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Karim Saïd: Lorsque les systèmes de gouvernance publics se heurtent à la «populocratie»
Publié dans Leaders le 22 - 04 - 2019

Par Karim Saïd,Professeur Universitaire en France et expert international. Un récent ouvrage intitulé Popolocrazia (Laterza, 2018) coécrit par le sociologue et politologue italien Ilvo Diamanti et l'universitaire français Marc Lazar met en évidence la transformation de la démocratie en Europe en «populocratie», caractérisée par le ressentiment contre les classes dirigeantes et leur rejet. Le sentiment commun que l'on retrouve dans un certain nombre de démocraties européennes à l'image des Pays-Bas, de l'Autriche, de la Belgique, mais aussi de la France et de l'Allemagne, est le sentiment de vulnérabilité, de désenchantement, voire de désorientation des citoyens. Ce mécontentement croissant n'est plus, comme par le passé, instrumentalisé et récupéré uniquement par une partie de la classe politique, à savoir les partis dits « populistes » à l'effet de faire pression sur les gouvernements tout en maintenant les mêmes systèmes en place, politiques et de gouvernance.
Force est de constater qu'il s'est en est pris aux principes démocratiques traditionnels pour les orienter vers le rejet des classes dirigeantes. Le bras armé de ces mouvements de contestation sociale, c'est évidemment les réseaux sociaux à travers lesquels sont déversés des flots de ressentiment, de haine envers non seulement les élites politiques mais également économiques du pays. Les formations politiques traditionnelles sont balayées par les conséquences des nouvelles formes de « démocratie du ressentiment » et elles voient leur capital électoral fondre comme neige au soleil. Ces mouvements néopopulistes agissent de plus en plus sur le terrain électoral. A ce titre, les déconvenues de la CDU allemande qui résiste de plus en plus difficilement à la pression de l'AfD ou encore le succès du mouvement Cinq Etoiles en Italie en constituent une parfaite illustration. C'est en conséquence une transformation profonde des démocraties qui est engagée, et qui s'alimente en grande partie du rejet des classes dirigeantes. C'est bien pour cela que les auteurs parlent de «populocratie».
Les arguments électoraux de ces mouvements populistes se réduisent à un discours simple voire simpliste qui fait l'apologie de la démocratie directe, de la transparence et du recours aux réseaux sociaux. En essayant de récupérer la frustration sociale, la colère des exclus, le sentiment d'isolement des citoyens issus des zones périphériques défavorisés, ces parties contribuent à saper les fondements mêmes de la démocratie en fragmentant davantage les sociétés ne se souciant guère de la construction d'une destinée commune. Si des démocraties matures ont pu être déstabilisées de la sorte, que pourrait-on dire des risques encourus par des démocraties naissantes à l'instar d'un pays comme la Tunisie. Prenons garde à cet égard à « ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain » en cherchant à tout prix des boucs-émissaires face à des enjeux socio-économiques majeurs qui nécessitent des réponses innovantes courageuses autant qu'inclusives, loin des invectives et des polémiques stériles.
Ce n'est qu'en réfléchissant collectivement loin des calculs électoraux étroits, à des solutions pérennes qui font face aux nombreux défis auquel est confronté le pays que l'on pourra se prémunir contre les risques de voir s'installer une populocratie dans un pays comme la Tunisie. Une prise de conscience collective s'impose à l'ensemble des parties prenantes, gouvernements, parties politiques, syndicats et société civile et ce pour éviter à tout prix ce saut vers l'inconnu. C'est le philosophe Harold Bernat qui justement développe l'idée que le pire n'est jamais sûr et qu'il n'y a pas lieu de se résigner.
Karim Saïd
Professeur Universitaire en France et expert international


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