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De la tyrannie du consensualisme à la perversion du compromis
Publié dans Leaders le 14 - 11 - 2014

Selon une croyance largement partagée à l'intérieur comme à l'extérieur, la Tunisie de l'après-14 janvier 2011 n'a été préservée du chaos, de la guerre civile ou d'un scénario à l'égyptienne que grâce à la pratique politique du consensus.
Acceptons-en le postulat, sauf qu'il s'agit en l'occurrence de compromis et non pas de consensus et qu'en tout état de cause, le recours au compromis, pour utile qu'il ait été lors de la période transitoire, pourrait ne pas correspondre aux impératifs de la période qui s'ouvre.
Le compromis (taswiya, ittifak tahkim) est un accord entre parties en désaccord impliquant des concessions mutuelles librement consenties. En politique, le compromis ne peut se concevoir qu'entre structures organisées et représentatives, les partis politiques notamment. Son champ va du compromis «historique» à l'italienne entre la Démocratie Chrétienne et le Parti Communiste dans les années soixante-dix à l'adoption en Allemagne d'un Smic dont pourtant personne ne voulait au départ, pas même les syndicats. Le consensus (tawafek, ijmaa) a une autre signification s'agissant plus précisément de l'adhésion du plus grand nombre (de l'opinion publique en substance) à certaines options sociétales et politiques majeures comme la liberté de croyance ou l'égalité hommes-femmes. Le premier est nécessairement écrit, estampillé et circonstanciel; le second est tout le contraire.
Sans consensus, aucune société n'est apaisée en profondeur; sans compromis, aucune démocratie n'est fonctionnelle dans la pratique. Le débat ne se situe donc pas au niveau de l'utilité «sociale» et politique comparée de l'un et de l'autre, encore qu'il faille se garder de les amalgamer ou de les travestir, mais à celui des limites opératoires du compromis dans l'exercice efficace du pouvoir et des perspectives qu'il ouvre ou pas dans un pays à un moment donné de son histoire. La seule question qui vaille est alors de savoir si la recherche du compromis à tout prix est à même d'insuffler dynamisme et progrès au lieu de générer conformisme et conservatisme. Force est de constater que c'est le second scénario qui a prévalu en Tunisie. Hormis la réforme constitutionnelle, discutable par ailleurs, le pays n'a avancé collectivement dans la résolution d'aucune de ses problématiques essentielles: déficits publics et sociaux, chômage, déséquilibre régional et social, dégradation de l'Etat et des services publics, etc.
Néanmoins, les tenants du «consensualisme» continuent à dire que les choses évolueront favorablement après les élections. Rien n'est moins sûr. A cela plusieurs raisons. La première est que dans nos mœurs, l'appel au compromis n'est fait que pour régler des querelles de personnes ou de préséance et pour acquérir ou préserver des positions que le suffrage universel n'a pas conférées. La deuxième est qu'aucun compromis n'existe réellement dans la classe politique tunisienne sur les questions socioéconomiques notamment, ni entre partis politiques, ni même à l'intérieur de chaque parti pris isolément. Pour ce faire, il aurait fallu que le sérieux et le débat d'idées priment, ce qui est loin d'être le cas. La troisième est que le mode de scrutin aux législatives n'incite particulièrement pas aux vrais compromis, à la différence d'un mode majoritaire uninominal à deux tours. L'autorité et l'action de tous les gouvernements de transition en ont été très sérieusement affectées. On peut craindre qu'il en soit de même pour le prochain gouvernement de coalition, quel qu'il soit.
Quel sens donner alors à l'appel en faveur de l'élection d'un président «consensuel» et de la formation dans l'avenir d'un gouvernement «consensuel»? Aucun. Que visent ses promoteurs ? La confusion, le trouble et la reconduction d'un régime de partis dans lequel ils continueront à tirer les ficelles. S'il en était autrement, ils se seraient préoccupés d'abord de dégager un compromis sur ce qu'il y a lieu de faire avant de se soucier de la «combinaison» exécutive appelée à l'appliquer.


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