène nulle part. »

Mais cette guerre sert les intérêts de la clique d'extrémistes et de fanatiques au pouvoir en Israël. Libération (11 juillet 2014, p. 4) rapporte que les Israéliens viennent comme au spectacle à Sdérot, tout près de Gaza, et Nissim Béhar écrit que le jusqu'au-boutiste ministre de l'Economie Naftali Bennett ( Leader du parti de colons le Foyer juif) est venu « serrer des mains sur cet endroit stratégique » car « l'homme est persuadé que les élections législatives anticipées se dérouleront en 2015 et il est venu serrer des mains et se faire photographier avec des colonnes de fumée dans le dos… et a quitté les lieux sous les applaudissements. »

C'est pourquoi on ne peut qu'être révolté par la décision d'interdire cette manifestation, interdiction qui répond aux vœux du CRIF et ignore les vœux des partisans de la paix***.

Pascal Boniface relève que le CRIF privilégie l'intérêt d'Israël à celui de la France et ajoute : « Je peux parfaitement comprendre leur [les juifs] attachement personnel et familial à Israël, mais pourquoi est-ce toujours à la France qu'ils demandent de changer de politique, jamais à Israël ?»

M-L B.

**Le Pr Christophe Oberlin -de la Faculté de Médecine Paris VII, chirurgien à l'hôpital Bichat à Paris – qui va à Gaza depuis 2001- est l'auteur d'une lettre du 3 juillet 2014 au Président Hollande fustigeant la politique française dans le conflit. La vidéo qui accompagne cette missive montre les horribles blessures infligées aux enfants de Gaza par la soldatesque israélienne.
*** Une manifestation aura lieu samedi 19 juillet 2014 à 15h sur le Vieux Port à Marseille.




Tags : Gaza Mohamed Larbi Bouguerra


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