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Un mal profond, officiellement dénoncé
Publié dans Le Temps le 21 - 02 - 2017

Il n'y a pas si longtemps, Me Chawki Tabib, président de l'Instance nationale de lutte contre la corruption disait que le phénomène de la corruption en Tunisie s'érige, désormais, en véritable culture et qu'il s'élève au niveau d'une mafia en la matière.
Mais quand la corruption touche un domaine censé être synonyme d'humanitaire par excellence, comme celui de la santé et de la médecine, le mal est double. Et dire que cette corruption « sanitaire » est dénoncée, chez nous, par les premiers responsables du secteur, en l'occurrence le ministre de la Santé en personne.
En effet, aussi bien Saïd El Aïdi ( l'ancien ministre) que Samira Merai (l'actuelle) ont crié, tous les deux au scandale. Et pas plus tard qu'hier, cette dernière a affirmé que son département a mis en place une nouvelle gouvernance basée, justement, sur la lutte contre la corruption dans deux hôpitaux à Djerba et à Jendouba et à l'hôpital de la Rabta à Tunis.
Cette approche, dont l'objectif est d'assainir l'état des lieux, vient d'être entamée depuis le mois de février en cours, car « la corruption a atteint des sommets », affirme-t-elle, encore, en substance tout en précisant que des personnes exerçant au sein des hôpitaux ont été suspendues après avoir été traduites devant le conseil de discipline.
A titre d'exemple, Mme Samira Merai a annoncé que, pour enrayer le phénomène des pots-de-vin, l'organisation médicamenteuse a été réformée, ce qui a permis de «gagner 30 % du budget de la Santé comme cela a été observé à l'hôpital Habib Thameur ».
Elle a, par ailleurs, reconnu que plusieurs hôpitaux sont affectés par la corruption et en souffrent. Son ministère a commencé d'ailleurs à faire du monitoring dans les hôpitaux de Jendouba, Djerba et de la Rabta pour y remédier.
Saïd El Aïdi avait, auparavant, dénoncé le même fléau en révélant, au mois de mai 2016, déjà, de fortes suspicions quant à l'existence de corruption et d'actions menées par des lobbies dans certains établissements dont, notamment, le CHU Habib Bourguiba à Sfax.
Or, tout le monde se rappelle que lorsque le directeur dudit CHH a entamé une action d'assainissement au sein de ce prestigieux établissement hospitalier, il en a été empêché par un groupe de syndicalistes sous prétexte qu'il était issu de l'institution militaire. Et au lieu d'engager le débat sur la situation dans cet hôpital et sur le déficit dont il souffrait, à hauteur de 33 millions de dinars, le groupe de syndicalistes, avec à leur tête Othman Jellouli, s'était lancé dans une campagne d'insultes, de dénigrement et de diffamation à l'encontre de l'ancien ministre, outre les multiples actes de violence ayant touché même les représentants des médias.
Et en dépit de l'action en justice menée, par la suite et les mandats de dépôt lancés par le Tribunal de première instance de Sfax, les agents de l'hôpital en question n'ont pas été inquiétés et continuent à y exercer jusqu'à nos jours alors que le directeur réformateur a dû être remplacé. Et dire qu'il avait été nommé à l'époque, selon un communiqué du ministère, afin de trouver des solutions immédiates aux maux dont souffrait le CHU et de mettre fin à la recrudescence de la corruption, de la mauvaise gestion des ressources humaines et des deniers publics et l'irrespect de la loi et de la bonne gouvernance.
Or, au milieu de toute cette « jungle », c'est le commun des citoyens qui paie, en premier, les pots cassés dans la mesure où dans la plupart des cas, il est même privé de médicaments à cause des pénuries dans les pharmacies des hôpitaux obligeant les patients, pourtant munis de leurs carnets et leurs cartes, à payer au prix fort, les remèdes chez les officines du privé.
Et la question qui se pose est de savoir où vont les lots de médicaments des pharmacies ? Où vont le matériel et les équipements des établissements hospitaliers, tels les pansements, les seringues, les sparadraps et bien d'autres consommables ? Certains n'hésitent pas à incriminer certains personnels soignants de la santé publique qui proposent leurs services en dehors des hôpitaux moyennant honoraires tout en utilisant le matériel appartenant à l'hôpital. A vérifier.
Sans oublier certains médecins qui réclament des « honoraires », apparemment semble-t-il pour « une sollicitude particulière et supplémentaire » sachant que les sommes réclamées se chiffrent à plusieurs centaines de dinars par jour. Un phénomène dénoncé, d'ailleurs, par les premiers responsables du département de la Santé.
A noter que le système de l'APC (activité privée complémentaire) semble être devenu un mal nécessaire et incontournable afin de ne pas faire fuir les compétences hors du circuit public. Mais lorsqu'on sait que les chirurgiens exerçant dans les cliniques privées y passent, des fois, près de 24 heures d'affilée, tout comme d'ailleurs certains anesthésistes et autres infirmiers, on imagine leur état physique quand ils retrouvent le service public. Et puis, il faut reconnaître que ce qu'ils gagnent au privé ne peut être, aucunement, comparé au salaire touché dans le public !
En tout état de cause, une réforme profonde s'impose après une consultation à large échelle impliquant toutes les composantes du monde de la médecine et de la santé ainsi que les structures du secteur, à savoir le ministère, les organismes d'assurance-maladie et les organisations de la profession médicale notamment.


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