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Tunisie: Le difficile passage du politique au socioéconomique
Publié dans Leaders le 13 - 12 - 2021

Par Habib Touhami - Toutes les décisions prises par le pouvoir exécutif depuis le 25 Juillet 2021 concernent le domaine politique. Aucune n'a intéressé le domaine socioéconomique. Ce choix des priorités correspond à l'état d'esprit du Président de la République lui-même et se conforme au postulat selon lequel toute œuvre réformatrice de fond doit commencer par le commencement : la réforme des institutions. Oui, mais alors le train des réformes socioéconomiques ne doit pas rester trop sur le quai, sinon celui des réformes institutionnelles finit par l'être à son tour. Il est vrai que pour le pouvoir exécutif tel qu'il est, décider de stratégie économique, de politique redistributive ou du modèle social sous-jacent constitue un exercice moins à sa portée que décider de Constitution ou de mode de scrutin.
Néanmoins, les Tunisiens attendent du Président de la République et de son gouvernement qu'ils agissent sans tarder afin d'apporter des solutions concrètes et le plus rapidement possible à leurs problèmes socioéconomiques dont le pouvoir d'achat, l'emploi, le chômage, l'insécurité ou la dégradation du cadre de vie ; et à défaut d'adopter un processus qui conduise plus sûrement à leur résolution. Pour le pouvoir exécutif, la difficulté de répondre à ces attentes réside dans la disparité des termes entre des problématiques qui demandent un traitement de long terme et des problématiques qui exigent un traitement de court terme. Mais elle réside aussi dans le fait que le pouvoir exécutif ne peut pas recourir au même argumentaire juridique dont il a usé pour déblayer le champ politique. Dans le domaine socioéconomique, rien ne saurait se faire ou se défaire par plébiscite ou par césarisme. Tout est affaire de compromis.
Face à la paralysie des institutions et à l'auto-déchéance de la représentation nationale, j'allais dire le harakiri, le pouvoir exécutif a estimé légitime de recourir à des mesures d'exception ayant peu de rapport avec la recherche du compromis, pierre angulaire de la pratique politique dans toutes les démocraties modernes. En effet, la règle du compromis, non pas du consensus comme on le croit à tort en Tunisie, prévaut en démocratie. Sans cette règle, le fait majoritaire en politique se transforme invariablement en abus. Sans cette règle, aucune société ne prendra en considération les intérêts opposés des uns et des autres. Sans cette règle, il n'y a pas de confiance, d'équité, de respect ou de considération mutuelle à l'échelle des individus comme à l'échelle de la Nation. C'est la raison pour laquelle Ennahdha a failli, et c'est pourquoi la majorité présidentielle de demain faillira elle aussi si jamais elle se montre dominatrice, exclusive et rapace.
Ces considérations amènent à s'interroger sur la conduite du pouvoir exécutif face à l'impasse socioéconomique. Est-il préparé à prendre à bras-le-corps des problématiques socioéconomiques complexes dont certaines sont endémiques, et si oui, dans quel cadre? Va-t-il se comporter avec le monde socioéconomique comme il l'a fait avec le microcosme politique? Seul l'avenir le dira. Il y a cependant une réalité que le pouvoir exécutif ne peut ignorer : il existe en Tunisie une différence de statut et de taille entre le contre-pouvoir politique et le contre-pouvoir socioéconomique. Toute l'histoire du pays depuis l'Indépendance montre que le contre-pouvoir politique tel qu'il aurait dû s'incarner dans les partis politiques et l'opposition a été défaillant et que c'est finalement le contre-pouvoir socioéconomique, l'Ugtt en tête, qui s'est substitué à lui pour jouer à sa place le rôle de contre-pouvoir politique. Agir avec ce pouvoir à la hussarde ou manœuvrer pour le contourner ou le museler serait de la part de l'exécutif la faute politique de trop.


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