Les affrontements ont repris mercredi de plus belle à Siliana entre les manifestants et les forces de l'ordre au lendemain d'une grève générale qui avait été déjà marquée par des troubles. Le chef-lieu du gouvernorat a été le théâtre d'une forte flambée de violence, les manifestants s'en prenant par milliers aux forces de l'ordre qui ripostaient presque sans discontinuer par des tirs de bombes lacrymogènes et, dans de fréquents cas signalés par des témoignages concordants de sources médicales et de citoyens, par des tirs de munitions à grenailles. La blogosphère et les sites sociaux regorgent de photos de jeunes criblés de plomb. La manifestation, qui réunissait plusieurs milliers de personnes pour réclamer la libération des jeunes interpellés la veille avait pourtant commencé dans le calme. Les forces de l'ordre ont tenté d'empêcher les manifestants d'avancer en direction du siège du gouvernorat. C'est alors que des affrontements ont éclaté. Boujemaa Remili de Nida Tounès confirme, parlant d' « au moins 300 blessés ». Le gouverneur dont la population exige le départ et dénonce ses prises de position partisanes se défend, dans des déclarations aux médias en indiquant qu'il n'est pas de son ressort de résoudre le problème national du chômage ou de remettre en liberté les personnes interpellées et affirmant qu'il va continuer sa mission à la tête du gouvernorat, « quoi qu'il arrive ». Ses déclarations de la veille sur Watanya1, dans lesquelles il avait soutenus que les pierres jetées par les manifestants étaient « importées, je dis bien importées» ont fait le buzz sur les réseaux sociaux qui raillent également son appartenance à Ennahdha et ses liens de parenté -réels ou supposés- avec Hamadi Jebali ( cette assertion a été démentie par la présidence du gouvernement). «Je suis nommé par un gouvernement légitime et je vais continuer ma mission », a-t-il martelé.