Après avoir incarné Bourguiba, Raja Farhat est de retour dans la peau de Moncef Bey pour un one-man-show à teneur historique. A découvrir sur la scène de l'Agora mercredi 7 juin à 22h... Pour sa programmation de Ramadan, l'Agora de la Marsa évolue entre cinéma et convivialité, avec une cerise sur le gâteau qui prendra la forme d'un spectacle de Raja Farhat. Consacré à Moncef Bey, ce spectacle sera présenté le mercredi 7 juin à 22h et permettra à Farhat de camper ce personnage historique qui fut l'avant-dernier des beys husseinites. Intitulé "Le récit de Moncef Bey", ce spectacle devrait raconter à la première personne les espoirs, les attentes et les désillusions de celui qui fut surnommé le bey du peuple et qui, peu après son intronisation, sera accusé de collaboration avec les forces de l'Axe et exilé en Algérie puis à Pau, en France, où il mourra. La légende du Bey du peuple La légende populaire et le roman national ont gardé la mémoire de ce bey plutôt iconoclaste en matière d'étiquette et qui bouleversa les codes de la cour husseinite en se démarquant par exemple du baise-main. Les funérailles de Moncef Bey furent aussi un grand moment de ferveur populaire et les plus âgés en parlent encore tant le moment fut marquant. Dans son sillage, Moncef Bey laissera un courant qui sera nommé le moncefisme et, l'admiration aidant, plusieurs familles prénommeront leurs garçons en perpétuation de ce bey qui a laissé un héritage nationaliste et le souvenir d'un souverain pleinement engagé pour son pays. Après avoir raconté Bourguiba, Raja Farhat s'attaque maintenant à cet autre monument qu'est Moncef Bey. Nous découvrirons ces prochains jours comment va se faire cette narration. Farhat choisira-t-il me récit à la première personne ou préférera-t-il décaler la narration? Reviendra-t-il sur les premiers pas du futur bey ou axera-t-il son récit sur la dernière période de sa vie? Le fait est que le public est friand de ce type de performances qui reviennent sur l'histoire contemporaine et ses grands personnages. De plus, l'art consommé de conteur qui est celui de Raja Farhat n'est plus à démontrer. A la recherche de l'histoire tunisienne Il faut dire que depuis ses premiers pas dans le monde du théâtre, Farhat a toujours avoué un net penchant pour l'histoire et les grandes sagas. En effet, déjà avec la troupe régionale de Gafsa, il faisait renaître la légende de plusieurs personnages de l'histoire tunisienne et le faisait à l'époque à grand renfort de novations scénographiques. C'est désormais avec une économie de moyens que Raja Farhat poursuit ce même projet caressé depuis les années soixante. A voix nue, il raconte au grand bonheur du public. Ce faisant, il restitue des pans entiers de la mémoire tunisienne et montre les voies plurielles que peut prendre le spectacle vivant. Le public de l'Agora pourra découvrir à l'occasion de cette évocation de Moncef Bey, un artiste et sa démarche tout en se retrempant dans les péripéties de la Deuxième guerre mondiale sur fond de conquête de l'indépendance.