Les accidents de la route dont sont victimes de plus en plus les ouvrières agricoles depuis quelque temps, sont révélateurs d'une réalité amère que beaucoup de Tunisiens ignorent. Dans le but de pallier la désaffection des jeunes pour des tâches jugés, à tort ou à raison ingrates comme celles liées à l'agriculture, on recourt de plus en plus aux femmes. Un véritable « business » a vu le jour : à la demande de l'agriculteur, un courtier se charge de recruter les ouvrières puis de les transporter à bord de sa camionnette, en général, un vieux tacot (et c'est ce qui explique la fréquence des accidents) vers leur lieu de travail, moyennant une commission. Personne pour le moment ne s'est ému de cette situation. Quand on parle de condition féminine, il ne faut pas se focaliser sur les citadines, mais s'intéresser surtout à la femme rurale, taillable et corvéable à merci. En plus des tâches ménagères, elle est aujourd'hui appelée à suppléer l'homme pour les travaux agricoles. Il est temps que les associations féminines se penchent sur le sort de ces femmes qui pour le moment n'ont que leurs yeux pour pleurer.
