Avec douze spectacles en compétition et quinze soirées hors compétition, les Journées musicales de Carthage promettent monts et merveilles et investissent tous les champs de la musique contemporaine arabe et africaine. Hamdi Makhlouf, directeur du festival, brasse les publics et conjugue les styles musicaux. De bon augure pour un festival qui se déroulera du 8 au 15 avril dans plusieurs espaces culturels... La quatrième édition des Journées musicales de Carthage aura lieu du 8 au 15 avril. En soi, il s'agit d'une bonne nouvelle car, grâce à l'intervention du ministre des Affaires culturelles, les JMC ne chevaucheront pas les dates de Jazz à Carthage qui se déroulera légèrement en avance du 31 mars au 9 avril. Le public aura donc le choix et pourra s'il le désire suivre les deux festivals et c'est la musique qui en sort gagnante avec quinze jours de concerts dans divers styles musicaux. Il est heureux que la raison ait enfin prévalu et que les deux festivals se soient accordés sur un calendrier commun. Musicien lui même, Mohamed Zinelabidine, ministre des Affaires culturelles, aura trouvé et mis en place le modus vivendi que les deux directeurs de festival ne parvenaient pas à dégager. Par ailleurs, il faut le souligner, cette prochaine édition de Jazz à Carthage doit beaucoup au ministère de tutelle qui, devant la défaillance du sponsor historique de la manifestation, a apporté un soutien concret et décisif qui st venu se conjuguer à celui des nouveaux sponsors du festival de jazz. En ce sens, il s'agira d'une première puisque Jazz à Carthage 2017 mettra en oeuvre une formule de partenariat public-privé et constituera de ce fait une opération pilote et un gage de renouveau et de continuité pour cet événement. Une compétition tunisienne, arabe et africaine Totalement ouvertes aux vents de la création contemporaine, les Journées musicales de Carthage offriront des spectacles tunisiens et internationaux. Une nouvelle fois, la direction du festival optera pour les oeuvres conceptualisées et donnera leur chance à des artistes très divers. Huit artistes tunisiens figurent d'ores et déjà dans la sélection pour la compétition officielle. Et pour le moment, quatre artistes africains les ont rejoint pour une joute qui promet d'être ouverte et d'un bon niveau artistique. Le comité de sélection comprend Amina Srarfi, Oussama Farhat, Anis Klibi, Sami Ben Said et Karim Ben Amor. Rappelons que cinquante dossiers dûment motivés ont été adressés au festival pour participer et que seuls douze candidatures ont été retenues. Les huit artistes tunisiens en compétition seront Badreddine Dridi avec son spectacle "Aroug", Nour Harakati avec "Helwess" et Mahmoud Turki avec "Dyslexie". Il y aura également Sabri El Ouni qui présentera son nouvel opus intitulé "Hjar el oued" et Hichem Ben Amara avec "Wasted years". Seront aussi de la partie Wejdi Riahi avec "North Africa" et Rami Zoghlami avec "Ghbar Njoum". Ce sont Tahar Guizani et Mortadha Ati qui complètent cette sélection tunisienne avec leur oeuvre "Hand Made". La participation internationale sera arabe et africaine avec Adel Samali et Hichem Telmoudi (Maroc), Emma Lamadi (République centrafricaine) et Ahmed Yahia (Egypte). Ces artistes présenteront également des oeuvres reposant sur des concepts et une approche artistique assumée. De fait, les JMC misent aussi bien sur la qualité que sur l'étoffe des oeuvres en compétition. Il s'agit clairement d'un seuil qualitatif qui cherche à instituer un label propre et une mouvance artistique moderne. Tout un panorama hors compétition Quinze concerts hors compétition compléteront l'offre des JMC. Là encore, les styles seront variés et les artistes de profils parfois radicalement différents. Le directeur du festival, Hamdi Makhlouf, s'est donc donné pour objectif de valoriser les expressions contemporaines tout en mettant en exergue les artistes novateurs. De fait, le programme hors compétition permettra de retrouver des artistes qui ont actuellement le vent en poupe à l'image de Zied Zouari et son "Electro Btaihi", Nidhal Yahiaoui et son "Alphawin populaire" ou le rap du Collectif El Banda. Notons aussi le jazz de Omar El Ouaer qui sera présent avec son opus "Another Perspective" et la participation de formations de reggae ou de musique électronique. La tradition populaire sera présente avec Belgacem Bougenna tout comme plusieurs artistes de traditions différentes. Pour les participants étrangers, ils viennent du Maroc, d'Egypte, de Gambie, du Sénégal et de Mauritanie et compléteront les plateaux du festival. Comme on peut le voir, les JMC 2017 jouent à fond la carte de l'ouverture et de l'expérimentation, ce qui ne manquera pas de donner des saveurs innovantes à cette manifestation qui fait partie des grands festivals du ministère des Affaires culturelles.