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Elyès Jouini : La situation en Tunisie est extrêmement préoccupante et de nombreuses opportunités ont été manquées
Publié dans Leaders le 26 - 01 - 2016

L'ensemble de la classe politique s'est focalisé sur la construction politique en oubliant complètement l'économique et le social. Le citoyen est déçu car le chômage a augmenté, le niveau de vie a baissé, la justice sociale se fait attendre et la justice transitionnelle n'a toujours pas vu le jour.

La seule conquête, la démocratie, est brouillée lorsque gagnant et perdant décident de gouverner ensemble au mépris de ce que les électeurs ont voulu exprimer par leurs votes. La seule conquête, la démocratie, est disqualifiée lorsque la politique se réduit d'abord à des querelles de partis puis à des guerres intestines dans lesquelles les forces les plus obscures et les causes les moins avouables semblent l'emporter sur l'esprit de responsabilité.

Sur le plan économique, l'injection d'argent dans le circuit économique sans traitement préalable des questions sociales a conduit à des négociations salariales sans fin, absorbant toutes les marges de manœuvre budgétaires, et alimentant l'inflation.

Au bout du compte, il n'y a pas eu ni relance économique ni mieux-être social et le pays est plus endetté.

Que l'on ne s'y trompe pas, les objectifs de la révolution ne seront atteints que dans le cadre d'un choc radical dans les règles de partage de la richesse nationale. Les taux de pauvreté qui étaient dans des rapports de 1 à 4 entre régions en 2000 sont passés à des rapports de 1 à 7 en 2010 et se sont se creusés plus encore depuis la révolution. Ces écarts sont justes intenables et ne peuvent être résorbés par une politique des consensus et des petits pas! Les couacs récents dans la communication gouvernementale et qui ont contribué à l'embrasement de la situation, ne sont que l'un des avatars de ce consensus mou.

Il faut un nouveau contrat social construit sur la base de critères de justice et d'efficacité avec, en son centre, trois exigences : réduction des inégalités, hausse de l'emploi et de l'investissement et bon usage de la dépense publique.

Parce que les réformes à mener sont au cœur du contrat social, elles doivent être portées au plus haut niveau et donner lieu à une communication forte, à une pédagogie basée sur la répétition et à une mobilisation de tous. Le plan de développement économique et la réforme fiscale auraient pu servir de base pour définir ce nouveau contrat social mais il n'en a rien été et ce qui aurait pu être un acte éminemment politique s'est transformé en exercice technocratique.


Malgré tout cela, je reste optimiste sur le moyen terme car le peuple tunisien et la Tunisie ont également démontré leur extraordinaire résilience et la société civile, récemment saluée par le Prix Nobel de la Paix, sa très grande maturité. Si de nombreuses occasions ont été manquées, rien d'irréversible n'a été commis.

Je suis certain que le gouvernement qui sera en mesure d'allier une vision et un projet ambitieux et porteur d'espoirs, qu'un tel gouvernement saura alors mobiliser la grande masse des tunisiens dépassés par les débats creux et désespérants auxquels nous assistons pour œuvrer ensemble à une relance économique porteuse de valeurs de partage et de justice.

Car il est temps d'ouvrir la page d'un réel dialogue national autour des questions de la redistribution, de la justice sociale, de la décentralisation, de la réduction des inégalités régionales et de la nécessaire réforme du système éducatif. Il est temps d'ouvrir la porte à une démocratie plus participative dans laquelle le citoyen, l'entreprise, la région sont des acteurs de leur avenir. Pour cela, il faut de la concertation et du courage. Du courage pour une vraie réforme en profondeur de la fiscalité, du courage pour lutter de manière intelligente et constructive contre l'économie parallèle, du courage pour ne pas céder aux pressions des lobbys, nombreux, appelant à ne rien faire et jouant le retour en arrière pour certains, l'effondrement pour d'autres.

La Tunisie est capable d'avoir des taux de croissance de 7 à 8% par an, c'est à dire des taux de croissance à même d'absorber la demande d'emploi additionnelle et de résorber petit à petit le chômage des jeunes. Mais cela a un coût : que chacun contribue enfin selon ses moyens et une lutte sans merci contre les circuits parallèles, le blanchiment, la fraude et la corruption car ils gangrènent l'économie, désespèrent le citoyen et alimentent et financent le terrorisme.

La route est encore dégagée mais de plus en plus étroite, les épineux sont en train d'en grignoter les bords et les mauvaises herbes d'en envahir la chaussée. Il faut désormais une énergie décuplée pour dégager la voie et ouvrir largement les horizons. Si cette énergie ne vient pas du gouvernement, elle viendra de la rue et les conséquences en seront alors imprévisibles.


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