Pour bien comprendre le livre, commencez par lire la note de l'éditeur à la page... 177. Faute de quoi vous risquez de vous fourvoyer. Il faut dire que l'auteur, Lahbib Chabbi, disparu prématurément en 1988, à l'âge de 39 ans a tout fait pour dérouter le lecteur : la présentation qui faisait accroire à une traduction d'un manuscrit, le nom du traducteur, les mentions relatives à l'illisibilité de certains passages du prétendu manuscrit, le style qui pastiche admirablement les chroniques et mémoires des historiens arabes des siècles passés. En fait, un livre qu'il faut lire au second degré, car il s'agit d'un véritable roman philosophique. Le livre commence le 18 Juin 1867, quelque temps après la révolte avortée de Ali Ben Ghedahem. une épidémie de choléra se déclare en Tunisie provoquant la panique chez les habitants. Une allégorie dont l'auteur se sert pour décrire d'autres fléaux tout aussi ravageurs : la modernité, l'acculturation, l'inversement de l'échelle des valeurs. C'est la fêlure qui annonce la fin d'une époque. La librairie Ex Libris, 298, avenue Salammbo, en face du stade du Kram nous convie à (re)découvrir le 17 décembre à 18 heures, ce petit chef-d'oeuvre de la littérature tunisienne réédité tout récemment par les éditions Carthaginoiseries, 25 ans après sa première édition, passée malheureusement inaperçue, chez Salammbo. Le livre sera présenté par le professeur Mohamed Kerrou.
