« Qu'y aurait-il de trivial à être salafiste. L'idéogramme est plus formel qu'autre chose tant tous les Tunisiens, sunnites et croyant en l'exemplarité des aïeux sont fondés à l'être. Si l'on s'en tient à la signification exacte du terme, nous sommes tous salafistes ». Comme on peut s'en douter, le propos est de Rached Ghannouchi qui était jeudi l'invité de l'émission politique « Studio Shems ». Désormais, a déclaré le président d'Ennahdha, « il ne sera plus jamais question de porter des jugements sur les gens pour leur appartenance, qu'elle soit politique ou autre. Par contre, chacun doit répondre de ses actes, quel qu'il soit, quand il s'agit de violation des lois, à plus forte raison quand il y a mise en danger de la vie ou d'atteinte aux biens d'autrui comme ce fut le cas pour l'attaque de l'ambassade américaine ». Pour Rached Ghannouchi, la plupart des assaillants de l'ambassade « n'étaient pas des salafistes mais des criminels qui ont pillé jusque le stock de boissons alcoolisées », admettant toutefois « un échec sécuritaire » dont les responsables devront rendre des comptes « parce que en aucun cas on ne devait les manifestants arriver jusqu'à l'ambassade ». Selon lui, le gouvernement doit faire respecter la loi toutes les fois où elle est violée non seulement par les salafistes mais partout où il y a des actes illicites, y compris ceux de auteurs de sit-in qui coupent les routes ou des gangs de vente d'alcool ». Pour autant, Rached Ghannouchi se dit « encore et toujours attaché au dialogue avec les salafistes de préférence à la logique de l'affrontement ». Pendant plus d'une demi heure, le leader d'Ennahdha a eu le loisir de débiter toutes les énormités et les clichés qui lui passaient à l'esprit sans que son interviewer, pourtant si loquace en d'autres circonstances ne lui porte une seule fois, la contradiction, se contentant de jouer les faire-valoir. En fait, en fait d'interview, on a eu droit à un long monologue qui n'apprend rien à l'auditeur. Lire aussi : Rached Ghannouchi : les élections, début juillet 2013 Quand Ghannouchi évoque «une réussite tunisienne nommée...Troika» Rached Ghannouchi: "Nidaa Tounès est plus dangereux que la mouvance salafiste" Ghannouchi : il revient à l'ANC de fixer le calendrier des prochaines échéances
