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Riadh Zghal: Retour à la case départ ou nouveau départ du processus démocratique?
Publié dans Leaders le 09 - 11 - 2019

Les élections de 2019 ont soulevé le voile sur l'état de dislocation de la classe politique tout autant que du corps électoral. On s'interroge sur la gouvernabilité du pays avec un parlement composé, selon les statistiques disponibles mais non encore officielles, de:
• 31 partis et groupes politiques dont lesdits «indépendants»,
• 17 d'entre eux disposent
d'1 siège et 1 seul,
• Sur les 217 sièges, 163 ont été obtenus grâce aux plus forts restes,
• Seuls 6 partis ont obtenu des sièges grâce à un nombre de voix équivalant au score électoral dans leur circonscription.Le slogan «achaab yourid» (le peuple veut), ressorti par le président élu, occulte cet éclatement du paysage politique et le fait que nombreux sont ceux qui ont voté à la présidentielle pour un candidat par défaut et non par conviction. Ni le peuple, ni la catégorie d'électeurs jeunes ne constituent une masse compacte, homogène et exempte d'antagonismes.
Le problème actuellement est que le paysage politique est trouble, ouvert sur plusieurs possibles et diffuse une anxiété parmi plusieurs citoyens. En revanche, de nouveaux horizons sont ouverts car il y a des signes annonciateurs d'une rupture politique et sociale qui peut être salvatrice comme elle peut être nocive.
Il y a un processus démocratique qui avance inexorablement. Des signaux positifs l'attestent. Tout d'abord, des élections ont été organisées dans les délais prévus, dans la sérénité et la concurrence pacifique même si quelques violations des dispositions légales ont été constatées. La société civile s'est exprimée en établissant des listes électorales marquant une distance par rapport aux partis qui ne sont pas en mesure de la représenter. Un important électorat de jeunes ont milité au sein des divers partis, d'autres se sont trouvé un leader en la personne de Kaïs Saïed, alors que le mouvement de
2010 - 2011 s'est fait sans leadership. La liberté d'expression gagnée depuis 2011 se maintient malgré quelques bémols, des institutions de soutien au processus de démocratisation telles que l'Isie fonctionnent.
Reste la démocratie locale qui a du mal à se mettre en place. Le fonctionnement des municipalités est loin d'être satisfaisant au vu de la persistance de l'occupation illégale des espaces publics par des commerçants, des constructions anarchiques et des ordures jetées ici et là sans aucun respect pour l'environnement. Certains élus démocratiquement démissionnent des conseils municipaux pour diverses raisons dont les conflits, le style de direction du président du conseil, le manque de moyens financiers pour répondre à la demande des citoyens… La Constitution prévoit des conseils régionaux élus. Ces conseils n'ont pas encore été constitués pour parachever une démocratie à trois niveaux: local, régional, national. La demande d'une démocratie locale persiste mais on ne sait pas encore comment la satisfaire et l'arrimer à une stratégie nationale. Les Tunisiens se cherchent et ce n'est pas un «programme» établi par un groupe de jeunes réunis dans un café autour d'un professeur et sans expérience de gestion des affaires publiques qui va satisfaire les besoins d'une communauté qui manque de ressources et d'opportunités d'emploi. Le président élu déclare que son programme, c'est la volonté du peuple. Mais de quel peuple s'agit-il? Celui qu'il a rencontré dans des espaces publics fréquentés principalement par des hommes (n'oublions pas le conservatisme de la société tunisienne)? Celui des employés ou celui des sans-emploi? Celui des femmes des régions rurales privées de propriété foncière et qui travaillent 14 heures par jour sans disposer d'un revenu permettant de leur assurer à elles et leurs familles une vie décente? Celui des travailleurs du secteur informel? Celui des entrepreneurs innovateurs?...
Ce que K.S. a réussi, c'est de se poser en référence à des pans entiers de la société en détresse psychologique à cause des espoirs perdus et des conditions de vie qui, au lieu de s'améliorer, ont empiré depuis 2011. Ceux qui ont vu en lui un leader ont travaillé pour le faire élire et, grâce aux réseaux sociaux, se sont constitués en «opérateurs politiques» selon les termes du sociologue Alain Touraine. Ils ont donné de la voix et semblent continuer à se faire entendre à travers la campagne de propreté qu'ils ont initiée dans les différentes régions du pays. K.S. a récolté les fruits de son action en s'adressant à des jeunes qui ont eu la chance de fréquenter l'université, et qui se servent des réseaux sociaux pour agir.
Par contre N.K, qui a consacré sa campagne aux pauvres et surtout aux extrêmement pauvres, laissés au bord de la route du développement aussi bien économique qu'éducatif, avait très peu de chance de leur donner de la voix. Quand il les a amenés à s'exprimer sur sa chaîne télévisée, il en a donné une image détestable pour les Tunisiens pour qui la valeur de dignité est fondamentale. Vient à l'esprit cette parole du prophète «» (la main qui donne est supérieure à celle qui reçoit, et dans une autre lecture, celle qui refuse le don est également supérieure). Ces pauvres gens, placés dans une position d'infériorité, n'avaient donc aucune chance de se transformer en acteurs politiques, à part étaler leur misère.
Maintenant que la campagne de propreté dénote un réveil du sens de la responsabilité partagée entre institutions et citoyens, que des jeunes désœuvrés se décident à bouger et si leur élan n'est pas éphémère, alors il faudra mettre cela sur le compte d'un processus démocratique qui avance inexorablement dans notre pays. En revanche, pour ne pas se laisser leurrer par des apparences, on devra garder à l'esprit que l'enthousiasme des moments de victoire ne doit pas cacher que la diversité, les antagonismes et les conflits d'intérêts ne sont pas solubles dans la démocratie en marche. Les adresser demande de la méthode et de la compétence pour assurer une bonne gouvernance aux niveaux local, régional et national. Cela demande une vision stratégique au niveau de l'Etat qui soit en cohérence avec les aspirations profondes des citoyens sans exclusion aucune. Cela demande aussi que les citoyens se mettent au travail car il y a une différence entre emploi non productif et travail réel. Ce sont les conditions pour que la démocratie inachevée continue son petit bonhomme de chemin.


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