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«L'Aboyeur» de Faten Rouissi, dans tous ses états...
Publié dans Le Temps le 11 - 08 - 2017

Le 05 août dernier, à l'amphithéâtre d'El Jem, le public venu de tous bords, a assisté à une première lors de la soirée de l'orchestre de l'Opéra de Vienne.
Le Festival international de musique symphonique a invité l'artiste de renom, Faten Rouissi, à présenter «l'Aboyeur», un projet fort insolite et sur lequel elle a travaillé depuis des mois.
Il s'agit d'une exposition : installation-Happening et Mapping autour d'un personnage à la fois fictif et réel, celui de l'aboyeur, né de l'observation qu'a pu faire l'artiste des médias de masse après la révolution et dans la démocratie tunisienne naissante. Un personnage qui vient refléter un phénomène social et médiatique et de pointer du doigt, un comportement, «des plus désagréables », selon l'artiste, qui trouve échos essentiellement sur les tribunes du paysage audio-visuel.
La muselière, symbole d'une étaphore
Tel que présenté, ce personnage à la muselière, (symbole d'une métaphore), inventé et créé par l'artiste, est tout de blanc vêtu, les traits de son visage sont indéfinis... c'est lui le râleur, le roquet, qui aboie dans le vide, qui a toujours l'injure à la bouche, un personnage euphorique qui véhicule des images pas toujours vraies et des idées souvent préconçues. Mais l'aboyeur, estime aussi Faten Rouissi, « se présente également comme un outil incontournable pour faire connaitre, défendre ou condamner une cause pour laquelle les mass-médias font porte-parole... »
A travers ce personnage fictif et réel donc, le projet cherche, comme l'explique l'artiste, à mettre en évidence l'influence et les conséquences du comportement de ce personnage qui envahit notre quotidien, sur les plateaux télé et les émissions radios.
Mis à l'avant-scène du festival international de musique symphonique d'El Jem l'Aboyeur » a usé de tous les supports possibles. En chair et en os, grâce à 15 performeurs, (filles et garçons) et un Happening interactif avec le public sur la grande esplanade de l'amphithéâtre. En son et lumière ; un Mapping joue avec l'architecture du bâtiment, ses pierres et ses arcades. Réalisé en collaboration avec Apachon, graphiste et VJ tunisien, « Le bal des Aboyeurs » projette ses multiples jeux de formes et de lumière sur fond de musique viennoise pour le plus grand plaisir du public et des invités à cette soirée .
Et puis, dès l'entrée dans l'amphithéâtre et sur le parcours qui mène aux gradins et aux chaises, la vie et l'œuvre de l'Aboyeur se décline sous toutes ses formes et dans tous ses états, de l'enfance au mariage, dans toutes ses configurations plastiques, (tableaux, sculptures et installations). Le tout, sous le regard d'un Aboyeur géant, (de 5m de haut, réalisé en collaboration avec un artisan ferronnier d'El Jem) . Evoquant la puissance des médias et des Aboyeurs dans la démocratie, cette sculpture marque la fin d'une exposition inédite, réalisée avec beaucoup de savoir-faire et à travers laquelle Faten essaye de poser une réflexion sur ces phénomènes des temps modernes.
Jeu de paradoxes
Ainsi, pour la première fois dans l'histoire de l'amphithéâtre d'El Jem , une exposition d'art contemporain a pu avoir lieu dans une fructueuse et belle expérimentation de croisement des arts, de la musique à l'art visuel en son sens le plus large.
Et pourquoi dans le cadre d'une soirée exceptionnelle de musique symphonique d'El Jem, lui a-t-on demandé ? Faten aime jouer sur les paradoxes ; la musique symphonique évoque par définition pour elle, un ensemble harmonieux contrairement à l'Aboyeur qui suggère une sonorité cacophonique. Quant à l'exposition, elle est conçue pour que l'harmonie de la musique symphonique encadre sans pour autant faire disparaître le phénomène de l'Aboyeur.
Artiste reconnue sur la scène internationale
Faten Rouissi qui vit entre Tunis et Bruxelles, est parmi les artistes impliqués dans l'épanouissement du paysage culturel en Tunisie. L'association « 24H pour l'Art Contemporain » qu'elle a fondée en 2012, est l'un des piliers de l'action artistique contemporaine menée dans les différentes régions. Ce projet s'est distingué tant par son thème innovant « De colline en colline », que par son dialogue avec le territoire en 3Dimensions/directions : Sidi Bou-Said, Takrouna et Chenini.
L'artiste a été par ailleurs à l'origine de plusieurs actions participatives dans l'espace public : « Art dans la rue-art dans le quartier » et « Bye bye Bakchich Système ». En 2013, le Badisches Landes Museum de Karlsruhe en Allemagne a fait acquisition de son œuvre « La grande lessive » évoquant avec poésie et humour, la nécessité des changements politiques radicaux dans son pays.
Quant à ses œuvres polymorphes mêlant l'installation, la peinture, la sculpture, le textile, la vidéo, la performance, elles se déploient toujours avec poésie, un sens critique aiguisé et une certaine ironie. Reconnue sur la scène internationale, Faten Rouissi a été lauréate en 2014, du prix de la ville de Dakar au Sénégal pour son œuvre « Le fantôme de la liberté » dans le cadre de la 11ème Biennale de l'Art Africain Contemporain, DAK'ART.
Avec l'exposition-événement à El Jem, haut lieu du patrimoine millénaire, « L'Aboyeur » de Faten Rouissi va marquer à jamais son doux passage dans les dédales de ce Temple de l'histoire.


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