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Samy Ghorbal : Un mal pour un bien ? Retour sur le coup d'état constitutionnel de Kais Saied et ses conséquences probables
Publié dans Leaders le 26 - 07 - 2021

Il ne faut pas avoir peur des mots : Kaïs Saïed vient d'outrepasser gravement ses prérogatives, et de perpétrer un coup d'Etat.
Hichem Mechichi est sans conteste le pire chef du gouvernement que la Tunisie ait connu depuis 1957. Par son incompétence, son égoïsme, sa servilité, il est le premier responsable de la pire catastrophe sanitaire de l'histoire récente du pays. La "ceinture politique" qui le soutenait à l'ARP, composée essentiellement d'Ennahdha et de ses affidés, ne vaut guère mieux. Elle porte une responsabilité écrasante dans les déboires de notre pays depuis 2011. Je n'ai aucune sympathie pour l'un, ni pour les autres. Le régime politique mis en place en janvier 2014, articulé à un mode de scrutin surréaliste, est en grande partie responsable du blocage actuel et de la décadence du pays. Nous avions été nombreux à le combattre, entre 2011 et 2014, et nous avions eu raison ! Il ne s'agit pas de le défendre aujourd'hui, il ne le mérite pas. Héritage funeste de "Kasbah 2", ce régime parlementaire est une calamité.
Instrumentalisation de la pandémie et fantasme de République des Comités Populaires
Dans ces conditions, face au blocage, peut-on considérer que le coup d'Etat constitutionnel de Kaïs Saïed serait "un mal pour un bien" ? C'est, me semble-t-il, la seule question qui vaille. La réponse est clairement non. Le président de la République instrumentalise une pandémie dont il a tardé à prendre la mesure et qu'il n'a rien fait pour combattre, pour assouvir son fantasme de toute puissance et de République des Comités Populaires. Il exploite cyniquement le ras-le-bol, légitime et compréhensible, de la population, et spécialement de la jeunesse, et la détestation du Parlement, pour abattre ses cartes. C'est un démagogue de classe mondiale, qui a mis en scène l'arrivée de centaines de tonnes d'aide médicale internationale et de centaines de milliers de doses de vaccins, venant principalement de France et d'autres pays amis, pour s'en attribuer le mérite. L'a-t-on une seule fois entendu au cours des derniers mois de la lenteur de la campagne de vaccination, de l'impréparation du gouvernement qui n'a pas été capable de commander les doses avant la catastrophe sanitaire ? La réponse est non. Il n'a rien fait. Strictement rien fait. Son bilan depuis octobre 2019 a l'épaisseur d'une feuille de papier à cigarette...
Kaïs Saïed est l'homme d'une idée, une idée fixe. Reconnaissons lui cette honnêteté : s'il exploite cyniquement les circonstances, il n'a jamais fait mystère de ses desseins. Mais il n'est pas l'homme de la situation. Il n'a aucun projet, aucune vision, aucune compétence et aucun entourage pour sortir la Tunisie de l'ornière dangereuse où elle se trouve. Ce soir, il a eu un coup d'avance sur ses adversaires. Mais, à supposer que son coup de force réussisse, cette habilité ne lui sera d'aucun secours pour négocier les périlleuse échéances qui s'annoncent. Il n'a aucun allié. Le FMI, l'Europe ou la France ne lui feront aucun crédit. Les investisseurs, nationaux et internationaux, ne voudront pas miser un dinar ou un euro, dans de nouveaux emprunts d'un Etat en faillite, alors que la Tunisie aurait besoin de 15 à 20 milliards de dinars pour boucler son budget 2021 ! Que se passera-t-il alors ? Poser la question, c'est déjà y répondre. L'obsession et l'impulsivité ne peuvent tenir lieu de stratégie politique lorsque l'on se veut le responsable du destin de 12 millions de personnes.
Pour un gouvernement de salut national et des élections au plus tard mi-2022
Alors que faire ? Le retour au statu quo est exclu. Outre la dyarchie au sommet de l'Etat, le pays ne pourra attendre jusqu'en 2024 et d'improbables nouvelles élections. La politique doit reprendre ses droits. Même si la formule a été galvaudée, il faut imposer un gouvernement de salut national, qui soit réellement apolitique, et réellement compétent et acceptable internationalement. Ce gouvernement aurait pour mission de gérer au mieux la double crise, sanitaire et économique, de créer les conditions pour une révision de la Constitution et du code électoral, peut-être en formulant plusieurs projets, d'organiser, au plus tard pour la mi-2022 de nouvelles élections législatives, et, durant ce laps de temps, de garantir la démocratie et l'existence des partis légaux. Tous. Y compris et d'abord Ennahdha. Les législatives pourraient être couplées avec un vote sur la révision de la Constitution. Le président pourrait rester à Carthage, ou remettre son mandat en jeu, s'il le souhaite. Son départ ne saurait être un préalable.
La classe politique - ou ce qu'il en reste -, les personnalités nationales et les organisations nationales doivent sortir de leur léthargie. Elles ont maintenant une lourde responsabilité. Trouver une formule de sortie de crise qui permette à (presque) tous de sauver la face et de limiter la casse à l'international. Cette formule de sortie de crise politique serait, à n'en pas douter, celle qui conviendrait le mieux à l'esprit civique de l'armée tunisienne, dont les chefs doivent être en ce moment dans une situation particulièrement inconfortable.


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