Des partis, des personnalités et une partie de l'opinion publique attendait ou espérait un remaniement ministériel qui, selon la conjoncture n'est pas vraiment opportun, en ce moment précis où la Tunisie a d'autres chats à fouetter. Certains sont allés, même, à prendre leurs désirs pour des réalités et avaient commencé à placer des «pions» là où ils souhaitent qu'il y ait un changement, mais la dernière déclaration du conseiller économique du chef du gouvernement, Faïcel El Hafiane est venu, lundi, couper l'herbe sous les pieds des empêcheurs de tourner en rond et pour qui l'espoir est que Youssef Chahed opère un remaniement sur mesure pour leurs intérêts personnels et restreints, sans prendre en considération ceux de la Tunisie qui a vu passer sept gouvernements en sept années, avec tout le mal que cela peut faire au pays. Le conseiller a démenti sur les ondes de Mosaïque FM, toutes les rumeurs, de même que tous les noms qui circulent depuis quelques jours ou quelques semaines sur le Net, en rapport avec les portefeuilles du prochain remaniement ministériel. Il a assuré «qu'aucun remaniement ne sera opéré, avant le 26 août prochain. Et que s'il va y avoir quelque chose avant cette date, cela concernera, probablement, la nomination de ministres dans les postes vacants, à savoir l'éducation et les finances». Perturbation de l'action gouvernementale Malheureusement et ainsi va le pays, chacun ajoute son grain de sel pour ne pas laisser le gouvernement faire son travail, avec tout ce qui en découle pour l'avenir de la Tunisie qui a perdu du terrain au niveau de la confiance de ses partenaires, en raison, entre autres, de l'instabilité de la classe dirigeante et du gouvernement, puisque le ministre qui exerce, aujourd'hui, ne sera pas là, peut-être, demain, et comment veut-on que ces ministres travaillent et mettent en place des plans de travail pour le futur, alors qu'ils ne savent pas s'ils vont faire partie du futur gouvernement ou pas. Il est certain que le tollé fait autour du remaniement ministériel n'est pas gratuit et chaque partie concernée cherche à s'immiscer dans les décisions des hautes instances gouvernementales, non pas pour le bien du pays, de son économie et de son avenir, mais, plutôt, pour ébranler le chef du gouvernement et son équipe qui, jusqu'à maintenant, ont démontré qu'ils sont capables de bien faire et qu'il suffit de les aider à faire certains choix pour que tout aille au mieux. Il n'est pas question, ici, de défendre Youssef Chahed qui est en train d'essayer de faire de bonnes choses, mais on se demande sur ce qu'est en train de faire notre vénérable Assemblée des représentants du peuple (ARP) qui est arrivée, lundi, à tenir une réunion plénière avec, seulement, 86 députés, à l'ouverture de la séance qui n'avait eu lieu que vers 11H00. Le gouvernement actuel a accepté de prendre les rennes, alors que la situation du pays n'était pas florissante, où les caisses de l'Etat étaient pratiquement vides et où le manque flagrant de confiance régnait chez l'opinion publique. Il avait perdu quelques ministres, en cours de route, alors que ces derniers ne cherchaient qu'à faire du bien, selon leur propre jugement et leur conviction, et il en sera de même pour ceux qui ne réussissent pas à maîtriser leurs départements et qui ne font pas de progrès, surtout que Chahed veille au grain, bien qu'avec quelques dérapages anodins. D'autre part, cette équipe a osé s'attaquer à la pieuvre de la corruption, ce qu'aucun gouvernement passé n'a fait, et c'est tout en son honneur, bien que certains, pour des raisons personnelles ou par naïveté, veulent faire croire que le combat mené par Youssef Chahed est un leurre et un règlement de comptes. Des points marqués par Chahed En outre, le chef du gouvernement continue à marquer des points, au niveau de l'économie et des finances que certains le veuillent ou non, et il suffit que des ministres apprennent à anticiper certains mouvements de contestation, pour que tout aille mieux, surtout que le gouvernement a donné la preuve qu'il plie toujours dans les bras de fer qu'il engage avec certaines corporations et face aux protestations dans les régions. Les enseignements sont, aussi, à tirer de ce qui s'est passé et se passe, encore, dans le sud du pays, trop longtemps laissé pour compte au niveau du processus de développement et où on n'a fait que perdre du temps, avec ce qui en a découlé à l'échelle de l'arrêt de la production du phosphate et du pétrole. Un changement du gouvernement n'est ni opportun, ni nécessaire, en l'état actuel des choses où la majorité des ministres font progresser la machine, alors que les détracteurs se cantonnent dans le dénigrement et les basses critiques, sans vraiment présenter des solutions de rechange, sauf l'appel à un remaniement, ce qui est facile, qui pourrait les placer sur l'échiquier politique et leur permettre de s'approprier une partie du gâteau de la gouvernance, avec un espoir pour eux de faire partie de la prochaine équipe gouvernementale. L'appel à un remaniement n'est qu'une autre manière de perturber l'action de l'actuelle équipe de Youssef Chahed qui, comme toujours, est capable de tenir tête à ces appels, surtout qu'un changement ne peut être que néfaste pour le pays qui a souffert longtemps de l'instabilité politique et le pari pour le chef du gouvernement est de ne pas donner satisfaction à ceux qui cherchent à dénigrer son travail, surtout qu'il n'a pas, uniquement des détracteurs, mais aussi des partisans, aujourd'hui, ce qui l'aidera à aller de l'avant, pour que la caravane marche en laissant les chiens aboyer. Le pays a besoin d'un peu de stabilité, d'un gouvernement qui dure un peu plus longtemps que les autres et d'un timonier crédible et fort qui n'a pas froid aux yeux pour parler le langage de la transparence et de la crédibilité, même si la campagne pour l'abattre est menée par son propre parti.