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Mohamed Adel Chehida: 407 milliards mais toujours pas de vision pour nos hôpitaux
Publié dans Leaders le 04 - 04 - 2019

Un show bien étudié et médiatisé focalisé sur les ressources en santé a été organisé pour calmer les esprits des professionnels et des citoyens après un évènement tragique. Tout cela pour nous annoncer que 407 millions de dinars seront injectés pour renflouer un système de santé moribond. C'est devenu une habitude, l'effet d'annonce l'emporte sur l'intelligence. De fait, l'immense majorité de ces 407 millions de dinars était déjà inscrite dans le budget de la santé de 2019 et les deux mille recrutements ne couvrent que 50% des départs. Inutile de rentrer à ce stade dans les détails techniques des profils de recrutements, je dirai simplement que certains services d'urgence notamment du pays disposent de 25 médecins affectés et pourtant quand on regarde de près on n'en trouve qu'un seul présent. Le nombre et le mode de travail sont deux choses différentes.
La crise dans la santé est traitée comme étant essentiellement une crise de moyens alors que tous les experts vous le disent, elle est la conséquence d'errements des politiques de santé depuis 30 ans. Ces errements ont généré des réformes inachevées à l'origine d'une immense gabegie, des déséquilibres régionaux intolérables, de la faillite du système de couverture sanitaire, d'une médecine à trois vitesses et des déséquilibres entre le secteur privé et le secteur public, d'une démographie incontrôlée pour toutes les catégories de professionnels de la santé, d'investissements non rentabilisés. La politique suivie aujourd'hui est sur le chemin de la faillite d'un système me semble-t-il et ironie du sort les mêmes acteurs sont aux manettes, mais ceci est une autre histoire.
Certes, la facilité en période électorale a été d'étaler des chiffres et promettre des centaines de millions de dinars, d'inaugurer des projets de 13 nouveaux hôpitaux flambants neufs alors que les anciens sont en ruine. Il est plus porteur de parler électoralement de numérique et de constructions que de parler de vaccination, d'alimentation saine, de prévention ( consommation de drogues dans nos écoles…, dépendances des social network en augmentation, augmentation de l'automédication par antibiotiques ou l'utilisation anarchique des antibiotique dans le monde de l'élevage des animaux qui ne respectent pas les délais avant la consommation) , de dépistage de maladies chroniques, de lutte contre le tabagisme ou d'éducation sanitaire. Pourtant toutes les études le prouvent à moyens et longs termes, le meilleur investissement en matière de santé pour un pays est celui fait dans la prévention. Son budget ne représente dans notre pays que 5%, il est de 30% en Grand Bretagne. Il faut croire que le politique et le long terme ne font plus bon ménage en Tunisie. Ce n'était pas le cas au début de notre indépendance. Par les temps qui courent les maquettes en carton-pâte, la pose de premières pierres, les scanners et IRM parlent plus et rapportent de voix alors que les cancéreux vont en taxi et font la queue à Ras Ettabia pour récupérer leur chimiothérapie sous le soleil avec ou sans glacière.
A mon sens le grand débat (une AG d'étudiants) tenu récemment après trois ans de règne et dans la précipitation sous la direction du chef du gouvernement autour du système de santé a parlé de tout sauf de santé. Ce qui a été dit aurait pu tout au plus faire l'objet d'une réunion de travail au sein du ministère. Dommage, car le dialogue sociétal a été une démarche autrement plus sérieuse. Le résultat attendu d'avance a été une sorte de shopping list, où l'on a énuméré des défaillances très importantes et réelles de notre système de santé les choix stratégiques n'étaient pas définies. Les choix politiques courageux ont manqué. Mais c'était prévisible, l'équipe gouvernementale ne pense et n'agit qu'en fonction de ces échéances électorales. Certes on a parlé d'ouverture des dispensaires l'après-midi mais s'agit-il des dispensaires qui ouvrent une fois tous les 15 jours et qui manquent de tout, certes on a parlé des rénovations des locaux, mais on a oublié l'essentiel c'est-à-dire la gestion des moyens humains et matériels qui est totalement incohérente.
Quelle santé voulons-nous avoir en Tunisie ? Quel système de santé pouvons-nous avoir ? La couverture médicale universelle (CMU) est-elle vraiment une réalité ou une chimère ? Les dépenses en santé des ménages sont-elles réellement couvertes par l'assurance maladie ? Et quid de la digitalisation de notre système de santé qui est une nécessité trop longtemps négligée. Il ne suffit pas de dire, chacun peut se présenter à l'hôpital et se faire soigner, mais quelles prestations aurait-il ? Se faire soigner comment, par qui, jusqu'où ? La séparation quasi-hermétique entre le secteur privé et public est-elle encore logique dans un système de CMU efficace ? Toutes ces questions concernent la première ligne aussi, car on l'oublie sciemment la santé dans un pays démocratique et soucieux de ses citoyens la santé ne peut être qu'une ! Evidemment les questions qui dérangent comme l'activité privé complémentaire dans les régions, les infirmeries privées, le travail au noir, les conflits d'intérêts ont été pudiquement abordés.
La santé ne peut être qu'une et une seule. et indivisible système dans un pays démocratique. Une santé qui respecte les normes. L'accès au système de santé est un droit constitutionnel et ne peut être présenté comme un slogan ou une faveur faite aux plus défavorisés et cet accès commence avec la première ligne. La mise à niveau du système santé est vitale pour notre démocratie il faudrait le traiter avec beaucoup de sérieux pour notre stabilité et sécurité.


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