La 18è édition des Journées théâtrales de Carthage (JTC) qui aura lieu du 18 au 26 novembre sera dédiée à l'âme de leur fondateur Moncef Souissi, le grand homme du théâtre tunisien également fondateur du Théâtre national tunisien qui vient de tirer sa révérence. D'un autre côté, les JTC enregistreront une baisse au niveau des spectacles tunisiens. Ces derniers passeront de 60 représentations données en 2015, à seulement 18, en 2016. Ce détail était parmi tant d'autres qui ont été révélés au cours de la conférence de presse donnée avant-hier par Lassâad Jamoussi, directeur de l'actuelle édition des JTC. Elles démarreront le 18 novembre à 20 heures à la salle « Le Rio » avec « Echkaf » (Le radeau), l'ultime création de feu Ezzeddine Guenoun, un autre pilier du théâtre tunisien qui nous a quittés en 2015. Cette pièce, coproduite avec les JTC, sera jouée par des comédiens tunisiens, arabes et africains issus du Centre arabo-africain de formation et de recherches théâtrales créé par le même Ezzeddine Guennoun et qu'abrite l'Espace El Hamra, à Tunis. La pièce de clôture sera quant à elle : « Roméo et Juliette » adaptée par Ghazi Zagbani. Leurs tournées seront sous le label JTC. « La vocation arabe et africaine des JTC sera toujours maintenue, a déclaré Lassâad Jamoussi, en plus d'aider à la promotion des créations théâtrales de ces deux régions. » L'interlocuteur a ajouté que les œuvres sélectionnées sont de qualité et dignes de représenter les JTC. Il a en outre évoqué la décentralisation des JTC qui partent du principe du droit de tous les Tunisiens à la culture et particulièrement le public jeune, scolaire et universitaire. Ainsi, les régions intérieures du pays et plus précisément 267 délégations qui en seront concernées. A cet effet, les JTC ont signé des accords de partenariat avec les ministères de l'Education, de l'Enseignement supérieur et de la justice. A cet effet, des représentations seront données dans des institutions carcérales. Salut Shakespeare ! Et pour célébrer, à l‘instar des pays du monde entier le 400è anniversaire de la disparition du grand dramaturge Shakespeare, un colloque sera organisé les 22 et 23 novembre sous le thème « Shakespeare sans frontières » et sera dirigé par l'enseignant universitaire et critique théâtral Mohamed Moumen. Le second volet inhérent à cet hommage est la programmation de plusieurs pièces adaptées des œuvres de Shakespeare. « Une sorte de regards croisés à travers différentes visions de l'œuvre shakespearienne. Quant au troisième volet de cette célébration, il sera ouvert à l' « L'Académie Shakespeare. » Il s'agit d'un atelier qui durera une semaine et qui sera destiné à vingt étudiants de Tunisie (Université de Tunis), d'Allemagne (Université de Hildsheim), de Belgique (Université de Namur) et d'Egypte (Université du Caire.). Il posera la question de savoir « Comment interpréter Shakespeare aujourd'hui dans des contextes différents ? Show case et hommages Et dans le cadre des rencontres professionnelles, les JTC organiseront des « Show case » aux producteurs tunisiens dont les œuvres sont en cours d'élaboration et qui n'ont pas pu être au programme officiel à ‘intention des programmateurs et tourneurs invités. Quant à toutes les troupes présentes aux JTC, un speed meeting leur est destiné le 21 novembre à partir de 15 heures où ils feront des rencontres rapides et successives de 20 minutes chacune avec les programmateurs et les tourneurs. Quant aux hommages, ils seront rendus aux prestigieux artistes : la Tunisienne Jalila Baccar, l'Ivoirienne Were Were Liking, l'algérien Mohamed Adar et le Béninois Béno Sanvé. Il est également prévu un hommage posthume à Moncef Souissi, à Saïda Sarray, disparue à la fleur de l'âge, à Ahmed Senoussi, à l'auteur dramatique Ahmed Ameur et au Marocain Taieb Seddiki, l'ami des JCC, qui avait présidé leur jury quand ce festival était compétitif. A ce propos et nonobstant le fait que les JCC ne soient plus compétitives, des institutions tunisiennes et étrangères ont tenu à décerner des prix. Il s'agit d'une compagnie artistique belge qui offrira le premier prix, celui de « la relève prometteuse du théâtre tunisien » d'une valeur de 12 000 euros à un jeune comédien tunisien. Le second prix sera décerné par l'UGTT au meilleur scénographe tunisien. Quant au troisième prix il sera celui de la critique par la voie du SNJT. Enfin le quatrième prix consacrera la meilleure comédienne tunisienne. Il sera attribué par la Fondation tunisienne « Femmes et mémoire. »