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Citoyenneté et culture de défense nationale
Publié dans Leaders le 09 - 03 - 2015

Au cours de ces derniers mois, aussi bien les médias, la classe politique que l'exécutif évoquent, en des termes certes différents, la question des frontières, leur fragilité éventuelle et surtout la capacité à en assurer leur protection.
Evidemment l'actualité a ceci de particulier qu'un évènement peut en cacher un autre.Mais la violation des frontières par une colonne de semi-remorques bourrées de marchandises suspectes ne peut être occultée.Cet événement me donne l'occasion de faire une intrusion dans un domaine habituellement réservé aux seuls initiés et spécialistes de l'économie dite informelle. Je prends ce risque d'abord en tant que citoyen qui ne peut accepter que la souveraineté que son pays ne soit ainsi violée dans l'indifférence totale des pouvoirs publics puisqu'il s'agit d'un problème de sécurité nationale de tout premier ordre.
En fait, qu'est-ce qui peut menacer ou fragiliser la sécurité d'un pays, d'un état, d'une nation ?
* des dangers exogènes à l'instar d'une agression venant d'une puissance étrangère , chose qui s'avère ,de nos jours, quasiment improbable selon les schémas traditionnels éculés ?
* des périls endogènes tels le terrorisme qui représente une menace pour tous les pays surtout que la propagation pandémique de ce fléau a été rendue possible par l'extrême porosité des frontières et la capacité du terrorisme à tisser des relations collusoires avec le crime organisé, le narcotrafic et la contrebande de toutes sortes ?
* des troubles internes causées par des divisons ethniques comme il nous est donné de voir dans nombreux pays africains ?
Toutefois, les périls endogènes les plus insidieux car inquantifiables, sournois et impliquant parfois l'autorité censée les combattre se situent dans un certain nombre de perversions tel que la corruption, la rente de situation, le blanchiment d'argent, la fuite de capitaux....
On a beaucoup plus à craindre de ces Tunisiens qui spolient, pillent et dévalisent les biens du peuple que d'une force susceptible de violer nos frontières et tenter de menacer notre intégrité territoriale .
Aussi faut-il souligner que ces comportements et pratiques ne se sont jamais aussi bien portés que depuis le 14 janvier 2011. En effet,les différents scandales financiers à répétition atteignent un ampleur rarement égalé et touchent l'ensemble des secteurs publics et privés. Le malheur, c'est que tout se fait dans l'opacité institutionnelle et juridique la plus totale et à travers des couvertures, des relais et des mécanismes bien huilés.Et ce ne sont pas les prêtes- noms qui manquent.
Facteur aggravant : tout le monde fait mine de n'en rien savoir !
Les coups corrosifs portés par ces fléaux finissent, avec le temps, par éroder définitivement la confiance, le respect et la dévotion du citoyen à l'égard de sa patrie, de sa nation et de ses institutions.
Les autres intrusions non moins dépourvues d'un danger redoutable et qui violent nos frontières demeurent les quantités astronomiques de cannabis qui inondent notre société au risque de détruire la fibre nationale et ce qui reste encore de vigoureux chez une jeunesse immunodéprimée.
Une évasion fiscale abyssale, une économie informelle prodigieuse, portions congrues de l'iceberg,une barbarie innommable du terrorisme associée aux effets non moins pitoyables de la perte de l'échelle des valeurs, de l'incivisme et du règne des spéculateurs et des faux dévots, tous ces phénomènes conduisent le pays à une crise morale et l'Etat à un vacillement inéluctable.
Crise morale / perversités / Etat vacillant voilà un triptyque classique, une réaction en chaîne qui conduit lentement mais sûrement vers l'affaiblissement de l'esprit de défense/sécurité nationale et au déclin inexorable du pays .
Un peuple chez qui la notion de citoyenneté a perdu toute sa ferveur d'antan ne peut être imbu d'un esprit de défense nationale car cela suppose des citoyens éduqués, formés, solidaires et conscients des menaces et des risques qui pèsent sur leur sécurité, souhaitant vivre ensemble et déterminés à se défendre et à défendre les valeurs qui les unissent et qu'ils partagent.
Aucune défense n'est possible ni crédible sans l'adhésion consciente des populations concernées .
La culture de défense nationale à laquelle nous appelons doit prendre en compte aussi bien les menaces qui se sont toujours appesanties sur les frêles épaules de notre pays que les ravages causés par les crimes économiques qui dans les deux cas affaiblissent la notion même de souveraineté nationale.
L'affaiblissement du sens civique est l'un des facteurs à l'origine de la crise nationale.Mais encore faudrait-il rappeler que cet affaiblissement avant d'être la cause, ila été une conséquence.
Comment peut-on exiger du citoyen le respect de la loi alors que ceux qui sont chargés de l'imposer s'abstiennent de s'y conformer ?
Comment peut-on envisager une culture de défense nationale avec une absence de pugnacité, de l'indifférence ou le laxisme voire la duplicité des pouvoirs publics.
Malgré les réalisations indéniables, on n'arrive à réduire le fossé créé entre l'Etat et le citoyen ni à rétablir une confiance rompue de longue date .Ce constat nous commande de changer fondamentalement d'approche dans l'action de l'Etat et dans sa relation avec le citoyen.
"SI VIS PACEM, PARA PACEM" Si tu veux la paix, prépare la paix.La préparation de la Citoyenneté, ce pivot de la défense nationale, par le biais d'une bonne gouvernance , juste et éclairée nous évitera assurément à avoir en face de nous comme ennemi notre propre progéniture, ces tunisiens, nos fils, frères et cousins qui s'évertuent à détruire et l'Etat et la Patrie.
Je voudrais conclure cette contribution par citer l'une des plus belles leçons en matière de grandeur et de bonne gouvernance :
Une délégation perse est venue à MEDINE au temps du Kalife OMAR s'enquérir de cet Islam naissant et menaçant. Elle demanda qu'on lui indique le Palais du Gouverneur pour s'entretenir avec"l'Etat ou le Pouvoir". Point de Palais à l'horizon ! Les visiteurs furent acheminés à l'extérieur de la ville.On pouvait voir de loin sous un palmier le corps d'un homme affalé dans un sommeil profond avec sa main sous la tête en guise d'oreiller.C'est lui l'Etat leur avait-on indiqué.
C'est cette magnifique leçon que tous les dirigeants doivent méditer: " Omar a gouverné, a été juste, il a donc pu dormir".
Cet homme, ce Khalife ne souffrait assurément ni de stress, diabète, hypertension, prostate ou autre saloperie de ce genre, il n' avait non plus ni valets ou garde rapprochée.Bref ,il avait pris soin de bien sécuriser l'Etat et la Communauté.
Si nous voulons la paix , préparons la paix .
Colonel (r) Mohamed Kasdallah


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