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Proposition des 5 principales priorités du prochain Gouvernement
Publié dans Leaders le 08 - 07 - 2016

Depuis la chute du régime de Ben Ali en janvier 2011, médias, hommes politiques, analystes et opinion publique ne s'accordent que sur un seul constat : le pays est en crise. Nul ne peut le nier, mais aussi, personne n'a besoin d'être diplômé de Harvard pour le démontrer. Et depuis, le bon peuple attend, désarmé, un retour à la croissance. Parce que la crise n'est pas seulement économique et parce que ceux qui ont présidé aux destinées du pays s'attardent sur le diagnostic sans suggérer de solutions, le retour à la croissance risque de tarder.
Quelles crises traversons-nous?
En effet, l'accent est mis sur la situation, certes critique, de l'économie, qui n'est autre chose que la conséquence normale des crises sociales, culturelles, morales et politiques qui ont caractérisé la période, trop longue, de la transition démocratique.

Rares sont les analystes qui sont passés à la suggestion de solutions profondes mais urgentes, à même de renverser les tendances et à sortir le pays du marasme dans lequel il se trouve.
Le diagnostic étant partagé par toutes les parties prenantes, faudrait-il passer à un consensus autour des mesures urgentes à prendre?
Un gouvernement d'unité nationale serait-il la solution ? Ne risque-t-il pas, si l'on réussit à le mettre en place, d'escamoter les problèmes profonds qui sont à l'origine de la situation délicate par laquelle la Tunisie passe. Ne risque-t-il pas de s'attaquer aux symptômes sans traiter l'origine du mal ?
La présente contribution constitue une proposition des priorités, en plus bien évidemment de celle de la sécurité,qui doivent guider l'action du prochain Gouvernement quelles que soient sa composition et sa couleur politique.
Déblocage des entraves politiques
Les quelques initiatives prises par le pouvoir exécutif rencontrent souvent des blocages au niveau du pouvoir législatif. Nos élus font de la politique, suivant des calculs politiciens et manquent vraisemblablement d'expertise pour traiter des sujets précis tels que le code des investissements, les PPP, les permis de recherches et d'exploitation minières,les projets de réformes (de la fiscalité, de l'enseignement, de la sécurité sociale), etc…

Faudrait-il créer une structure composée d'experts et de représentants des parties politiques et de la société civile choisis pour leurs compétence et expertise. Une telle structure, pouvant prendre la forme d'un Conseil Economique et Social, serait logiquement plus objective et plus indépendante que l'Assemblée, elle aurait plus d'expertise, que nos honorables députés, élus plus pour leurs appartenances politiques que pour leurs compétences dans les domaines sociaux et économiques. Elle aurait plus de latitude à recourir, pour chacun des sujets qui lui sont soumis, à des spécialistes rémunérés ou bénévoles et enfin, elle devra être en mesure de préparer le terrain favorable à leur adoption par l'Assemblée une fois étudiés de manière professionnelle et surtout objective et indépendante.
De la Gouvernance
Les membres du Gouvernement sont souvent « acculés » à solutionner les problèmes courants, mais urgents, que connaissent leurs départements respectifs. Or, le pays a besoin d'initier de grandes réformes dans tous les domaines.
Entre la nécessité de se concentrer sur les sujets importants de réformes dont les résultats apparaissent à moyen et à long termes et le traitement de questions urgentes (négociations sociales, résolutions de problèmes quotidiens etc...) le choix bascule naturellement au profit de ces questions, courantes, aux dépens des réformes.

De plus, toute réforme engage souvent l'implication de plus qu'un seul département ministériel.
Pour ces deux raisons, faudrait-il imaginer un mode de gouvernance qui dédie un département pluridisciplinaire spécialisé aux réformes à concevoir et à engager ? Un tel département, dégagé des questions courantes (urgentes et nombreuses) serait, en toute logique, plus en mesure de réussir la conception, en concertation avec les départements ministériels concernés, des réformes que requiert notre pays.
De la communication
Certes, la liberté d'expression est le principal acquis, indéniablement important, de la transition démocratique. Cette liberté devra être irréversible. Cependant, la scène médiatique est envahie de politiciens, d'analystes et d'experts ayant privilégié, dans leur majorité, la critique et la démagogie sur la pédagogie et la construction par la communication.
Face à l'ouverture des médias aux « mécontents » de tout bord, le gouvernement semble avoir opté pour une attitude passive au moment où de gros efforts de vulgarisation et d'éduction de la population sont plus que nécessaires.

La Tunisie a besoin de communicateurs, pédagogues, éloquents, convaincants et crédibles pour « encadrer » le discours véhiculé par les médias. L'action du Gouvernement fait plus l'objet de critique que de « marketing » pour « vendre » au peuple les choix retenus. Par exemple et à titre d'illustrations de cette situation, le pouvoir d'endoctrinement des extrémistes est largement plus « efficace » que le discours éducatif de nos gouvernants, les propos revendicatifs dominent les médias aux dépens d'analyses objectives et étayées expliquant les raisons des difficultés économiques et sociales et surtout les plans d'action et stratégies pour dépasser ces difficultés.
Il est par conséquent impératif que le Gouvernement adopte une stratégie claire de communication et d'éducation. Faute de leaders capables de mobiliser le peuple et d'orienter positivement ses attentes, le recours à des spécialistes serait d'un grand apport pour inverser la tendance et passer de la critique improductive à des messages capables de sensibiliser les tunisiens à la nécessité de comprendre les limites de nos moyens et à l'attitude collective à adopter pour sortir notre pays de ses multiples crises.
Relance de l'investissement
Les grands défis sont d'ordre social mais, les vraies solutions sont d'ordre économique. Il est inutile de rappeler que la relance de la croissance est tributaire de l'accroissement des investissements, le regain de la croissance par le recours au moteur de la consommation n'étant efficace que dans les économies dont la production nationale est suffisamment importante. Or, l'expérience des dernières années a montré que le recours à ce moteur de croissance n'a fait qu'aggraver le déficit de la balance commerciale, la baisse de nos réserves en devises, la perte d'emplois, l'inflation et la détérioration du pouvoir d'achat ; la consommation étant majoritairement composée de produits, entièrement ou partiellement, importés.
Faute de ressources nationales pour booster l'investissement de façon significative, la Tunisie n'a aucune alternative à l'investissement direct étranger. Or, et depuis 2011, la Tunisie, tel un paysan qui attend la pluie, ne fournit aucun effort pour drainer de gros investissements étrangers capables d'injecter du capital dans l'économie, de créer de l'emploi et de générer de la croissance.

Au-delà de l'accélération de la promulgation d'un cadre législatif attrayant et rassurant, ne faudrait-il pas identifier de grands projets en vue de les « vendre », par le biais de spécialistes de renommée internationale, aux investisseurs étrangers. De tels projets sont pourtant identifiés depuis plusieurs années. Nous pouvons citer à titre d'illustration le port en eaux profondes et la zone logistique d'Enfidha, les grands projets immobiliers du lac sud, d'Abou Khater et de Taparura, l'exploitation du phosphate de Straouertène, le projet de ferme photovoltaïque de production d'électricité au désert, etc. ….
Avons-nous préparé un plan d'affaires pour chacun de ces projets, avons-nous approché les investisseurs déjà connus pour les inciter à entamer la réalisation ?
Pour ce qui est de l'investissement national, il est grand temps de créer des fonds d'investissements régionaux, efficaces et dynamiques qui accompagnent les promoteurs tunisiens tant sur le plan financier que de la gestion et d'aménager de vraies zones économiques où les terrains seraient attribués, en concession, aux promoteurs pour alléger le coût de leurs investissements en leur épargnant l'effort d'investir dans l'achat de terrains industriels, de plus en plus coûteux.
Formaliser l'économie
Vouloir éradiquer le secteur informel risque d'être un vœu pieux, donc irréalisable. Ce secteur contribue, qu'on le veuille ou pas, à donner à un grand nombre de tunisiens, une source de revenu. Certains pensent même qu'il aide à maitriser le coût de la vie et à maintenir la paix sociale.
Or, ce secteur est devenu trop pesant dans notre économie et trop dangereux pour la sécurité.
Le Gouvernement semble privilégier l'application de la loi, choix incompatible avec les moyens de l'Etat et inefficace si des solutions alternatives, à celles que résout le secteur informel, ne sont pas définies.

Ceci étant, des mesures ciblées, adaptées à chaque créneau, doivent être prises. Un plan de passage du secteur informel au secteur formel doit être défini. Des systèmes de droits de douane, de fiscalité et de couverture sociale doivent être développés au profit de la grande masse des opérateurs dans ce secteur.
Des procédures allégées et une pression fiscale, étudiée et acceptable, doivent être mise en place pour inciter les gros acteurs dans ce secteur à adhérer aux secteurs formels et par là-même à trouver des solutions légales pour recycler dans l'économie formelle leurs capitaux.
Des espaces de travail doivent être aménagés pour les petits « commerçants » opérant dans ce secteur.
C'est en offrant à cette population des solutions alternatives qu'il sera possible de les convertir au secteur formel et par là-même et dans un second temps d'appliquer rigoureusement la loi aux récalcitrants.
Enfin et pour conclure, il important de préciser qu'il serait chimérique de chercher à solutionner toutes les crises que traverse la Tunisie en même temps et surtout en peu de temps. Des priorités doivent être définies et «commercialisées» aux Tunisiens selon des feuilles de route précises et un plan de communication efficace.


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