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Peut-on vaincre le terrorisme en tolérant l'extrémisme religieux?
Publié dans Leaders le 18 - 08 - 2015

Une question revient sur les lèvres de nombreux tunisiens et observateurs étrangers : pourquoi n'y avait -il pas d'actions terroristes spectaculaires au temps de Ben Ali, alors qu'elles se sont multipliées jusqu'à devenir monnaie courante depuis son départ ?
La réponse, tout le monde croit la connaître : Il tenait la Tunisie d'une main de fer! Mais, de toute évidence, BA,en quittant le pays avec femme et enfants , n'a pas emmené dans son exil saoudien la main de fer, celle-ci est restée sur place. Ce qui appelle une autre question: Pourquoi cette main de fer a-t-elle perdu la maîtrise de la sécurité du pays ?
Il est vrai que le système propulsé au sommet de l'Etat et donneur d'ordre à cette main de fer, essaie de remodeler cet Etat et se montre animé des plus belles intentions. Il vient de déclarer la guerre totale au terrorisme et d'en appeler à une conférence nationale pour concevoir une nouvelle stratégie de lutte antiterroriste.
Néanmoins, si par une telle stratégie, on entend de nouveaux dispositifs sécuritaire et militaire, on n'aura pas innové par rapport à l'existant et le terrorisme ne disparaîtra pas de sitôt du pays.

Aussi, une Conférence Nationale n'aurait - elle de sens que si son objectif est de formuler des positions et des propositions tendant à opérer des correctifs nécessaires et tangibles et réorienter le cap de la démarche en cours.À moins que ce ne soit pour tuer l'idée comme on sait le faire dans notre pays où, quand on veut enterrer un sujet, on le confie à une commission ou à une conférence nationale.

Bien sûr que tous les moyens sécuritaires et militaires du monde entier doivent être mobilisés contre le terrorisme, mais ils ne suffiront pas. Non pas parce que le terrorisme est plus fort que le monde entier mais au regard de sa nature insidieuse, pernicieuse, insaisissable et se reproduisant à l'infini, il survivra tant qu'il n'aura pas été débranché de la source d'énergie qui l'alimente et le régénère à l'infini: l'islamisme sous ses diverses déclinaisons: takfiriste, jihadiste, salafiste, fondamentaliste, intégriste...
C'est là, précisément, où réside l'un des plus étonnants paradoxes de la Tunisie d'aujourd'hui : alors que le terrorisme est régulièrement mis en échec par l'Armée et les Services de Sécurité qui ne le lâchent pas d'une semelle, l'intégrisme qui est la matrice du terrorisme, prospère à vue d'œil et s'affiche publiquement en toute quiétude .Il est de notoriété publique qu'il fait preuve d'un activisme intense et il n'est pas exagéré de dire qu'il est plus actif qu'aucun des partis politiques existants.C'est que les conditions générales lui sont particulièrement favorables. Le pays vit en effet, depuis plus que quatre ans, dans une insécurité chronique, avec des repoussées inquiétantes de violences et un recul non moins pervers de l'autorité de l'Etat, une agitation politique stérile, des retards économiques cumulés et difficiles à rattraper, un profond malaise social notamment au sein de la jeunesse, une régression culturelle affligeante et une suffocante ambiance de corruption ponctuée de scandales politico-financiers retentissants
Des cités dites populaires se sont "Kaboulisées", le salafisme y fait des ravages, ressuscitant l'ancien maraboutisme et se pose comme un barrage sur la voie de la modernisation des mentalités. Le charlatanisme prolifère à qui mieux mieux, il est devenu une pratique incontournable pour le moindre contretemps familial ou social .
Nos Services de renseignements courent derrière les exécutants d'actes terroristes mais pas derrière les idées qui les ont inspirés, pas derrière le gant de velours vert (l'islamisme) qui tient la main de fer (le terrorisme).
Des terroristes sont mis hors d'état de nuire, tués ou emprisonnés, mais les idées qui les ont façonnés et transformés en tueurs en série courent partout et dans toutes les directions.
Un autre constat doit également être fait. Le fondamentalisme a, désormais, pignon sur rue. Il est en pleine expansion, progressant dans toutes les régions du pays et s'infiltrant par capillarité dans l'ensemble des milieux socio- professionnels. Des Imams, s'érigeant en muftis autoproclamés, ont ouvert la voie à toutes sortes de dérives extrémistes grâce à leurs discours ravageurs et qui impactent un public nombreux de plus en plus fanatisé et addict aux fatwas incitant à l'Inquisition et à la persécution de ceux et celles qui ne confondent pas le fanatisme avec la foi, qui distinguent nettement l'islam de l'islamisme, qui ne mélangent pas religion et politique.
Il va sans dire que ces tenants de discours religieux extrémistes sont en mesure à tout instant et dès que l'ordre leur sera donné d'enflammer les masses et de lancer dans les rues en rangs serrés des hordes de frustrés, des casseurs et comme on dit au Moyen-Orient, des redoutables baltagias et chebbihas.
La conclusion de toutes ces considérations est que dans ces conditions, il est difficile de faire la guerre au terrorisme et de remporter sur lui une victoire définitive. Il nous faudra toucher aux sources du problème et non seulement à ses effets et conséquences.
Pour revenir à la prochaine Conférence Nationale, je plaiderais auprès des autorités compétentes de bien repenser ce dossier - celui de la lutte antiterroriste - aux apparences idéologique et technique mais éminemment géopolitique et géostratégique. De grâce, barrez la route aux individus qui ne savent que bavarder, discourir et étaler leur médiocrité sans avoir une quelconque vision de ce qui doit être fait. Epargnez-nous de ces discours lénifiants et subliminaux pimentés par des vœux pieux loin de la réalité. Le peuple vous en saura bon gré.


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