On attendait un départ en douceur, puis une démission tactique de M. Néji Jalloul, ancien ministre de l'Education nationale, mais coup imprévisible c'est la chirurgie du « limogeage » qui a prévalu ! Il faut dire que l'intéressé l'a cherché quelque part, cette sortie par la « grande porte » qui le mettrait en réserve des futures manœuvres électorales, pour 2019. Porté par les sondages depuis deux ans parce qu'il a justement tenu tête à l'UGTT des Yaâcoubi et autre Gamoudi, Jalloul espérait se positionner pour conquérir le leadership de la famille nidaïste ou ce qu'il en reste, pour l'avenir proche, en jouant d'abord sur la fibre de la résistance à la double hégémonie de l'UGTT et d'Ennahdha, qui ont mené la vie dure à tous les gouvernements de l'après 2014, en particulier, celui d' Habib Essid, et maintenant, celui de Youssef Chahed. Par ailleurs, cette sortie, très peu appréciée dans sa forme par tous ceux et toutes scelles qui ne veulent pas transiger sur l'autorité de l'Etat et leur rejet fondamental d'une mainmise des syndicats sur les décisions et la politique du gouvernement, ainsi que des partis islamistes sur les institutions, censées être démocratiques et civiles, telles que voulues par la Constitution de la fameuse 2ème République, ne peut que servir l'image de Néji Jalloul perçue comme une « victime » des coulisses et des rapports de force qui veulent mettre à mort Nida Tounès, définitivement. Tout cela aurait été fort positif pour Jalloul, si son comportement personnel au sein du ministère et du Nida lui-même, avait été imprégné par la capacité de résoudre les crises avec les syndicats, consolidée par les « bonnes » réformes et le retrait nécessaire par rapport à la politique politicienne, à ce moment précis des rapports de force de plus en plus flous, ce que les sondages sanctionnent, d'ailleurs, par une critique sévère de la classe politique dans son ensemble. Finalement, il s'est fait trop d'ennemis et un peu trop d'amis, aussi ! Son bilan « réformes » et actions de changement éducationnel lui aussi est bien mitigé ! Il a, certainement, réussi à faire prendre conscience de la nécessité de réformer le système éducatif en y injectant du sport et de la culture à l'image des écoles allemandes mais sans aller très loin pour réconcilier l'école de la République, avec la discipline et l'environnement des métiers , en général. Disons tout de suite que les syndicats ne l'ont pas aidé et ont tout fait pour saboter l'élan du ministre dans ces domaines parce qu'il a osé remettre en question les fameuses leçons particulières ou « études privées » qui permettent aux enseignants des ressources additionnelles non négligeables. Par conséquent, Néji Jalloul a vécu le vrai martyre du combattant, au four et au moulin, avec des grèves insupportables à longueur de mois et d'années et avec une usure permanente suivie d'effet de sinistrose et de fatigue généralisée de toute la population éducative, enseignants, parents et élèves, confondus. Finalement, Youssef Chahed l'a peut être libéré de ce qui est devenu un véritable calvaire national, mais surtout, et d'une pierre deux coups, il a opéré un réajustement stratégique à suivre les effets dans les prochains mois. Par ce geste en apparence, « faible », il remet en marche l'équation d'une alliance importante avec l'UGTT, au moment même où il semble être lâché, lui et le Nida, par Ennahdha. En effet, au vu du comportement de la plupart des leaders d'Ennahdha (à l'exception de Rached Ghannouchi et Lotfi Zitoune qu'on ne voit et n'entend plus) le parti islamiste n'a pas été loyal, loin de là, dans la fameuse crise de Tataouine, de Kairouan, ou du Kef, auparavant. Mieux encore Ali Laârayedh et Mohamed Ben Salem, en première rangée des invités du « Harak » de Moncef Marzouki, en son congrès inaugural, réaffirment et avec quel naturel, les relations « stratégiques » d'Ennahdha avec l'ancien CPR et ne veulent pas insulter l'avenir d'une nouvelle « Troïka » avec le fougueux et éternel rebelle Marzouki. Là encore les islamistes démontrent leur art suprême de la manœuvre, afin de sauvegarder leurs intérêts présents et à venir ! Je ne sais pas si BCE en est conscient, mais le « Boss » de Carthage, a suffisamment de finesse et de lucidité pour apprécier, à sa manière, ces coups de poignard dans le dos successifs, des « adversaires » qu'il a repêchés après une défaite cuisante et significative en novembre 2014, pour leur offrir la moitié du gouvernement, comme alliés du « consensus national » (ou Attawafouk... al moubine !). Quant à Youssef Chahed, il revient de fait aux fondamentaux du Bourguibisme, (je ne sais pas s'il l'a fait sciemment), ceux d'une alliance stratégique et durable avec l'UGTT comme au bon vieux temps du tandem historique Bourguiba-Hached. La balle est maintenant dans le camp de Taboubi, appelé à calmer ses « Yaâcoubi-Gamoudi » et d'autres bases bien agitées qu'on dit même infiltrées par l'extrême gauche de Hamma Hammami et l'extrême droite, d'Ennahdha ! Attendons pour voir... La politique reprend ses droits. Il était temps ! Pourvu que Taboubi ne fasse pas les erreurs de son prédécesseur Hassine Abassi qui a jeté tout simplement, par son intransigeance, Nida Tounès et ses leaders dont BCE, dans les bras d'Ennahdha ! ça aussi, il faut s'en rappeler ! K.G Démission de Hédi Majdoub Démenti du ministère de l'Intérieur Le ministère de l'Intérieur a démenti, hier, dans un communiqué, la démission de Hédi Majdoub de son poste en allusion aux informations relayées à ce sujet. Plusieurs sites et réseaux sociaux avaient relayé une information selon laquelle le ministre de l'Intérieur Hedi Majdoub aurait présenté sa démission au chef du gouvernement.