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Tawfik Jelassi, le Professeur des SI que le monde s'arrache
Publié dans Leaders le 12 - 11 - 2010

Son dernier ouvrage, “Strategies for e-Business: Creating Value through Electronic and Mobile Commerce », dont la dernière édition est parue en 2008, est un best-seller et a été traduit, notamment, en Chinois et en Coréen. Mais Tawfik Jelassi n'en est pas à son coup d'essai. A son palmarès, une multitude d'articles parus dans des revues scientifiques prestigieuses et trois autres ouvrages qui ont marqué la littérature du management des systèmes d'information. Lors de son récent passage à Tunis à l'occasion de l'ICT 4 All, il a bien voulu se livrer à nous entre une réunion à Tunis et une conférence à Hammamet, sa valise encore à la main mais avec ce sourire dont il se départit rarement. Parcours …
Quand on est le 6ème d'une fratrie qui en compte sept et qu'on est précédé par des frères et sœurs qui se sont distingués aussi bien sur le plan universitaire que professionnel, la pression parentale s'en trouve modérée. C'est ainsi que Tawfik Jelassi a pu profiter d'une enfance monastirienne calme et heureuse entre un père ingénieur, tolérant et compréhensif, et une mère affectueuse. Son parcours scolaire accompli sans faute devait cependant connaître un important écueil lors du Baccalauréat qu'il ne réussit qu'à la session de contrôle. Et c'est précisément en cette année 1976, qu'avait lieu la première expérience d'orientation universitaire informatisée en Tunisie. Tawfik en fait les frais et ne réussit qu'à décrocher une place à l'ISG en informatique appliquée à la gestion, une filière complètement inconnue à l'époque qui ne proposait, en outre, qu'un parcours de deux années. « L'ordinateur a choisi pour moi l'informatique », a l'habitude de dire Tawfik en souriant .
Il découvre à Paris la science de demain
La famille opte alors pour l'envoyer en France l'année suivante poursuivre des études de médecine. En attendant, il suit les conseils de l'ordinateur ministériel et rejoint les rangs de l'ISG. Et là, le provisoire dure une année puis deux au bout desquelles c'est la révélation pour Tawfik qui découvre la science de demain, celle qui changera à tout jamais notre façon de travailler, de vivre et de regarder le monde. Classé parmi les premiers de sa promotion, il bénéficie alors d'une bourse d'Etat pour une maîtrise en informatique appliquée à la gestion à l'Université de Paris-Dauphine. Une telle opportunité ne se refuse pas. Les études en médecine attendront …
Mais le virus de l'informatique ne devait plus le lâcher, surtout que la discipline s'anoblissait de plus en plus au fil des années avec l'invasion des systèmes d'information au travers de toutes les fonctions des organisations publiques et privées des pays du monde entier. C'est ainsi que le jeune tunisien poursuit son DEA à Paris-Dauphine. Là, il sort major de sa promotion, ce qui lui donne droit, selon un accord entre son université et celle de New York, à une bourse pour des études doctorales dans la prestigieuse New York University. Mais son université s'oppose excipant du fait que la bourse doit bénéficier à un étudiant français et non pas à un étranger.
Une expérience enrichissante à l'Indiana University
C'est compter sans la persévérance de Tawfik qui, tout en poursuivant son Doctorat à Dauphine, écrit à l'Université américaine et interpelle son directeur lors de son passage à Paris. Son obstination aura finalement raison des réticences institutionnelles et le jeune tunisien embarque en 1982 pour les Etats-Unis d'Amérique pour trois ans de doctorat (Ph.D.) en Management Information Systems. Il y restera finalement huit ans car il a très vite été recruté comme assistant professor à la Kelley School of Business à l'Indiana University. « Ces années furent une expérience très enrichissante et très formatrice, raconte Tawfik. Il y a une dynamique dans la recherche qui est très motivante aux USA avec des conférences et des symposiums permanents. Je me suis aussi initié à l'enseignement par la méthode des cas et tout mon parcours a été déterminé par cette période-là».
Mais il faut dire que le challenge était énorme, surtout la première année où Tawfik a dû prendre des cours d'anglais le soir après des journées bien remplies en séminaire de recherche, affronter le dépaysement et l'isolement, étant le seul arabe de son département, et apprendre le décès de sa mère par un télégramme glissé sous la porte de sa chambre d'étudiant. L'éloignement ne lui permit pas de lui faire un dernier adieu. Armé de sa seule capacité à rebondir, il surmontera toutes ces difficultés. Mais plusieurs années plus tard, lorsque l'INSEAD à Fontainebleau, à 70 kilomètres de Paris, l'approche et lui propose un poste de professeur et de chef de son plus grand département de l'époque, celui du Management des Technologies, il accepte. Nouveau départ pour une nouvelle vie où la Tunisie est si proche, où le rythme et le mode de vie sont plus conciliants.
Désormais installé à Paris, avec sa femme tunisienne, qui exerce en tant médecin-radiologue aux hôpitaux de Paris, et ses trois garçons de 17, 12 et 8 ans dont l'aîné est sur les traces d'excellence du père au lycée Louis Le Grand, Tawfik Jelassi préside actuellement aux destinées de la School of International Management à l'Ecole Nationale des Ponts et Chaussées (Paris) dont il est le Doyen et le Président du directoire tout en continuant à assurer ses charges de Professeur des technologies de l'information et e-business. Pareilles responsabilités imposent de longues journées de travail qui finissent tard dans la nuit surtout qu'il est très sollicité pour donner des conférences dans des forums et colloques internationaux à travers le monde. Alors la vie de famille ? « C'est un peu durant le week-end, avoue-t-il. Aussi, lorsqu'il est possible de joindre l'utile à l'agréable comme l'été dernier où j'ai été professeur invité à la Harvard Business School, j'ai emmené ma famille avec moi ».
Même pendant les moments de détente, l'ordinateur et le smartphone ne sont jamais loin
Quant aux vacances de Tawfik Jelassi, comme celles de tous ceux qui sont passionnés par ce qu'ils font, elles ressemblent à des moments de détente où les documents, l'ordinateur et le smartphone ne sont jamais bien loin. « Mais reprend-il sérieusement, ces instants de repos et de distraction sont très importants. Avec mon équipe de recherche, nous partions souvent dans les forêts de Fontainebleau ou en croisière, et c'est là où nous avons eu les meilleures idées ».
A 53 ans, le Professeur Jelassi n'est pas un sujet qu'on épuise facilement mais il se fait tard. Il ne s'en plaindra pas mais ses traits sont tirés après une veillée tardive à préparer ses interventions et un réveil matinal afin d'être à Tunis pour des réunions de travail. Il fait déjà nuit lorsqu'il prend la route pour Hammamet avant de repartir sillonner le monde. Mais il reviendra, c'est promis !


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