Très discret, Walid Zouari, plasticien de talent, nous réserve une grande surprise. Son exposition, intitulée Errances, qui commencera ce 1er avril à la Galerie Medina, ne manque pas d'interpellations. Et de thérapie. Ces têtes multiformes, vides et pleines, aux multiples couleurs renvoient en boomerang le reflet d'une société en gestation. Celle de l'avant 2011 qui ne s'éclipse pas, et celle de l'après, sans repères confirmés, qui tarde à naître. Le calme légendaire de Walid Zouari ne fait en fait que couver mille et une fureurs. Ce n'est pas par hasard que la Société tunisienne de Psychologie a choisi l'une de ses œuvres (en tête de cet article) pour illustrer l'affiche de son congrès international 2017. Devant se tenir les 13 et 14 avril prochain à la Bibliothèque nationale, il a pour thème : Intersubjectivité, violences et mal être collectif. Tout y est. Il faut visiter l'exposition de Walid Zouari pour en guérir.
