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Khadija Taoufik Moalla : Les droits humains pris pour cible !
Publié dans Leaders le 06 - 03 - 2024

Par Khadija Taoufik Moalla - Il est indéniablement frappant de constater que face à de graves violations des droits humains, et notamment dans des contextes tels que celui de Gaza, marqué par un véritable génocide ; plusieurs voix s'élèvent contre des organisations ou institutions ayant pour but la promotion et la protection de ces droits fondamentaux. Certains vont même jusqu'à remettre en question l'utilité de ces droits universels et appellent à ne plus les reconnaître. Face au silence quasi-généralisé à l'encontre de ces appels, il semblerait que cette remise en cause arrange la majorité des gouvernements des pays pauvres qui ont failli à leur devoir de garantir les droits économiques, sociaux, civils et politiques pour leurs citoyens. En effet, comment expliquer que face aux violations des droits, et au lieu d'appeler à incriminer les responsables, on appelle plutôt à annuler ces droits garantis dans diverse législations ?
Il convient, si besoin est, de rappeler que les droits humains, issus d'un consensus international sur les valeurs universelles, trouvent leurs racines dans des mouvements intellectuels et politiques visant à assurer la dignité, la liberté, l'égalité et la justice pour tous. Leur universalité repose sur la conviction que ces droits sont inhérents à tous les êtres humains, et doivent, par conséquent, être consacrés dans des instruments juridiques internationaux, tels que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.
C'est pour cela qu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la Charte des Nations Unies a établi le respect des droits fondamentaux et de la dignité humaine parmi les objectifs principaux de l'Organisation des Nations Unies (ONU). Ainsi ont été jetées les bases du développement du droit international axé sur la promotion et la protection des droits humains. Pour sa part, la Déclaration universelle des droits de l'homme, (adoptée paradoxalement la même année que l'occupation de la Palestine par Israël), énonce les droits humains dont tous les individus devraient jouir, indépendamment de leur origine, nationalité, culture, couleur, religion ou statut social. Cependant, et contrairement à ce que pensent certains détracteurs, ces droits, consignés dans des traités internationaux, n'ont pas été imposé aux peuples, car avant d'entrer en vigueur et devenir obligatoires, ils ont été discutés et adoptés par le pouvoir exécutif de chaque pays, à l'Assemblée générale des Nations Unies, et ont été ensuite ratifiés par leur pouvoir législatif.
Le véritable défi réside donc dans le fait que les peuples sont en majorité restés au 'niveau tribal' sur l'échelle des niveaux de la 'Spirale dynamique'. Ils n'ont par conséquent pas pleinement intégré dans leur conscience, et encore moins dans leur cœur, la nécessaire appropriation de ces principes universels. De plus, certains les perçoivent encore comme une ingérence dans leur culture, voir même, une offense à leur religion. En pensant cela, ils ne réalisent pas la contradiction fondamentale qu'ils commettent. En effet, cette perception équivaut à soutenir que leur religion est contraire aux droits humains, ou qu'il est possible de violer les droits de grandes franges de la société au nom de la religion, comme par exemple, certaines dispositions des droits de la famille, ou encore la criminalisation de certains comportements individuels.
C'est pour cela que l'engagement envers les principes et valeurs universels nécessite une transformation radicale qui mette l'accent sur l'importance d'honorer les diverses cultures tout en défendant les droits individuels. C'est ce qu'avait compris le Zaim Bourguiba, au lendemain de l'indépendance, non seulement en entreprenant une démarche pédagogique d'explication de ces droits, mais en les garantissant dans la réalité quotidienne du peuple tunisien. Malheureusement, dès les années 80, l'élite progressiste, qu'elle soit de droite ou de gauche, n'a pas assumé la responsabilité de continuer à guider la population vers plus d'appropriation de l'universalité de ces droits, se resignant à les promouvoir en théorie, sans devoir de convaincre et encore moins de mobiliser l'ensemble des citoyens pour les revendiquer.
Sur la scène internationale, la guerre qui fait rage à Gaza, depuis Octobre 2023, a mis en lumière la politique de deux poids, deux mesures de certains pouvoirs occidentaux en matière de promotion et de protection des droits humains. Cette approche, non seulement va à l'encontre des principes des penseurs des Lumières, mais en plus, elle contredit le droit à l'autodétermination du peuple palestinien, qui est un principe fondamental du droit international, consacré notamment dans la Charte, ainsi que dans de nombreuses résolutions de l'ONU.
Le défi actuel pour la communauté internationale est davantage lié au droit international qu'aux droits humains. En effet, le principal objectif du droit international de promouvoir la paix, la sécurité, et le respect mutuel entre les Etats, ne peut être réalisé que si le droit de véto, dont seuls cinq Etats sur 193 bénéficient, est abrogé. Les récents vétos américains l'ont terriblement illustré en s'opposant à l'appel de la communauté internationale à un cessez-le-feu. Même l'affirmation du 2e Secrétaire général des Nations Unies, Dag Hammarskjöld, selon laquelle : « L'Organisation des Nations Unies n'a pas été créée pour nous amener au paradis, mais pour nous sauver de l'enfer », semble irréalisable, voir utopique, étant donné qu'elle n'a pas réussi à protéger le peuple palestinien de l'enfer où il vit actuellement, avec plus de 100 000 victimes, la famine qu'il subit au quotidien et le silence complice de ceux qui peuvent agir mais qui ne font rien.
Ainsi, s'il y a une œuvre à entreprendre pour la communauté internationale, c'est celle d'imposer aux Nations Unies une réforme en profondeur qui considèrerait que le seul organe représentatif est celui de l'Assemblée Générale dont les décisions devraient prévaloir sur celles du Conseil de Sécurité.
Tous ceux et celles qui prônent l'abandon des droits humains devraient prendre exemple sur les millions de personnes qui n'ont cessé d'organiser des manifestations de soutien au peuple palestinien, depuis des mois, dans presque toutes les capitales du monde.
Je conclurai par espérer que s'il devait n'y avoir qu'un seul legs que nous pourrions collectivement laisser aux générations futures, c'est bien celui de continuer à bénéficier des droits et des libertés individuelles, qui est la seule garantie de survie de l'humanité !
Khadija Taoufik Moalla
Crédit photo: UN Photo/Manuel Elías


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