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« L'innovation sera notre slogan et la créativité notre boussole ! »
Moez Mrabet
Publié dans La Presse de Tunisie le 19 - 12 - 2016

Directeur général du Centre culturel international de Hammamet, de la Maison de la Méditerranée pour la culture et les arts et directeur du Festival international de Hammamet depuis près d'une année, Moez Mrabet nous parle des perspectives de ce centre, ses rêves et ses ambitions pour ce haut lieu de la culture et de la création.
Vous venez de lancer au Centre culturel international de Hammamet dernièrement l'Académie de la Méditerranée pour la culture et les arts. Parlez-nous de ce projet et de ses possibles retombées sur le centre.
Après la restructuration du Festival international de Hammamet qu'on a pu entamer l'été dernier lors de sa 52e édition, c'est une refonte totale de l'activité du Centre culturel international de Hammamet, de la Maison de la Méditerranée pour la culture et les arts que nous aspirons à mettre en œuvre en initiant ce projet ambitieux de l'Académie de la Méditerranée pour la culture et les arts. Nous espérons, ainsi, impulser une synergie nouvelle à ce centre, lui permettant de jouer pleinement son rôle de locomotive pour la promotion de la création et des créateurs et le développement de l'échange à l'échelle internationale. Ce projet vient compléter deux activités majeures du Ccih-Mmca, à savoir l'événementiel (le Festival international de Hammamet, Dar Sébastien fait son Opéra, expositions, symposiums d'art contemporain, diffusion des arts performatifs... et tous les événements en cours de développement tels que : Les Journées du film documentaire à Hammamet, les week-ends de Hammamet, les monodrames, Les journées de la photographie, le Printemps des arts...), d'un côté, et les résidences artistiques (programmes Salammbô pour la littérature, les résidences en art plastique, l'écriture théâtrale, la danse, le cinéma...) que nous nous attelons à arrimer à un programme de production dans le cadre d'une pépinière de projets. L'Académie de la Méditerranée pour la culture et les arts vient combler un vide certain et un certain vide au niveau de la réflexion autour des différents aspects de la pratique artistique en Tunisie et aspire à s'imposer comme un think-tank en matière de politiques culturelles et une institution offrant des programmes de développement des capacités en management culturel, et une «université populaire», consacrant le droit constitutionnel de tout citoyen de pouvoir accéder à une culture de qualité et à la pratique artistique.
Ce grand projet a besoin d'une solide stratégie...
Nous venons de lancer les études pour l'aménagement de nouveaux locaux au Ccih-Mmca pour abriter cette Académie, et nous disposerons, bientôt je l'espère, grâce au concours de partenaires privilégiés dont notamment le Réseau associatif de Hammamet, de nouveaux espaces d'activité culturelle et artistique (médiathèque, studio d'enregistrement, salles de répétition et d'exposition...), en plus de la réhabilitation de la salle de cinéma. L'Amca prendra, par ailleurs, en charge tous les projets de recherche et de publication autour de la culture et les arts dans notre pays et ailleurs. Nous comptons beaucoup sur les partenariats avec les établissements universitaires de formation artistique et les institutions culturelles et artistiques tunisiennes et étrangères et sur l'intégration du Ccih-Mmca aux réseaux méditerranéens et internationaux de centres culturels, afin de faire aboutir cette stratégie de repositionnement.
Quels sont les prochains thèmes à débattre dans le cadre de l'Amca ?
Le lancement de l'Amca s'est fait — depuis le 26 novembre 2016 — avec le programme des Assises de la culture qui compte en tout sept rencontres et s'étalera jusqu'au mois de mars prochain. Ce programme mené en partenariat avec le Réseau associatif de Hammamet a vu, déjà, se dérouler — avec beaucoup d'enthousiasme et un grand succès — deux rencontres d'une extrême importance : «Le Ccih-Mmca, vers une politique culturelle participative», et «Les jardins des arts», les prochaines rencontres s'articuleront autour des thèmes suivants : «Quelle formation pour les acteurs culturels en Tunisie?», «Hammamet, destination internationale de résidences artistiques», «Les industries culturelles», «Le financement et l'économie de la culture», «La diplomatie culturelle».
Dans votre programmation de l'année dernière vous avez focalisé sur la musique et les jeunes... Un mot sur la programmation de la saison 2017 ?
L'encouragement et l'accompagnement des jeunes créateurs et la diffusion de la culture et des arts auprès des jeunes et des enfants reste une priorité dans notre action de restructuration de l'offre proposée par le Ccih-Mmca. Le Festival international de Hammamet sera plus que jamais, un show-case des expériences les plus innovantes dans les différents secteurs de la pratique artistique. Le virage pris lors de la 52e édition du FIH, grâce à l'ouverture amorcée sur l'espace public, les arts urbains et les expériences nouvelles ne fera que s'accentuer et nous nous acharnerons à défendre une culture de proximité, mais une culture et une offre artistique innovantes et de qualité. Le succès de l'édition précédente ne fait que nous confirmer dans cette conviction, quant à l'importance du rôle de la culture et des arts dans l'édifice de la 2ème république. Nous travaillons, d'ores et déjà, sur la programmation de la 53e édition du FIH et nous attendrons le 15 janvier (dernier délai de l'appel à participation) pour procéder à la sélection des projets et des spectacles qui animeront le théâtre de plein-air de Hammamet, Dar Sébastien et ses jardins, la place du Fort de Hammamet, l'amphithéâtre de Chelma et illumineront de mille feux la ville des jasmins. D'autres nouvelles réformes viendront s'ajouter à l'action entreprise sur le plan de la planification, l'organisation et la programmation. Nous souhaitons faire du FIH un modèle de bonne gouvernance et de référence dans le secteur de l'événementiel. L'innovation sera notre slogan et la créativité notre boussole!
On croit savoir que vous êtes en train de faire des efforts pour ranimer ce centre pendant l'hiver afin de le sortir de son hibernation... Quelles sont les difficultés auxquelles vous faites face ?
La principale difficulté que nous rencontrons pour asseoir une dynamique culturelle qui s'étalera sur toute l'année est l'absence d'espaces adéquats pour la diffusion et la programmation de grands événements, en dehors des deux mois de l'été — juillet et août — accaparés par le festival. Si le théâtre de plein air de Hammamet, de par son emplacement et son architecture — exceptionnels —, représente une aubaine pour le Ccih-Mmca et pour la culture dans notre pays, il souffre, par contre, du manque d'une salle de spectacles couverte susceptible d'accueillir des événements culturels et artistiques d'envergure hors de la saison estivale. Cette «lacune» de taille a été maintes fois pointée du doigt lors des rencontres des assises de la culture («Vers une politique culturelle participative» et «Les jardins des arts»), et les Hammamétois s'impatientent de voir ce «vide» comblé. Nous ne pouvons que souscrire à une telle demande, et cette ambition que nous portons à bras-le-corps de voir la ville de Hammamet se transformer en un pôle culturel et artistique d'excellence et son vrai potentiel économique et touristique se libérer, cela demeurerait un vœu pieux si l'on ne parviendrait pas à pallier ce manque viscéral. Afin de «boucler la boucle» et faire tourner la machine à plein régime, un tel espace semble, de l'avis de tous, incontournable. Le terrain, pouvant accueillir un tel édifice, existe bel et bien, mais le vrai et — peut-être — fou challenge serait de réaliser un projet intégré d'une «Cité des arts», comportant un théâtre couvert de 1.500 places, une galerie d'art contemporain, un musée ethnologique, un café-restaurant culturel et une boutique...
Où en sont alors ces travaux ?
Nous avons commencé par le plus urgent : la réhabilitation du Théâtre de plein-air dont la deuxième et dernière phase est en cours de finalisation, le projet de réhabilitation de Dar Sébastien et de ses jardins et l'aménagement des locaux de l'Amac, nouvellement créée et d'un nouveau bloc administratif.
Par ailleurs, et parmi les autres centres d'intérêt primordiaux dans cette vision pour le Ccih-Mmca, se trouve l'aménagement d'un Circuit de visite, valorisant et célébrant le riche patrimoine naturel, matériel et immatériel de la «Maison Sébastien». Ce projet d'envergure, dont les études seront lancées courant 2017, donnera des «ailes» à la ville de Hammamet et participera, indéniablement, au rayonnement de notre culture et de notre civilisation à l'échelle internationale. Nous aurons besoin de toutes les bonnes volontés et de l'engagement de mécènes afin qu'un tel rêve puisse devenir réalité. Nous y croyons dur comme fer et la clairvoyance de notre ministère de tutelle, l'engouement et le fort engagement de tous nos partenaires ne pourront que nous encourager à aller de l'avant sur cette voie.
Que pensez-vous de la formation des jeunes dans le monde des arts scéniques aujourd'hui alors que les choses sont en train d'évoluer de manière vertigineuse dans le monde. Quels sont les défis à relever ?
Nous assistons, aujourd'hui, à un véritable essor et un foisonnement au niveau des approches et de programmes de formation des jeunes dans le domaine des arts scéniques de par le monde, alors que nos jeunes créateurs semblent être, malheureusement, pour la plupart, en dehors de ce cercle vertueux. Nul progrès dans le secteur de la culture et des arts ne pourrait se concevoir si l'on ne se donnerait pas les moyens d'aiguiser le talent de nos jeunes créateurs, de libérer leur potentiel artistique et de les outiller pour mener à bien leurs projets. Les vrais défis à relever pour faire face à cette problématique se résument dans la nécessité de faire collaborer ensemble, et d'une manière organique, les institutions de formation académique dans les secteurs des arts, et les organismes et structures de production et de diffusion. Le développement de l'échange d'expertise et de bonnes pratiques avec nos partenaires étrangers et l'ouverture sur les expériences étrangères ne devrait plus rester le fait du prince, mais s'inscrire dans une dynamique horizontale opérant dans la durée. La réforme des programmes et de tout le système de formation artistique dans nos universités et la création de vraies «passerelles» entre ces formations et les milieux professionnels constituent la charpente même de toute tentative de restructuration du paysage culturel et artistique de notre pays. Les régions intérieures devraient de plus en plus occuper les devants de la scène pour ce qui est de l'offre de formation dans le secteur de la culture et des arts. Nous serons appelés, par ailleurs, à nous attacher davantage à la promotion d'une culture savante et à la vulgarisation des arts auprès des différentes couches sociales et plus particulièrement les franges les plus marginalisées.
On vous laisse le mot de la fin...
Je tiens à saluer tous ceux qui portent ce lieu exceptionnel qu'est le Ccih-Mmca dans leurs cœurs et qui ne manquent pas une occasion pour le soutenir et soutenir ses actions et parmi eux les membres actifs du Réseau associatif de Hammamet et, à travers, eux, la société civile dans notre pays, qui nous donnent encore et toujours des preuves tangibles que ne pourrait que croire en un lendemain radieux pour notre chère Tunisie.


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