L'UGTT sonne la mobilisation pour la manifestation du 21 août : les objectifs dévoilés    Tunisie : réserves en devises en hausse    Inscription en ligne pour les classes préparatoires : la date d'ouverture fixée    Heritage Fan, une réédition en édition limitée du mythique ventilateur D-301 de LG    Suicide des mineurs : un projet de loi pour renforcer la santé mentale à l'école    Un guide du FTDES pour protéger les droits des migrants tunisiens en France    Dhafer L'Abidine dans le prestigieux casting du film palestinien PALESTINE 36, candidat aux Oscars 2025    Zelenski : « je suis prêt à rencontrer Poutine mais sans conditions préalables »    Tribune – Co-créer un meilleur avenir pour l'Afrique : une nouvelle ère de partenariat à la TICAD9    25 heures de cours : les députés piétinent les platebandes de Kaïs Saïed    À Tunis, saisie de centaines de kilos de produits alimentaires impropres à la consommation    Ooredoo Music Fest by OPPO 3.0 : une immersion spectaculaire avec 'Ragouj' au cœur de la musique et de la technologie    La maison perdue du Petit Prince à la Marsa    Météo en Tunisie : hausse des températures    Acétabularia, joyau unicellulaire des îles Kerkennah: de la biologie marine à la pédagogie scientifique    La Première ministre Sarra Zaâfrani Zenzeri participe à la TICAD 9 au Japon    L'administration Trump annule plus de 6 000 visas d'étudiants    L'ESS recrute le milieu de terrain libyen Nourredine Gleyeb    Tunisie : 160 millions de dinars pour rénover l'école publique et préparer l'avenir    Sarra Zaâfrani propose un forum économique tuniso-japonais en 2026    Habib Touhami: Le refus du compromis et le paysage partisan tunisien    Décès en Italie de Pippo Baudo : Le grand show-man a tiré sa révérence    Sousse : un nouveau service de médecine interne à l'hôpital Farhat Hached    Mahdia : les travaux du port de pêche au point mort, le ministre agit    Nadine Ayoub, première Palestinienne à participer à Miss Univers 2025    Natation-Championnats du Monde Juniors : Cinq nageurs en Roumanie    Dirigeants européens « abattus » ? Une image virale générée par IA    Tunisie–Libye : Un partenariat stratégique pour la paix, la sécurité et le développement    Kairouan : un mort et trois blessés graves après la chute d'un camion léger dans un oued    Festival de Carthage : Adam enflamme l'amphithéâtre devant 7 000 spectateurs    Le Hamas annonce son accord sur une proposition de cessez-le-feu à Gaza    L'Etat préfère broyer un génie plutôt que de reconnaître ses propres fautes    Huawei nommé leader dans le Magic Quadrant de Gartner® pour la gestion des conteneurs    Sarra Zaâfrani Zanzri représente la Tunisie à la 9e édition de la Ticad au Japon    Les Défis du Chott de retour pour une 28e édition : le Sud tunisien prend la tête de course    Tunisie–Libye : visite de Mohamed Younes El-Menfi    Pas de Crimée, pas d'Otan pour l'Ukraine : Trump fixe les limites    Afrobasket 2025 : la Tunisie affronte le Cap-Vert en barrage pour une place en quarts de finale    Après cinq ans d'interruption, le Festival d'El-Kossour renaît grâce au mécénat de SOSTEM SFBT    D'ex-capitaine des Fennecs à boss de l'EST : qui est Yazid Mansouri ?    Hommage à Fadhel Jaziri au festival Carthage 2025 à la place du concert de Ky-Mani Marley    B7L9 Art Station abrite GrassrEUts : à la découverte de la nouvelle vague musicale made in Tunisia    Message de l'Ambassadrice de l'Inde à Tunis Dr Devyani Khobragade à l'occasion de 79e jour de l'Indépendance de l'Inde 15 août 2025    Taekwondo Astana 2025 : sept médailles dont cinq en or pour les champions tunisiens    Kaïs Saïed à Sejnane : la cause est nationale, il faut libérer la Tunisie !    Illuminez Chaque Moment : OPPO Dévoile le Tout Nouveau Reno14 F 5G avec Photographie Flash IA et Design Sirène Irisé    Rania Toukebri : « Les missions lunaires font partie de ma vie »    Le champion du monde tunisien Ahmed Jaouadi rejoint l'Université de Floride pour préparer les JO 2028 à Los Angeles    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



De la tyrannie du consensualisme à la perversion du compromis
Publié dans Leaders le 14 - 11 - 2014

Selon une croyance largement partagée à l'intérieur comme à l'extérieur, la Tunisie de l'après-14 janvier 2011 n'a été préservée du chaos, de la guerre civile ou d'un scénario à l'égyptienne que grâce à la pratique politique du consensus.
Acceptons-en le postulat, sauf qu'il s'agit en l'occurrence de compromis et non pas de consensus et qu'en tout état de cause, le recours au compromis, pour utile qu'il ait été lors de la période transitoire, pourrait ne pas correspondre aux impératifs de la période qui s'ouvre.
Le compromis (taswiya, ittifak tahkim) est un accord entre parties en désaccord impliquant des concessions mutuelles librement consenties. En politique, le compromis ne peut se concevoir qu'entre structures organisées et représentatives, les partis politiques notamment. Son champ va du compromis «historique» à l'italienne entre la Démocratie Chrétienne et le Parti Communiste dans les années soixante-dix à l'adoption en Allemagne d'un Smic dont pourtant personne ne voulait au départ, pas même les syndicats. Le consensus (tawafek, ijmaa) a une autre signification s'agissant plus précisément de l'adhésion du plus grand nombre (de l'opinion publique en substance) à certaines options sociétales et politiques majeures comme la liberté de croyance ou l'égalité hommes-femmes. Le premier est nécessairement écrit, estampillé et circonstanciel; le second est tout le contraire.
Sans consensus, aucune société n'est apaisée en profondeur; sans compromis, aucune démocratie n'est fonctionnelle dans la pratique. Le débat ne se situe donc pas au niveau de l'utilité «sociale» et politique comparée de l'un et de l'autre, encore qu'il faille se garder de les amalgamer ou de les travestir, mais à celui des limites opératoires du compromis dans l'exercice efficace du pouvoir et des perspectives qu'il ouvre ou pas dans un pays à un moment donné de son histoire. La seule question qui vaille est alors de savoir si la recherche du compromis à tout prix est à même d'insuffler dynamisme et progrès au lieu de générer conformisme et conservatisme. Force est de constater que c'est le second scénario qui a prévalu en Tunisie. Hormis la réforme constitutionnelle, discutable par ailleurs, le pays n'a avancé collectivement dans la résolution d'aucune de ses problématiques essentielles: déficits publics et sociaux, chômage, déséquilibre régional et social, dégradation de l'Etat et des services publics, etc.
Néanmoins, les tenants du «consensualisme» continuent à dire que les choses évolueront favorablement après les élections. Rien n'est moins sûr. A cela plusieurs raisons. La première est que dans nos mœurs, l'appel au compromis n'est fait que pour régler des querelles de personnes ou de préséance et pour acquérir ou préserver des positions que le suffrage universel n'a pas conférées. La deuxième est qu'aucun compromis n'existe réellement dans la classe politique tunisienne sur les questions socioéconomiques notamment, ni entre partis politiques, ni même à l'intérieur de chaque parti pris isolément. Pour ce faire, il aurait fallu que le sérieux et le débat d'idées priment, ce qui est loin d'être le cas. La troisième est que le mode de scrutin aux législatives n'incite particulièrement pas aux vrais compromis, à la différence d'un mode majoritaire uninominal à deux tours. L'autorité et l'action de tous les gouvernements de transition en ont été très sérieusement affectées. On peut craindre qu'il en soit de même pour le prochain gouvernement de coalition, quel qu'il soit.
Quel sens donner alors à l'appel en faveur de l'élection d'un président «consensuel» et de la formation dans l'avenir d'un gouvernement «consensuel»? Aucun. Que visent ses promoteurs ? La confusion, le trouble et la reconduction d'un régime de partis dans lequel ils continueront à tirer les ficelles. S'il en était autrement, ils se seraient préoccupés d'abord de dégager un compromis sur ce qu'il y a lieu de faire avant de se soucier de la «combinaison» exécutive appelée à l'appliquer.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.