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Conférence de soutien à la stabilité de la Libye: Quelques lueurs d'espoir de lendemains meilleurs
Publié dans Leaders le 08 - 11 - 2021

Par Mohamed Ibrahim Hsairi - «Tripoli s'est rétablie. Elle est la capitale de tous les Libyens» : ce sont là deux phrases clés du discours prononcé par le chef du Gouvernement d'unité nationale, Abdelhamid Dbeibah, à l'ouverture de la conférence ministérielle internationale de soutien à la stabilité de la Libye, dont la tenue, jeudi 21 octobre 2021, à Tripoli, a été en soi une «prouesse» et un signe de bon augure. Réunie avec la participation d'une trentaine de pays et d'organisations régionales et internationales, presque une année, jour pour jour, après la signature, le 23 octobre 2020, de l'accord de Genève pour un cessez-le-feu permanent, elle est, en effet, la première manifestation de cette envergure qui se tient en Libye depuis 2011.
Visant, selon les dires de la ministre libyenne des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Najla Al-Mangoush, à «inaugurer un avenir nouveau et prometteur» pour le peuple libyen, elle a été axée sur trois volets qui sont le volet sécuritaire, le volet économique et le volet des élections présidentielles puis législatives prévues successivement pour les mois de décembre 2021 et janvier 2022.
D'après le communiqué final publié à son issue, les participants à la conférence ont lancé une série d'appels:
• Au respect de la souveraineté, de l'indépendance et de l'intégrité territoriale de la Libye, au rejet des ingérences étrangères dans les affaires libyennes et à la condamnation des tentatives de violation de l'embargo sur les armes ;
• Au respect total des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Libye et notamment la résolution 2570 (du 16 avril 2021), qui exhorte vivement les Etats membres à «respecter et soutenir la pleine mise en œuvre de l'accord de cessez-le-feu (d'octobre 2020), y compris par le retrait, sans délai, de toutes les forces étrangères et des mercenaires de Libye»;
• Au respect des recommandations des deux conférences de Berlin (1 et 2) et à la mise en œuvre de la feuille de route issue du Forum de dialogue politique libyen (FDPL) ;
• A la prise des mesures nécessaires afin d'établir la confiance et de créer un environnement propice à la tenue d'élections nationales transparentes et inclusives le 24 décembre 2021 ;
• Au soutien des efforts déployés par la commission militaire mixte 5+5 dans la mise en œuvre complète du cessez-le-feu et de son plan relatif au retrait des mercenaires étrangers du pays ;
• Au respect par les autorités libyennes de leurs engagements internationaux et du droit international humanitaire dans le cadre de la protection et la consolidation des droits de l'Homme.
Certes, pour d'aucuns, ce ne sont là que des appels qui pourraient être ignorés par certaines parties libyennes ou étrangères en conflit. Toutefois, nombre d'analystes qui sont plutôt optimistes estiment qu'ils ne manqueront pas de faire avancer le processus de transition en cours.
Cet optimisme n'est ni arbitraire, ni injustifié car il découle des progrès, bien que relatifs, qui ont pu être accomplis depuis l'accord de cessez-le-feu et la mise en route du processus politique en Libye. Il s'agit en l'occurrence de:
• La formation du Conseil présidentiel et du Gouvernement d'unité nationale et la fixation de la date du 24 décembre 2021 pour la tenue des élections présidentielles et législatives ;
• La stabilité relative enregistrée au plan sécuritaire depuis la signature de l'accord de cessez-le-feu, et la volonté du gouvernement libyen de «parachever le processus militaire et sécuritaire en s'engageant à interdire les armes et à procéder au retrait des forces, des mercenaires et des combattants étrangers de Libye ;
• L'accord auquel est parvenu le Comité militaire conjoint (5+5) lors de sa dernière réunion tenue le 8 octobre à Genève, portant élaboration d'un plan d'action global pour le retrait des mercenaires, des combattants et des forces étrangères de Libye, et ce en application des clauses de l'accord de cessez-le-feu, des résolutions afférentes du Conseil de sécurité et des conclusions de la Conférence de Berlin ;
• La réouverture par plusieurs pays de leurs ambassades à Tripoli, et la possibilité pour d'autres de faire de même prochainement ;
• Le large soutien apporté par les Nations unies, l'Union africaine (UA) et la Ligue des Etats arabes (LEA) à la stabilité de la Libye ;
• La conviction de plus en plus ferme et unanime que, désormais, la stabilisation de la Libye dépend à la fois de sa prise en main nationale et d'une mobilisation internationale en sa faveur, doublée d'une plus forte implication des pays voisins ;
• La tendance de l'actuelle administration américaine à jouer un rôle nettement plus actif dans la résolution de la crise libyenne. En témoigne, particulièrement, l'adoption, fin septembre dernier, par le Congrès américain d'une loi pour soutenir la stabilité en Libye ;
• La préoccupation des Etats-Unis et de leurs alliés européens des nouveaux jeux de puissances qui se sont déployées en Libye, c'est-à-dire à 250 km des côtes italiennes et donc de l'Europe. Ainsi la Libye est devenue, au cours des dernières années, l'objet d'une féroce convoitise exogène parce qu'elle possède les plus importantes réserves pétrolières d'Afrique (48 milliards de barils de réserves estimées) et parce que la mer Méditerranée, notamment dans sa partie orientale, regorge d'importants gisements gaziers (50 milliards de mètres cubes de gaz naturel). En outre, le coût global de sa reconstruction, qui est estimé par la Banque mondiale à 200 milliards de dollars avec une durée des travaux de 10 ans, est énormément appétissant ;
• L'avantage pour l'Union européenne et les pays européens de stabiliser la Libye est triple. Il s'explique par leur volonté de défendre et de préserver les intérêts des compagnies (notamment pétrolières) et des entreprises européennes en Libye, d'empêcher tout retour en force des groupes terroristes sur le sol libyen et dans les pays voisins, surtout du Sahel où l'insécurité est croissante et ses effets déstabilisateurs sont multiples, et enfin de trouver une solution à la question migratoire. A ce sujet, il est à signaler que certains spécialistes des questions migratoires avancent que les réseaux criminels de trafic de migrants et de traite des êtres humains ont transféré des centaines de milliers de migrants africains vers la Libye principalement, puis vers l'Europe, durant la décennie 2011-2020. De même, ils estiment que la crise migratoire et de l'asile en Méditerranée entre 2014 et 2018 est directement liée aux conséquences des guerres civiles libyenne et syrienne ;
• Le processus lancé et consolidé par l'Allemagne grâce aux deux conférences de Berlin tenues respectivement le 19 janvier 2020 et le 23 juin 2021 pour soutenir les efforts de médiation des Nations unies, pérenniser les progrès réalisés et consolider le soutien de la communauté internationale en faveur d'une stabilisation durable de la Libye;
• Enfin, la décision de la France qui semble déterminée à jouer un rôle plus puissant dans le règlement du problème libyen, afin de reprendre pied en Libye, d'organiser une conférence internationale, autour de son Président, sur la Libye le 12 novembre 2021. Cette conférence, a précisé le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, se tiendra «dans un format qui sera pour la première fois élargi à l'ensemble des pays du voisinage de la Libye», et qui «permettra de donner la dernière impulsion internationale nécessaire en soutien aux élections de la fin de l'année». Elle endossera, par ailleurs, le plan libyen de départ des forces et mercenaires étrangers et accompagnera sa mise en œuvre, pour mettre un terme aux ingérences étrangères». Et le ministre de faire remarquer que «les aspirations des Libyens à la souveraineté sont convergentes avec les intérêts de sécurité de l'ensemble de la région, du Sahel à l'Europe en passant par l'Afrique du Nord», avant de conclure que» les Libyens, avec notre appui, pourront saisir l'opportunité historique qui existe aujourd'hui de retrouver la paix, la souveraineté et une prospérité partagée».
L'ensemble de ces éléments, ajoutés à l'intense aspiration du peuple libyen à la sécurité, à la stabilité et à la paix, après une tragique décennie qui a plongé ce pays dans un chaos inextricable et une spirale épouvantable de violences, de divisions internes, et d'ingérences étrangères, semble vouloir dire que la Libye est aujourd'hui sur une trajectoire prometteuse qui permet d'espérer qu'elle s'approche de lendemains meilleurs dont rêvent les Libyens.
Toutefois, il faut que les Libyens soient conscients que, pour pouvoir édifier un nouvel Etat uni, sécurisé, stabilisé et démocratique, beaucoup reste à faire.
Outre le besoin de s'atteler avec davantage d'engagement et de résolution à faire face aux défis sécuritaires, politiques et socioéconomiques, tous les Libyens et toutes les parties libyennes sont appelés à être vigilants et à conjuguer leurs efforts en vue de la réussite des échéances électorales de décembre et de janvier prochains, car la réussite de ces échéances qui sont paradoxalement attendues mais craintes sera cruciale pour la poursuite et l'aboutissement du processus de transition et de stabilisation en cours..


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