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Les blouses blanches voient rouge
Publié dans Le Temps le 07 - 02 - 2017

Les médecins sont en colère et rien ne semble calmer leur ire. Les médecins de libre pratique seront en grève générale demain. La décision a été prise dimanche, suite à l'arrestation de deux des leurs, le premier, médecin anesthésiste à Gabès et la deuxième, jeune résidente, à Sousse. Tous deux ont été placés ce week-end en garde à vue pour faute professionnelle ayant entrainé la mort d'un patient. De rebondissement en rebondissement, ces deux affaires ont défrayé la chronique et remis en question les sanctions pénales dans l'exercice médical. Jusqu'où iront les blouses blanches ?
Depuis samedi, l'opinion publique est largement divisée entre ceux qui s'indignent de la mort d'un nouveau-né qui aurait été placé, d'après les dires de ses proches, encore vivant dans la morgue, ceux qui soutiennent les médecins et trouvent inacceptable leur arrestation, ceux qui dénoncent le " corporatisme aveugle d'un secteur qui se croit au dessus de la loi » et ceux qui remettent en question toutes les versions et en profitent pour s'attaquer aux médias qui ont révélé les deux affaires. Une pléthore d'avis qui sème la discorde et la confusion.
Nul ne sait plus quoi penser surtout que les enquêtes préliminaires portant sur ces deux cas n'ont pas encore abouti. Une seule certitude toutefois. Des praticiens ont été placés en garde à vue et leurs confrères sont en colère au point d'organiser une grève générale d'un jour qui devrait être suivie d'autres mouvements de protestation. Certains médecins parlent même du deuxième épisode de la « révolution du bistouri » en Tunisie. Tous pointent unanimement du doigt « un cadre juridique obsolète, archaïque et inadéquat au régime de la responsabilité médicale.» Ce sera d'ailleurs leur principale revendication demain, lorsqu'ils protesteront, en blouses blanches, devant le Palais du gouvernement à la Kasbah et devant les sièges des gouvernorats dans les régions. Dans un communiqué rendu public, le Conseil National de l'Ordre des Médecins appelle d'ailleurs à la dépénalisation des accidents médicaux tout en précisant que cela n'impactera en rien la responsabilité du médecin à préserver la vie humaine. On peut y lire: «Les accidents médicaux survenus cette semaine à Gabès et à Sousse soulignent l'urgence de la dépénalisation des aléas thérapeutiques, erreurs et fautes médicales.» Dans ce cadre, le CNOM presse la commission chargée du projet de loi sur l'indemnisation des patients de finaliser ses travaux et de les présenter à l'ARP dans les plus brefs délais pour qu'ils soient adoptés.
Pour sa part, le Syndicat des médecins, pharmaciens et médecins dentistes hospitalo-universitaires a défendu bec et ongles les deux médecins arrêtés, affirmant que les praticiens avaient accompli au mieux leur travail, faisant primer la vie des patients à chacune des interventions. La secrétaire générale du syndicat, Habiba Mizouna, a déclaré sur les ondes de Shems Fm ‘'qu'il n'est pas de la faute du médecin si les valeurs humaines manquent gravement dans les hôpitaux publics ou que le ministère de la Santé manque d'efficacité''. Ses propos faisant sûrement allusion à la procédure ultérieure de déclaration et de conservation du corps du prématuré de Sousse qui a comporté, de l'aveu même de la Société Tunisienne de Pédiatrie, une « défaillance administrative qui a touché à la dignité du corps du cadavre mais n'est en aucun cas du ressort de la résidente en formation ». Quant à Faouzi Charfi, Secrétaire général de l'Union des médecins spécialistes libéraux (UMSL), elle a affirmé que le médecin, comme tout humain, n'est pas infaillible et peut commettre des fautes mais qu'il est impératif de le juger tout en le laissant en état de liberté. A ce sujet, Me Saber Ben Ammar, avocat spécialisé dans les affaires de droit médical et Président de l'Association tunisienne d'indemnisation des victimes des accidents médicaux et corporels, affirme: «La législation tunisienne n'a pas clairement défini l'erreur médicale mais c'est la jurisprudence qui a évolué en faveur de la victime. Aujourd'hui, la faute n'est plus à prouver. Elle est présumée existée et c'est au médecin de prouver le contraire.»
Unanimes
Toujours dans le même contexte, les doyens des facultés de Médecine, de Pharmacie et de Médecine dentaire ont rendu public un bref communiqué dans lequel on peut lire : « Il ne se passe pas un jour sans qu'un nouveau discrédit soit jeté sur nos structures de santé, sur nos médecins et sur nos étudiants en formation. Une de nos résidentes est sous les verrous bien qu'elle ait fait son travail tout en étant en conformité avec les données de la science médicale. La Conférence des doyens des Facultés de Médecine, de Pharmacie et de Médecine dentaire condamne fermement cette mise en garde à vue et soutient la mobilisation de tout le corps médical pour préserver l'honneur de notre profession et son avenir. Le patient tunisien est notre premier souci. La médecine tunisienne est la fierté de notre pays: Préservons là tous ensemble! » Pour sa part, la ministre de la Santé, Samira Friâa, entourée de spécialistes en néonatologie et de gynécologie obstétrique, a organisé une conférence de presse hier matin au siège du ministère. Tout en réitérant sa totale confiance dans la justice, elle a dénoncé un vide législatif concernant les fautes médicales qui exposent les médecins à toutes sortes de pressions. Il a également été annoncé qu'une commission d'enquête indépendante, composée d'experts indépendants de plusieurs gouvernorats à l'exception de Sousse, a été chargée de préparer un rapport final, sur le décès d'un bébé à la morgue, qui sera rendu public dans quelques jours.


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