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Mhamed Ali Souissi - Covid-19 : Nous et les gnous
Publié dans Leaders le 04 - 05 - 2020

Par Mhamed Ali Souissi, ingénieur des Ponts et Chaussée, ancien ministre - Au début de l'épidémie du Covid-19, le nombre de morts en Tunisie était heureusement très faible. Je me suis alors posé la question pourquoi tant d'effroi, tant de prudence, d'appréhension, d'alarme ? Au moment où j'écris ces lignes, et au bout de deux mois d'épidémie et de 6 semaines de confinement, (soit une vraie quarantaine), notre pays n'a enregistré que moins de 50 décès, alors que la grippe saisonnière et les accidents de la route font respectivement plus d'un millier de morts par an. A telle enseigne qu'un chroniqueur tunisien a parlé de ‘'Covidette''.
L'hécatombe qui a eu lieu dans certains pays européens très proches de nous et aux USA, a transformé mon déni en profonde inquiétude.
L'illusion d'invulnérabilité s'est brutalement transformée en un profond sentiment de précarité existentielle.
Le problème, avec ce virus, est qu'il est complètement nouveau et que nous n'avons aucune idée, contrairement à la grippe ou aux accidents de la route, du nombre de morts qu'il est susceptible de causer. Me sont, alors, revenus à l'esprit la longue série d'épidémies rapportées par les historiens et qui ont dévasté la planète : la peste d'Athènes au siècle de Périclès, la peste de Justinien, celle dite de Florence à la Renaissance, celle de Marseille au début du règne de Louis XV, la grippe dite espagnole, il y a un siècle, qui a provoqué, parait-il cinquante millions de morts, dont deux cents mille rien qu'en France…etc.
M'est aussi revenue à l'esprit la disparition des dinosaures et les centaines d'espèces menacées par les temps présents.
Certes l'espèce humaine n'est pas éternelle. Sa disparition est inéluctable et pourrait être due, à part un conflit nucléaire généralisé, à de graves événements apocalyptiques ou cosmiques : tsunami, tremblement de terre planétaire, éruptions volcaniques générales, chute d'une énorme météorite, extinction du soleil, etc. Brutalement, on prend conscience que l'humanité n'est pas à l'abri d'une menace mortelle provenant d'un organisme qui n'est visible qu'au microscope électronique.
Le Samu n'est pas venu!
Un camarade de promotion (1962) de l'Ecole Nationale des Ponts et Chaussées (Paris), âgé de 82 ans comme moi, juif d'origine marocaine et résidant à Paris a attrapé, au mois de mars dernier, le Covid-19 sous sa forme la plus dangereuse. Quand les symptômes de la détresse respiratoire aigüe ont commencé à se manifester, sa femme téléphona au Samu. Parmi les questions habituelles que cet organisme pose avant d'intervenir, celle qui a trait à l'âge du malade.
Le Samu n'est pas venu. Et mon camarade est décédé chez lui….
Ce ne sont pas uniquement les médecins italiens de Lombardie qui ont eu à faire des choix dramatiques, quand le nombre de cas très graves a dépassé leurs capacités d'accueil en réanimation et soins intensifs.
Je crois qu'une assistance psychologique devrait être prévue, pour le personnel médical, quand la pandémie sera derrière nous (voir).
La France et l'Angleterre ont longtemps omis les décès dans les Ehpad (Établissements pour Hébergement des Personnes Âgées Dépendantes) ; il faudrait également recenser les victimes du Covid-19 décédées chez elles, sans être notifiées en tant que tel. Le bilan affiché par les autorités, comme partout, risque d'être largement dépassé.
Les gnous du Sérengeti
Dans la réserve du Sérengeti (Tanzanie) vivent des millions de gnous qui doivent, selon les saisons, se déplacer du nord au sud, à la recherche du pâturage. Pour cela, ils doivent traverser la rivière Mara, dont les rives sont très escarpées et qui plus est, est infestée de crocodiles. Les documentaires animaliers nous montrent l'hécatombe que subissent les gnous au cours de cette traversée obligatoire pendant laquelle les jeunes, les plus faibles ou les plus malchanceux n'atteignent guère l'autre rive. (voir) L'instinct de conservation de l'être vivant semble le pousser à sacrifier une partie de ses congénères pour sauver l'espèce.
L'humanité sera-t-elle condamnée à agir comme les gnous du Sérengeti pour espérer se perpétuer ?
La planète Terre vient d'infliger à toute l'humanité, par un de ses agents les plus minuscules, une rude épreuve qui a assommé le monde entier et semé partout panique et désarroi. Elle a voulu probablement nous signifier qu'elle se porterait beaucoup mieux sans nous. Nous qui l'avons exploitée sans vergogne, nous qui avons détruit ses forêts, menacé son écosystème, pillé ses richesses, pollué tout l'environnement...
Certes, l'espèce humaine n'est pas éternelle, mais cela parait d'une absurdité tragique qu'elle finisse par disparaitre du fait de ses propres turpitudes.
Je suis sûr, que cette crise, passé, l'homme saura, avec le génie qui est le sien, revoir entièrement sa façon d'être sur cette terre. Il sera bien avisé de dépasser son égoïsme, ses comportements consuméristes, ses mesquineries, son ego démesuré, ses idéologies mortifères...
Il faut espérer que les penseurs de toutes disciplines, philosophes, anthropologues, sociologues, autorités morales, hommes de culture et autres, inventeront et nous proposeront d'autres modèles de vivre en commun et d'autres comportements à l'égard de notre environnement.
D'autres paradigmes sont à inventer
Est à espérer aussi l'émergence d'une nouvelle race d'hommes politiques qui auront le courage d'engager les actions nécessaires à la sauvegarde de cette exception, de ce paradis dans le système solaire, qu'est la terre.
Puissent nos petits-enfants et nos arrières petits-enfants ne pas se retrouver, de nouveau, un jour dans la même situation que celles de l'urgentiste parisien ou des gnous du Serengeti obligés de sacrifier une partie de leurs semblables pour sauver l'espèce. La sagesse et le bon sens que nous avons en partage font que cet espoir ne me semble pas utopique.


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