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Tunisie : le consensus étouffé dans l'œuf...
Publié dans Investir En Tunisie le 18 - 10 - 2012

Tout démocrate et tout patriote ne peut que se réjouir du rapprochement des démocrates et de toute solution consensuelle au règlement des conflits politiques susceptibles de mettre en péril la stabilité du pays.
Cependant, si les « démocrates » sont réunis sur ce qu'ils ne veulent pas, il faut aussi qu'ils énoncent clairement et sans équivoque ce qu'ils veulent. Quant au consensus, il faut bien en préciser les protagonistes et les principes.
Sur le deuxième point, il semblerait factice de considérer que toutes les composantes de la société civile, partis politiques et organisations non gouvernementales, s'acheminent vers un règlement de la crise politique. D'une part, la troïka au pouvoir, par la voix du parti dominant, a fait part de sa « décision » d'élire le président de la République au suffrage universel et d'organiser des élections à la fois présidentielles et législatives les 23 juin et 7 juillet 2013. Cette « décision» tripartite, « auréolée» de « concession» du parti islamiste, n'a rien du consensus national et ne revêt, du reste, aucune légitimité de nature à rassurer le Peuple. Les partis politiques au pouvoir peuvent proposer, seule l'ANC peut décider et l'organe exécutif en la matière, en l'occurrence l'Instance Supérieure Indépendante pour les Elections, peut valider la date des élections. Or, l'ISIE est toujours du domaine du virtuel. D'autre part, deux partis de la troïka ont annoncé le boycott du Débat National organisé sous les auspices de l'UGTT. Quel crédit et quelle force d'exécution auront alors ce débat et ses conclusions si deux composantes essentielles de la majorité à l'ANC en sont absentes ?
La famille démocratique, partis politiques et acteurs de la société civile, se place encore et toujours dans une position de réaction et de dépendance, parce que précisément, elle n'a pas énoncé ce qu'elle VEUT.
Ce qui nous amène au premier point.
Dans leur souci de s'organiser, de se structurer, de coopter une base militante et surtout électorale et de se donner des chances d'accéder au pouvoir à la prochaine législature, les partis dits démocrates se réfugient derrière des subterfuges et un manque de clarté idéologique, qui les laissent sans identité. Ils évitent souvent, sciemment, de dessiner avec clarté les lignes de clivage au prétexte de privilégier le compromis pour atteindre le consensus. De fait, ils proclament des valeurs générales mais éludent les valeurs auxquelles ils s'attachent sans concession.
Or, faut-il encore le rappeler, dans cette phase constituante, au lendemain de la chute d'une dictature, et partant de l'attachement aux Valeurs républicaines et démocratiques, il n'est pas permis d'applaudir le consensus sur l'établissement d'un calendrier électoral ou sur la « concession» d'élire le Président au suffrage universel. De même, il n'y a pas lieu de multiplier les déclarations triomphalistes à l'annonce que la pénalisation de l'atteinte au sacré ne figurera pas dans la constitution. On semble d'oublier ou ignorer qu'un projet de loi criminalisant l'atteinte au sacré est soumis à l'ANC.
Evidemment, le plus fort édicte les lois et les interprète! L'aurait-on oublié ?...
Alors démocrates authentiques, sincères et convaincus, ne pliez pas, sortez de votre torpeur, défendez becs et ongles l'inscription de l'universalité des Droits Humains dans la constitution, l'Egalité totale et sans équivoque entre les citoyens, hommes et femmes, le respect de la Liberté individuelle - Liberté de Culte et de Conscience, Liberté de choix du conjoint, Liberté d'expression et d'accès à l'information, Droits Culturels... -, la constitutionnalité des partis politiques en lien étroit avec le respect des Valeurs de la République et de la Démocratie, les Droits de l'enfant, les Droits Economiques et Sociaux...
Que peut bien nous importer l'élection directe du Président de la République si l'indépendance et la séparation des pouvoirs ne sont pas garanties ? De quel calendrier électoral peut-on se prévaloir en l'absence d'un code électoral et surtout d'une justice indépendante ? Et pourquoi renoncer définitivement au référendum populaire pour l'adoption de la constitution ? L'argument avancé d'épargner au pays une troisième phase de transition et les risques du vide institutionnel ne satisfait que les démocrates de salon et ceux que le militantisme de terrain répugne. Les démocrates douteraient-ils de leurs forces ou sont-ils si pressés de mettre de nouveau toutes leurs forces dans une campagne électorale qui leur ouvre la voie au pouvoir ?
La nouvelle Constitution se doit d'être porteuse de Progrès, d'inscrire en lettres d'or les Droits et les Libertés et de garantir des Institutions Démocratiques. Au lieu de quoi, le projet de constitution en débat est régressif, en deçà même de la Constitution de 1959.
Notre priorité demeure la Constitution. Notre combat reste sur les clivages fondamentaux entre une Démocratie progressiste et une Théocratie réactionnaire. Aucune voie de salut, aucun renouvellement de notre modèle de développement économique et social, aucune justice sociale... Aucune dignité... ne peuvent s'esquisser en dehors d'un authentique Printemps Libre. Tout autre compromis sera annonciateur de l'hiver glacial du fascisme.
Emna Menif


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