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Mehdi Jomaa face aux défis économiques
Publié dans L'expert le 19 - 12 - 2013

Après de nombreux reports, coups de théâtre et autres désistements, le dialogue national a démarré officiellement le 25 octobre. Au début, les instigateurs de ce dialogue ont prévu quatre semaines de travaux stipulés par la feuille de route du quartet pour achever les processus constitutionnels, électoraux et laisser place à un nouveau gouvernement chargé de mener le pays vers les prochaines élections. Et après maints reports, le quartet a annoncé samedi dernier, Mehdi Jomaa Chef de gouvernement. Appelé à faire face à nombreux défis économiques, M. Jomaa serait-il le « Superman » qui saura relancer l'économie tunisienne.
La mission de Mehdi Jomaa, âgé de 51 ans, ingénieur aéronautique de formation, dont la seule expérience politique se résume à ces huit derniers mois passés à la tête du ministère de l'Industrie, n'est pas si simple. Le problème sécuriatire reste la priorité des Tunisiens car il est le garant de la relance de l'économie.
Les prévisions tunisiennes de croissance économique ont été fortement revues, depuis des mois reflétant le coût des agitations politiques actuelles et des préoccupations sécuritaires. La situation économique qui prévaut aujourd'hui en Tunisie est très difficile.
La valeur du dinar tunisien a chuté de dix pour cent en 2013, ce à quoi vient s'ajouter une inflation qui a atteint 6,5 pour cent en 2013. Le déficit commercial persiste. Il a, ainsi, enregistré, une légère baisse entre 2012 et 2013 (11 mois), de 10.703,8 MD, à 10.541,7 MD, selon l'INS.
Certains obstacles qui freinent toujours le développement de la Tunisie doivent être surmontés.
Moez Joudi et Abderrahmen Fendri nous proposent trois éléments sur lesquels le prochain gouvernement doit axer ses efforts pour relancer l'économie tunisienne.

Abderrahmen Fendri, Expert comptable et analyste financier
Il faut accélérer la phase de transition politique



« Pour répondre à cette question, il y a lieu d'abord d'identifier les maux de l'économie tunisienne et leurs origines.
Le climat économique se caractérise par une perte de confiance en l'avenir expliquée par un manque de visibilité sur le futur. Le taux de croissance du PIB sera, à la fin de 2013, pour la troisième année consécutive, inférieur à 3 % (il a été nul voire négatif en 2011) .L'économie souffre d'un déséquilibre flagrant de la balance commerciale. A fin novembre 2013, ce déséquilibre dépasse les 10 milliards de dinars, soit le quart environ de notre PIB. L'autre caractéristique de la situation économique est cette recrudescence de l'économie informelle. Ces phénomènes conjugués donnent lieu inévitablement à une détérioration de nos réserves en devises, à une inflation élevée, à un glissement du dinar, à une baisse de l'investissement et à un impact négatif sur les recettes de l'Etat puisque le secteur informel ne reconnaît pas l'impôt et le secteur structuré ne se développe pas.
Si nous partageons cette brève analyse de la situation, nous ne pouvons que déduire que, pour relancer l'économie, le Gouvernement doit en toute priorité rassurer les opérateurs économiques en accélérant la phase de transition politique, en annonçant les orientations du nouveau cadre, institutionnel et fiscal qui sera adopté, en négociant un « pacte social » avec les partenaires sociaux et en drainant des investissements étrangers à fortes « employabilité » et valeur ajoutée.
La deuxième catégorie de mesures devra consister à réduire la part de l'économie informelle et à lutter contre toute forme de concurrence déloyale qui n'incite pas les investisseurs à prendre le risque d'investir leurs capitaux.
La troisième catégorie de mesures doit se concentrer sur le désenclavement des zones prioritaires. C'est bien entendu à l'Etat, seul ou en PPP, d'initier de nouveaux sites économiques, et non des zones industrielles, dans chaque ville.
Tout cela reste tributaire, et il n'est jamais de trop d'insister sur ce point, de la fin de la période de transition politique et du rétablissement de la sécurité dans l'ensemble du pays. »

Moez Joudi, Expert en gouvernance
L'arrêt des cumuls de déficits, une priorité
Avec la décadence constatée et l'évolution négative du climat des affaires, les plans de relance et autres stratégies de sauvetage sont difficiles à concevoir et à mettre en œuvre, même pour un nouveau gouvernement ! Ça nécessite un engagement clair, de la confiance, de la sérénité, un retour à la crédibilité et un dévouement sans faille, uniquement pour l'intérêt national, sans aucun calcul électoral ou autre.
Aujourd'hui, il nous faut plus que jamais, une feuille de route claire, nette et consensuelle, précisant les dates et la fin du processus transitoire. Une feuille de route dont le premier mérite serait de dégager la vue, de relancer la confiance et tracer la route de l'espoir. Des mesures urgentes accompagneront ce tracé, avec notamment trois mesures phares :
1- Une priorité accordée par le nouveau gouvernement, à l'arrêt des cumuls de déficits. Une politique de rigueur alternée par des mesures de relance bien cadencées est un premier remède au déficit budgétaire devenu abyssal. Il faut affronter le peuple également, être franc avec lui et lui exposer au clair la situation tout en l'incitant à participer activement au sauvetage du pays. Il faut des sacrifices, mais des sacrifices consentis par l'ensemble des acteurs, y compris surtout l'Etat lui-même. L'Etat doit donner l'exemple en baissant son train de vie, en cherchant à réduire les dépenses inutiles et à optimiser ses recettes.
2- Une première réforme fiscale est urgente à amorcer. Mettre un terme au régime forfaitaire, du moins dans sa vocation actuelle, serait l'une des mesures phares et salvatrices à prendre par le nouveau gouvernement!
3- Ensuite, il faut alléger le code des marchés publics, le fluidifier pour relancer les investissements publics dans les meilleures conditions, tout en adoptant des stratégies de partenariat public-privé dynamiques et stimulantes. Deux ou trois grands projets doivent être lancés dans différentes régions de la république. Il faut donner le LA, secouer les esprits, entrainer des dynamiques !
Mais le plus important, c'est de rétablir la confiance ! La confiance du consommateur et celle des investisseurs !
A moyen-long terme, nous prônons un encadrement probant de nos PME afin de les sauver, de les redynamiser et de les pousser à mieux produire, mieux innover et mieux exporter ! Des programmes établis en commun avec l'Union Européenne et d'autres organismes internationaux pourraient apporter les sources de financement à ce genre de plans.
Enfin, nous ne pouvons évoquer des solutions de sortie de crise sans appeler à mettre fin à l'économie souterraine et à la contrebande qui détruisent le pays ! Des mesures urgentes et drastiques doivent être entreprises ! Pas de répit et pas de clémence à ce niveau !


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