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Savoir raison garder
Publié dans Leaders le 22 - 12 - 2009

Le docteur F.L fait partie de ces médecins de première ligne engagés sur le front de la lutte contre la grippe A H1 N1. Consciente des dangers qu'elle courait, elle s'était entourée de toutes les précautions (bavette chirurgicale, lavage des mains avec un gel hydro-alcoolique entre deux patients, etc...) sauf une, le vaccin contre la grippe auquel elle était réfractaire comme nombre de ses confrères et consoeurs. Et ce qui devait arriver arriva: elle avait fini par contracter la maladie, contaminée sans doute par un patient.
Comme on n'est jamais mieux servie que par soi-même, F.L s'est si bien prise en charge qu'au bout d'une semaine, elle s'était complètement rétablie. Mais une semaine qui lui a paru une éternité. Rien ne lui avait été épargné: la fièvre qui oscillait pendant les trois premiers jours entre 38,5° et 40°, les courbatures, les troubles digestifs et respiratoires (et dire qu'il s'était trouvé, à l'étranger, d'éminents professeurs pour qualifier, il y a quelques semaines, cette maladie de "grippette" ! ), et pour corser le tout, la solitude dans laquelle elle s'était trouvée plongée, abandonnée par ses amis, ses collègues. Même le téléphone avait cessé de sonner, comme si l'on craignait que le virus puisse se transmettre par cette voie. Heureusement qu'il y avait le mari, les enfants et les proches parents pour la réconforter.
Des réactions qui sont de l'ordre de l'irrationnel
Complètement rétablie, notre docteur, pas rancunière pour un sou, avait hâte de retrouver ses amis et ses confrères pour leur raconter "sa descente aux enfers". Son premier geste a été tout naturellement de leur téléphoner pour annoncer sa guérison. Ravis, ils l'étaient certainement, seulement voilà, ils ne semblaient pas particulièrement enthousiastes à l'idée de la revoir de sitôt. "Ne crie pas victoire trop tôt, repose-toi. Ton corps est débilité par la maladie", lui conseillait-on de toutes parts. Des conseils qui donnaient, pourtant, une impression d'insincérité. Incontestablement, ses collègues ne voyaient pas d'un bon oeil son retour, n'étant pas sûr de sa rapide guérison.
Elle s'en était aperçue l'autre jour lorsque quelques uns de ses amis qui s'étaient inscrits pendant toute la durée de sa maladie aux abonnés absents étaient venus chez elle. En fait , il s'agissait de passages en coup de vent, comme pour s'acquitter d'une corvée. Il fallait les voir s'échanger des regards inquiets lorsqu'elle fut prise d'une quinte de toux. Si au début, elle trouvait ces réactions légitimes, allant même jusqu'à provoquer les rares amis qui lui rendaient visite en simulant de petites crises, elle se les explique mal aujourd'hui surtout quand elles émanent du corps médical.
Il faut dire que son cas n'est pas tout à fait isolé. La (très) longue campagne de sensibilisation lancée par les pouvoirs publics a porté ses fruits peut-être au delà de toute attente. Elle a permis aux Tunisiens de prendre conscience très tôt et en tout cas bien avant que l'épidémie ne prenne les dimensions d'une véritable pandémie de la gravité de la situation. Au nom du principe de précaution, des mesures drastiques ont été prises comme la suspension de la Omra et du Haj cette année. Car on n'est jamais assez prudent quand on est confronté à un nouveau virus dont on connaît mal le degré de dangerosité. Il reste que toute action humaine aussi pertinente soit-elle peut engendrer des effets pervers d'autant plus que dans le cas d'espèce, cette pandémie a été surmédiatisée à l'échelle internationale.
De fait, il ne se passait pas un jour sans que les journaux télévisés étrangers nous annoncent de nouveaux cas, de nouveaux morts ou font état de prévisions de plus en plus alarmistes rappelant à notre mauvais souvenir les grandes pandémies que l'humanité avait connues par le passé et notamment cette fameuse grippe espagnole de 1920 qui aurait fait 50 millions de morts, bien plus que les victimes de cette grande boucherie que fut la Première Guerre Mondiale. Les réactions vis à vis des pandémies ont toujours été de l'ordre de l'irrationnel plutôt que celui du rationnel parce qu'elles réveillent ce sentiment diffus qui sommeille au tréfonds de notre être dès qu'un évènement vient nous rappeler les heures sombres de l'histoire humaine. Souvenez-vous du Sida et de la peur panique qu'il provoqua lorsque les premiers cas se sont déclarés au début des années 80. Les malades étaient rejetés, mis en quarantaine comme des pestiférés.
Alors, soyons indulgents vis à vis de ceux de nos proches se montrent trop prudents en de pareilles circonstances. Leur attitude n'est pas de la pusillanimité. C'est tout simplement humain. Les psychologues appellent cela l'instinct de conservation.


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