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Profession: Retraité... actif
Publié dans Leaders le 21 - 02 - 2017

Rompre une relation de travail n'est nullement une rupture du monde, des affaires, de la vie. La retraite est une reconfiguration mentale .Un changement d'attitude mais souvent redouté car il produit des affects que certains ont du mal à éviter ou contenir, tels que l'angoisse, l'anxiété, l'inquiétude, l'appréhension, la panique ...etc. La retraite est une situation de non-activité. Elle est perçue dans l'esprit de la loi comme l'accomplissement final d'une mission. Dans le jargon militaire, elle est désignée par le vocable “ la quille “ qui veut dire la fin du service militaire; Une fois l'uniforme à jamais plié et l'arme définitivement rangée cela s'appelle la quille. aujourd'hui cette locution a un sens plus large et traduit un départ, une libération. En règle générale, arrivé à un certain âge, l'individu travailleur est déclaré inapte à la continuation de son travail. Il sera ainsi mis d'office en position de cessation d'activité. Est -ce là, une protection de reconnaissance pour services rendus, ou est-ce une disgrâce sociale et un abandon, voire un rejet après usage? C'est une question uniquement de loi mais pas celle de la nature. Création humaine, la cessation de fonctionner dans un service est un point important dans la vie professionnelle de l'individu. Elle ne se sent pas chez le paysan, ni auprès de l'épicier où ça bûche et trébuche jusqu'à ce que mort s'en suive.
Vieillard ou moins jeune, le retraité tunisien a du mal à vivre son statut. La précarité d'une pension tellement négligeable qu'elle entraîne la dérision pour permettre de donner le sens le plus péjoratif au rapetissement social d'un retraité. Désigner quelqu'un de retraité c'est lui concéder une raison de pitié. Exposé aux souffrances, solitaire dans le dénuement et mal accompagné, le retraité se résigne à accepter son état .Quel est le canal le mieux approprié pour des retraités de pouvoir faire entendre leur voix? Le suicide collectif? Lagrève, la marche? Ilss'épuisent. Les sit-in? Ils les font chaque jour devant les guichets de la poste ou des banques
Attention la retraite , quel que soit la définition qu'on lui attribue, demeure un point de passage obligé, elle guette tout le monde. C'est pour cette raison que l'Etat est moralement dans l'obligation politique de trouver des solutions aux silencieux, nombreux et épars que constitue le corps de la famille des retraités. Leur imaginer un monde où il fait bon de couler de paisibles ultimes jours jusqu'à l'extinction totale et définitive des feux. Ailleurs, sous d'autres cieux, l'on a avantageusement imaginé la mise à profit de ces compétences, de cette somme d'expérience pour la mettre au service de développement local, du service de public ou l'élan solidarité nationale. C'est le travail des seniors.
À un âge avancé où naturellement le corps n'a plus la force des muscles ou des neurones d'antan, le retraité devait procurer un accompagnement aidant à surpasser les effets du vieillissement .Elle serait pénible cette retraite, à vivre à ne rien faire. Nombreux sont ceux qui fréquentent les mosquées, s'agglutinent autour des monuments, interprètent la vie, l'univers et ses volte-face. Le cas se complique, évidemment, chez les gens lettrés .L'instruction leur fait présenter des choses et leur fait toucher du doigt leur inutilité. Le pire sur cette terre, c'est lorsque l'on vous fasse sentir l'inutilité, l'encombrant ou le fini.
Il existe une autre espèce de retraités moins nombreux certes, mais vivant un calvaire particulier, le calvaire d'un homme au foyer. Que dites-vous d'un ministre, d'un général ou d'un wali en état de retraite? L'obligation de réserve qui se pesait longtemps sur ses rapprochements ne lui aurait laissé aucune issue d'aller vers les autres. A l'abri d'un besoin matériel, il se recroqueville quand bien même dans une sensation de rapetissement. Seul, auto-isolé, craignant le contact, il redevient un néant avec un titre ancien et beaucoup d'ex .A la recherche de cette haute considération perdue, il médite ses souvenirs, il raconte ses exploits, il soupire et c'est tout.
Votre serviteur et auteur de ces lignes, tout ravi et preste, a grossi les rangs de cette armée désarmée depuis une décennie.Il reste savamment alerte et aguerri. Il se réjouit de sa nouvelle situation juste pour ne plus être asservi pour ses déplacements à quérir , comme une aumône , une permission ou un titre de congé .Ne plus demander ce titre est le principal motif de sa joie de pouvoir retourner à sa liberté juvénile pré- enrôlement La retraite est pour lui un authentique billet de levée d'écrou . La magie de la retraite c'est qu'elle annule toute hiérarchie Maintenant agile et désengorgé, je n'ai plus besoin de main levée, d'autorisation ni de dépôt de caution.J'ai rejoint cette foule sans visage qui s'initie à la profession de la retraite. Je suis heureux de quitter un cosmos qui n'est plus le mien.
J'avais déjà quitté mes sentiers habituels quand le crépuscule de ma tangente carrièra le commençait à descendre sa courbe. La retraite ne m'émeut pas, bien au contraire, j'y trouve un immense champ pour galvauder avec joie les sentiments emprisonnés dans mapoitrine. J'ai fait du désœuvrement qui m'est offert une tache d'intérêt public : écrire. Car écrire c'est parler sans se faire interrompre .Je vais y revenir
J'ai remis mes uniformes et paquetage
Je disais que j'ai quitté joyeusement l'armée; mais elle ne me quitte pas. Comme une histoire d'amour furtive et inachevée. En remettant mes uniformes et mes insignes, je n'en garde que mes amitiés et des intimités. Ce sont probablement les seuls ferments qui ont irrigué ma pauvre personne, autant le reste est à remettre dans les caveaux de l'oubli.
Je reconnais, toutefois, que se dévêtir de son uniforme ressemble un peu à la difficulté d'enlever la peau de sa chair. Douloureux curetage. Toutefois, il s'agissait non pas d'une séparation de deux êtres qui se chérissent mais d'une délivrance mutuelle.
J'ai toujours su taire mes embarras et les inégalités que j'ai subies. Mes expressions se faisaient toutes par avoir l'honneur, sans pour autant qu'il y soit. J'ai vu s'octroyer des postes comme des dons célestes. Des étoiles tombées du ciel. La natalité, l'allégeance parfois el- Houma et le prénom suppléent et destituent l'aptitude et le mérite.
Rester actif après la retraite prévient le vieillissement
Notre cerveau aussi prend de l'âge. Il commencerait même à décliner dès l'âge de 45ans. Les spécialistes insistent sur la nécessité de stimuler le cerveau, plus un cerveau a été stimulé jeune et tout le long de la vie, mieux il se défend contre les atteintes de l'âge et des maladies. Pour stimuler nos neurones et maintenir son cerveau en forme, mieux vaut varier les plaisirs et les activités: Faire des mots croisés, lire, découvrirl'informatique,jardiner, participer à des clubs et associations...Etc.
Ecrire est une forme de thérapie
Pour moi, j'ai opté pour l'écriture. Je croyais, en réalité, pouvoir toucher des responsables mais je m'aperçois que mes écrits ne captivent pas grand monde. Malgré cela, je continuerai à écrire quitte à m'adresser à des lecteurs anonymes, à une foule compacte et non identifiée
«Ecrire est une forme de thérapie. Parfois, je me demande comment ceux qui n'écrivent pas, ne composent pas, ne peignent pas, peuvent échapper à la folie, à la mélancolie, à la paniqueet à la peur inhérentes à la condition humaine« Graham Green.
«Pour moi, écrire c'est vivre, se découvrir, être l'archéologue de moi intérieur. Fouillez et vous trouverez en chacun de vous: le criminel et le saint, le héros et le lâche «José Luis SamPedro.
Ces deux citations se passent de tout commentaire. Les avantages de l'écriture en tant que thérapie sont clairs et nets .Ils favorisent la créativité, nous aident à gérer nos émotions, nous permettent de mieux nous connaître, nous donnent la possibilité de partager nos sentiments.
Pour conclure je demanderais de méditer cette merveilleuse réflexion de MuslahEddin Saadi: «Heureux celui qui, du fond de sa retraite, fait une ample provision de vertus»
Mohamed Kasdallah


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