Le nouvel espace d'exposition Triangle d'art, créé à l'initiative de l'architecte Omar Trabelsi et de l'artiste paysagiste Afifa Kadir, a récemment été inauguré. Il propose à ses visiteurs des œuvres originales à des prix abordables. On y trouve le traditionnel comme le moderne, l'ancien comme le contemporain, entre peintures et photographies, céramique et objets d'artisanat, le tout décoratif ou de collection. D'une forme pyramidale, l'espace, situé sur la route de Gammarth, est peint en rose, une couleur gaie, certainement pour adoucir son architecture triangulaire et lui conférer une touche moderne. Composé d'un sous-sol réservé à une galerie d'exposition d'arts plastiques et aux rencontres entre les artisans, les artistes et le public qu'il organise, ainsi que d'un rez-de-chaussée pour les objets d'artisanat et de décoration, il consacre l'étage supérieur à la céramique et aux articles luminaires : lustres, abat-jour... A l'occasion de son ouverture officielle, le Triangle d'art abrite l'exposition de la peintre Leïla Azaïez, une exposition qui se décline sous le titre de «Hommage» et qui comporte une trentaine de tableaux, riches en couleurs et en formes. Résolument contemporaines, ses œuvres tirent leurs références de la technique du cubisme, un mouvement artistique développé au XXe siècle avec, notamment, le fameux peintre Pablo Picasso. Des formes géométriques en couleurs dégradées s'imbriquent les unes dans les autres jusqu'à fusion totale. C'est le cas de tableaux tels que Bab el Oued, Rêve d'Orient, Ayyur, des toiles qui renvoient à l'histoire de la Tunisie à travers les siècles. «Hommage à nos ancêtres, à nos civilisations, capsienne, berbère, punique, romaine, arabe et turque. Hommage à nos rituels, à nos symboles, à nos mythes. Hommage à nos femmes légendaires, à nos reines guerrières, fortes, indépendantes et surtout libres». C'est ce que révèle l'artiste pour résumer les thèmes de ses toiles, le fruit d'un travail de longue haleine, comme elle dit. Leïla Azaïez a voulu par le biais de quelques toiles, représentant des aspects de l'architecture (arabo-musulmane) tunisienne, comme dans Ksour 1 et Ksour 2, rappeler aux mémoires le grand Néjib Belkhodja, connu pour son approche particulière de l'architecture traditionnelle, notamment celle de la Médina. Elle y use d'une gamme de couleurs et de formes variées, expressives, fortes, avec une touche contemporaine. L'exposition invite à un irrésistible voyage dans le temps et incite à ce qu'on plonge dans la Médina d'antan, revue et "corrigée" par Leïla Azaïez. A mentionner que le Triangle d'art organisera, début juillet, deux évènements d'arts plastiques. Le premier sera consacré à la peinture de la Renaissance, grâce au concours de l'ambassade d'Italie et de plasticiens italiens, alors que le second serait un hommage à «l'art nègre» avec de jeunes plasticiens qui viendront du Sénégal, de Côte d'Ivoire, du Mali...